{"accessibility":"METERED","authors":[{"coverUrl":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm-v2.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F4e65599d-1305-4f59-923a-5b5b89448238.png&width=1024&stripmeta=true","description":{"fr":"Chroniqueur"},"email":"fbourque@lesoleil.com","imageUrl":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm-v2.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2Fcc0debe4-1fa4-43b3-af7a-005c0f91c5ed.png&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","location":"Québec","name":"François Bourque","source":"Le Soleil","twitter":"F_Bourque"}],"channel":"Chronique","chapters":[{"position":0,"text":"

Même tracé; même technologie avec des fils aériens; même plateforme où rouleront les 36 rames du tramway; mêmes choix d’implantation en terre-plein central, ce qui forcera parfois à changer des habitudes de circulation; les virages à gauche qu’il était prévu interdire dans les voies de circulation parallèles au tramway le seront encore.

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"contents":[{"accessibility":"METERED","authors":[{"description":{},"email":"epelletier@lesoleil.com","imageUrl":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F3076c961-26c9-4c1c-8aad-ea126799e4d7.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","name":"Émilie Pelletier","source":"Le Soleil","twitter":"EmiPelletier"}],"channel":"La Capitale","chapters":[{"position":0,"text":{"fr":"

Au premier jour de l’état des lieux sur le projet de tramway, le Bureau de projet a présenté une mise à jour des coûts planifiés pour le projet d’abord estimé à 3,365 milliards$.

L’écart budgétaire évalué en décembre dernier atteint désormais bel et bien 600 millions$. On projette donc, à ce stade-ci, que dans son ensemble, la facture du tramway pourrait grimper à 3,965 milliards$.

"},"type":"paragraph"},{"caption":{},"contentType":"image","credits":{"fr":"Ville de Québec"},"position":1,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F9827a72f-c3ec-4f5c-bff9-f6e0a84e63a6.jpeg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"},{"position":2,"text":{"fr":"

La pandémie a fait «pression sur les coûts», a fait savoir le directeur du Bureau de projet, Daniel Genest. Plus de la moitié des écarts de coûts sont des «répercussions du contexte» dans lequel le projet évolue.

Par exemple, à elle seule, l’année de report due à l’annulation du processus d’approvisionnement coûtera 100 millions$ supplémentaires. La volatilité du marché immobilier et l’inflation ont aussi leur rôle à jouer dans la hausse du budget, explique M. Genest.

Il s’agit d’une «réalité des grands projets d’infrastructures publiques», selon lui. «Ce n’est pas un dépassement comme tel, c’est une actualisation de l’estimé des coûts et tout ça va se concrétiser dans le dépôt d’un dossier d’affaires à l’automne 2022», ajoute-t-il.

«On va faire des efforts en continu pour ramener plus autour de 500 millions$ les écarts», informe aussi M. Genest. Le Bureau de projet espère «rationaliser» les coûts en diminuant les dépassements estimés de 70 millions$, à la demande du maire Bruno Marchand.

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Grosso modo, le projet présenté mardi n’affiche pas de modifications par rapport à sa forme déjà présentée. Les «améliorations» proposées par le maire Bruno Marchand pendant la campagne électorale n’entraîneront pas de changements majeurs à la planification initiale.

«Il n’y a aucun changement à la portée du projet depuis l'entente avec le gouvernement du 7 avril», résume le directeur du Bureau de projet.

Dalle de béton

Parmi les 10 propositions formulées, Québec forte et fière souhaitait voir une réduction de la dalle de béton sur le tracé de 19,3 km, qui demeure d'ailleurs inchangé. Mais selon le Bureau de projet, «le tramway doit rouler dans une voie exclusive», question d’efficacité et de sécurité de l’infrastructure.

"},"type":"paragraph"},{"caption":{"fr":"Le tracé de 19,3 km demeure inchangé."},"contentType":"image","credits":{"fr":"Ville de Québec"},"position":5,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2Fbb6d509a-5aef-4421-81fc-f7a24a644f35.png&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"},{"position":6,"text":{"fr":"

Sur 75% du tracé, la plateforme sera donc intégrée aux aménagements existants, comme les trottoirs, les voies cyclables et les terre-pleins. La plateforme de béton nécessitera de nouveaux aménagements sur le reste du trajet, entre autres sur les boulevards René-Lévesque et Sainte-Anne, où elle sera surélevée de 15 cm, une hauteur comparée à un téléphone cellulaire placé debout.

