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Résolument obstinés à tenir la quinzaine de février, les Chinois n’ont pas dissipé les nombreux doutes qui subsistent au sein de la communauté internationale ces derniers mois.

Loin s’en faut. Droits de la personne, enjeux de cybersécurité et de censure, tests de dépistages de la COVID-19 trop sensibles ou sanctions arbitraires de la part des autorités chinoises, les inquiétudes sont nombreuses à l’aube des prochains Jeux. Tout y passe.

On ne parle même plus de la mascarade environnementale qui se répète depuis des années dans ce pays, celle de fermer les usines les plus polluantes pendant quelques semaines question de purifier l’air et de bleuir le ciel pour les touristes…

On espère le meilleur pour nos athlètes canadiens, qui n’ont rien à voir avec le choix du pays hôte et encore moins les dérives du régime communiste chinois. On souhaite que le Comité international olympique puisse assurer l’intégrité sportive des prochains Jeux et tirer des conclusions pour l'avenir.

Le contexte de ces Jeux, en boucle fermée pour éviter la propagation de la COVID, s’annonce particulier. Ce sera intéressant de voir la performance sportive chinoise. L'Empire du milieu a investi des milliards de dollars pour favoriser l’émergence des sports d’hiver, qui ne sont pas légion en Chine. En pleine année électorale, le président Xi Jinping a fait de la réussite des ces Jeux une affaire personnelle.

Encore la politique

D'un point de vue politique, les enjeux des prochains Jeux d'hiver n'ont rien d'exceptionnels. Dans l'ère moderne, les olympiades ont toujours eu une saveur politique. Dès 1896, Athènes avait été préféré à Paris par le Comité international olympique (CIO) pour marquer la continuité de la longue tradition de l’antiquité grecque.

La liste d'exemples est longue, très longue. On peut penser au climat politique difficile des Jeux de 1980, à Moscou, et de 1952, à Helsinki, en pleine guerre froide, de l'Attentat terroriste de Munich en 1972 et des Jeux de la propagande d'Adolf Hitler en 1936. De tout temps, nombre de pays ont boycotté les Jeux en guise de protestation ou par solidarité pour des raisons politiques et sociales.

Les organisateurs finlandais ont poussé la récupération politique à l’extrême en 1952 en départageant les bons (les occidentaux) et les méchants (les pays de l’Union des républiques socialistes soviétiques) et scindé le village olympique en deux, bafouant ainsi les grands idéaux de paix et d’harmonie entre les peuples inscrits dans la Charte olympique.

Le triste cas de 1968

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Le rendez-vous de Mexico en octobre 1968, les premiers Jeux de l’histoire présentés dans un pays en voie de développement, a eu lieu sous un climat de haute tension sociale au lendemain du massacre de Tlatelolco, une manifestation étudiante monstre réprimée par l’armée et la police mexicaine qui a fait des dizaines de morts.

C’est durant ces mêmes Jeux que les coureurs afro-américains, Tommie Smith et John Carlos, ont profité de leur présence sur le podium pour lever le poing et baisser la tête durant la diffusion de l’hymne national américain. Le geste d'éclat visait à dénoncer la ségrégation raciale aux États-Unis, qui se remettaient tout juste de l’assassinat du pasteur Martin Luther King. Les deux jeunes hommes ont été bannis à vie de toute compétition.

L'altitude de la ville de Mexico (2300 mètres au-dessus du niveau de la mer) a suscité la controverse et eu d'importantes répercussions sur les performances sportives en athlétisme des Jeux de 1968. Plusieurs records du monde sont tombés : au saut en longueur, l'Américain Bob Beamon a sauté si loin (8,90 m) que l'instrument de mesure optique n'a pu déterminer le point de contact de ses pieds avec le sol. Les officiels ont dû ressortir leur décamètre pour établir la nouvelle marque mondiale, améliorée de 55 centimètres. Le record de Beamon a tenu pendant près d'un quart de siècle!

Les «drôles» de Jeux de 1900

D'un point de vue sportif, rien n'apparaît plus étrange que les Concours internationaux d'exercices physiques et de sports de 1900, à Paris, année où les femmes — un contingent de 22 femmes sur 997 athlètes — ont pu participer aux Jeux pour la première fois, sous la réprobation du fondateur du CIO, Pierre de Coubertin. «Quant à la participation des femmes aux Jeux, j'y demeure hostile, s'indignera-t-il en 1928. C'est contre mon gré qu'elles ont été admises à un nombre grandissant d'épreuves.»

Plus de 120 ans plus tard, certains concours de la programmation ont de quoi nous faire rougir de honte : le saut en longueur (et en hauteur) à cheval, le tir aux pigeons vivants, la pêche à la ligne et les concours de bateaux à moteur. Vous avez bien lu!

Tout cela nous semble bien loin, mais dans un siècle, que dira-t-on des Jeux de 2022? Pour le moment, difficile de savoir.

Bons Jeux à tous!

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