La chaussée sera par ailleurs «mise à niveau» aux endroits nécessaires dans les quartiers traversés par le tramway, comme les carrefours et les traverses piétonnes, pour permettre les déplacements et éviter de créer une «muraille de Chine» entre les quartiers, principalement entre le nord et le sud du boulevard René-Lévesque. Benoît Carrier, du Bureau de projet, indique que les traversées piétonnes et cyclables signalisées seront 57% plus nombreuses qu’elles le sont actuellement.

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Les traverses automobiles seront conservées à 100% sur les artères principales. Les carrefours traversants seront par contre diminués en nombre dans les rues à circulation «modérée» et «faible» pour «améliorer la vie de quartier» et «apaiser la circulation dans les quartiers», notamment à proximité des stations de tramway et des rues commerçantes.

Certains virages à gauches seront interdits, mais les virages à droite seront tous maintenus aux carrefours.

"},"type":"paragraph"},{"caption":{},"contentType":"image","credits":{"fr":"Ville de Québec"},"position":9,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2Feda4a6b5-c9a2-4fa9-961e-e222d4030799.png&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"},{"position":10,"text":{"fr":"

«Par rapport à notre proposition de campagne, il y a évidemment quelques différences, mais où on réussit, c’est qu’on évite cette muraille qui empêcherait aux gens de traverser d’un secteur à l’autre», se félicite le maire Marchand.

Fils électriques

En campagne électorale, le maire de Québec militait pour l’«enfouissement» des fils électriques qui alimentent le tramway. Il ne cessera pas de le faire, assure-t-il, bien que le Bureau de projet considère que «le contexte hivernal ne le permet pas».

L’alimentation par sol n’est «pas une technologie qui tiendrait la route à Québec», d’après les explications fournies. «Le choix s’est porté sur la ligne aérienne de contact», non seulement en raison du climat, mais aussi à cause de la topographie pentue de la ville, précise le chef de Systra, Éric Le Hir.

Cette technologie est d’ailleurs fréquemment utilisée ailleurs au Canada et dans le monde dans d’autres projets de tramway urbain.

La Ville de Québec désire cependant demeurer ouverte aux «solutions innovantes» que pourraient lui proposer de potentiels fournisseurs de matériel roulant pendant la période de l’appel de propositions en 2022, faisant entre autres référence à une nouvelle technologie de «batteries «embarquées».

«Si un soumissionnaire fait la démonstration qu’une batterie embarquée fonctionne à l’intérieur des conditions climatiques et topographiques de Québec, on va être à l’écoute», assure-t-on.

"},"type":"paragraph"},{"author":{"fr":"Bruno Marchand, maire de Québec"},"position":11,"text":{"fr":"

On ne peut pas aujourd’hui dire qu’on a une assurance qu’on peut fonctionner sans fils

"},"type":"quote"},{"position":12,"text":{"fr":"

Il reste «probable» que le projet ne comprenne pas de fils dans les airs, maintient malgré tout le maire Marchand. Mais si l’option des câbles devait être celle retenue définitivement, comme c’est le cas à ce jour, il ne manque pas de souligner que le paysage ne s’en verra pas dégradé, entre autres avec l’enfouissement du réseau de fils urbain parallèle au tramway à plusieurs intersections et la mutualisation de la plupart des lampadaires avec la ligne de contact aérienne du tramway.

«Notre objectif, c’est de faire en sorte de diminuer l’impact des fils. Si jamais la technologie n’est pas assez avancée et qu’on doit revenir avec les fils, la demande est claire : on veut réduire l’impact du plafond [de fils]», répète M. Marchand.

La suite

L’état de situation du projet se poursuit mercredi, alors que les questions des arbres et des consultations publiques sur les grandes étapes à venir seront abordées.

"},"type":"paragraph"},{"caption":{"fr":"Les 10 améliorations proposées en campagne électorale par Bruno Marchand."},"contentType":"image","credits":{"fr":"Ville de Québec"},"position":13,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F2e7b157e-ebd0-4c3f-bb37-d1958d792e44.png&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"},{"position":14,"text":{"fr":"

La Ville de Québec souhaite obtenir le décret environnemental initial qui permet la réalisation du projet dans sa globalité à l’hiver 2022. Le début des travaux sur chantier est prévu à l’été 2023.

L’actualisation des taux d’inflation en fonction des données du gouvernement du Québec datent de décembre 2020, une nouvelle actualisation est donc «imminente». Toutefois, il s’agit d’une «question hypothétique» de se prononcer à savoir si le coût du projet peut être appelé à augmenter ou à diminuer dans le futur.

À ce jour, 701 millions$ ont été investis dans le projet de tramway, soit 20% des sommes totales.

Le maire partage le «souhait» que les coûts supplémentaires soient répartis à l’image du budget initial, soit environ 40% du fédéral, 50% du gouvernement du Québec et 10% de la Ville.

«On est confiants d’obtenir une entente qui va être à la satisfaction de tous et qui va permettre au projet d’aller de l’avant en respectant les échéanciers», conclut-il.

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«Les 24 derniers mois n’ont pas été faciles, on a fait beaucoup d’effort de communications, des rencontres de proximité. Tous ces éléments-là n’ont pas nécessairement été rendus publics. Le maire arrive et nous demande de multiplier les efforts de communication. Je ne dis pas qu’on en a pas fait avant, on en a déjà fait beaucoup, on va juste en faire plus. On va multiplier les tribunes», indique le directeur du Bureau de projet, Daniel Genest, en marge d’une rencontre explicative sur l’état des lieux du tramway.

Tous les membres du bureau de projet se disent «prêts à embarquer» dans cet exercice de communication et de relations communautaires.

«On considère qu’on a une connaissance fine de la ville de Québec, mais rencontrer les citoyens nous permet de faire des ajustements», note-t-il.

Projet en évolution

"},"type":"paragraph"},{"position":2,"text":{"fr":"

Cette idée de transparence était non négociable pour le nouveau maire. «Ce qui s’ajoute, c’est cette idée que ce n’est pas final», rappelle Bruno Marchand.

Le maire maintient que le tramway n’est pas coulé dans le béton. Si des changements sont souhaités par la population, qu’il y a une démonstration pertinente et que l’idée respecte les normes, la Ville de Québec analysera la demande.

Le maire avait pourtant exprimé l’idée d’ajuster quelques aspects du grand projet pendant la campagne électorale. «Être dogmatique par rapport a une promesse électorale, c’est selon moi quelque chose qui peut être problématique», soutient-il.

Sauf que M. Marchand souligne que ses considérations ont été prises en compte. Il voulait entre autres éviter «une muraille de Chine» sur René-Lévesque ou un «plafond de fils» dans les airs, ce qu’il considère comme réussi jusqu’à maintenant.

La plateforme demeure surélevée sur 25 % du tracé, mais les traverses piétonnes ont été rapprochées et toutes les traverses automobiles sont conservées sur le boulevard René-Lévesque. Pas d’effet de mur, donc.

Les fils ne pourront pas être retirés du paysage. Les fils aériens demeurent les plus fiables pour les conditions de Québec. Toutefois, ils seront aménagés de sorte qu’ils soient les plus discrets possibles.

Il n’y aura donc pas de changements au Bureau de projet, mais plutôt dans la manière de présenter le projet et de négocier certains aspects avec la population.

Et ce sondage?

Seulement 41 % des gens se disent désormais en faveur du projet de tramway, d’après les données d’un sondage Léger commandé par la Ville de Québec, rendu public lundi.

Concernant la baisse notable d’appuis envers le projet, Daniel Genest préfère ne pas se prononcer. «Mon travail comme directeur de projet avec ma grande équipe, c’est d’analyser les faits et proposer aux décideurs des avenues, des axes de travail. Je voudrais éviter d’embarquer dans le jugement du sondage.»

«C’est une pratique qu’on va garder. Périodiquement, on va faire d’autres sondages et on va vous les communiquer que les résultats soient à notre satisfaction ou pas»

Est-ce que le maire aurait préféré un pourcentage d’appuis plus élevé? Assurément, admet-il. Sans donner d’objectif, le maire ne se «contentera» pas d’un pourcentage d’appuis à 50 %.

«Pour moi la transparence, c’est un principe, il n’était pas question qu’on cache le sondage. C’est le point de départ et on va travailler très fort à ce que ce ne soit pas le point d’arrivée.»

Le nombre d’appuis se veut donc «insuffisant». Le maire entend faire «un meilleur travail» pour rallier la majorité de la population autour du tramway.

Pour cette raison, le maire veut multiplier les rencontres d’informations et les échanges avec ceux qui seront les plus impactés par l’ajout des rails.

Une chose est sûre, «remettre en question le tramway n’est pas une option», insiste Bruno Marchand.

«Le statu quo ce n’est pas une option non plus. On ne bâtit pas le tramway pour la réalité d’aujourd’hui, on le bâtit pour la prochaine génération, pour 2030», rappelle-t-il.

Ce qu’ils en disent

Au terme de ce premier état de situation présenté par la Ville de Québec, les efforts de «transparence» ont été salués. Pour l’opposition officielle, le discours «optimiste» doit maintenant primer, encourage le chef Claude Villeneuve.

«Certains aspects du projet qu’on peut trouver un peu plus complexes, plus difficiles à comprendre comme par exemple ce réseau de fils, cette dalle de béton, il y a des raisons pour ça. C’est pour avoir un projet de transport qui va être structurant, qui va atteindre ses objectifs, qui va être plus rapide», exprime-t-il.

«On savait depuis longtemps que le tramway était un bon projet […] ce qu’on voit aujourd’hui c’est qu’il y a des bons choix qui ont été faits», résume le chef de l’Équipe Marie-Josée Savard, laquelle défendait le projet de tramway de son ancienne administration lors de la campagne électorale.

M. Villeneuve se dit convaincu que le tramway peut ajouter à l’«attractivité» et au «prestige» de la ville. Il rappelle aussi que 70 % des électeurs se sont prononcés en faveur d’un réseau de transport structurant lors des dernières élections municipales.

Fervente défenderesse du projet de tramway, Jackie Smith, cheffe de Transition Québec, a parlé mardi d’une «belle journée pour le tramway», malgré des dépassements de coûts «désolants» qui demeurent des «projections».

«Je n’ai pas peur de critiquer, mais je n’ai pas peur de saluer les bons coups non plus. Aujourd’hui, M. Marchand a envoyé le message qu’il fait des efforts pour prendre en compte les préoccupations citoyennes», remarque la conseillère de Limoilou.

Chez Québec 21, l’heure était plutôt à la «déception». Le chef Ralph Mercier a déploré l’absence de nouveauté. «Le maire a promis aux citoyens en campagne électorale des améliorations majeures, comme l’enfouissement des fils et le retrait de la dalle de béton, qui sont techniquement impossibles. C’était un beau mirage en campagne électorale, mais voilà que les experts confirment que ce n’est pas viable», pointe-t-il du doigt.

«La nouvelle administration avait placé la barre haute avec son état des lieux, les nouvelles informations se sont faites rares, c’est un éléphant qui a accouché d’une souris», illustre Ralph Mercier.

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Ce n’est pas une surprise ni une déception. Le maire Bruno Marchand avait préparé le terrain depuis le début décembre. Certaines des «promesses» de campagne ne pourraient pas être livrées comme il aurait voulu le faire, avait-il prévenu.

Lors de son premier «état des lieux», le maire a reconnu qu’il n’avait pas toutes les connaissances utiles lorsque son équipe a promis des améliorations au projet. Mea culpa.

Québec Forte et Fière n’a pas renoncé à essayer encore d’améliorer le projet. Mais la nouvelle équipe a constaté que le bureau de projet avait fait déjà beaucoup d’efforts pour limiter la coupe d’arbres, éliminer un maximum de fils électriques; limiter l’impact de la plateforme du tramway, etc.

À la défense du maire, plusieurs des «avancées» du bureau de projet au cours des dernières années n’avaient jamais été rendues publiques.

Par exemple, le travail pour ajouter des intersections «traversantes» sécuritaires pour piétons, notamment sur René-Lévesque.

On en compte actuellement 76 sur les 19 km qu’empruntera le tramway. Le bureau de projet a prévu en ajouter 43.

Des traverses marquées au sol, parfois avec de nouveaux feux de circulation, pour éviter que les piétons aient à faire des détours pour se rendre à destination de l’autre côté de la voie du tramway.

Autre élément «nouveau» que j’ignorais aussi, la statistique à l’effet que pour 75 % du tracé, le tramway roulera sur des aménagements surélevés déjà existants ou hors rue : terre-pleins, trottoirs, campus de l’Université Laval, tunnel, rue de la Couronne.

On est loin d’un mur de Berlin qui couperait sauvagement la ville en deux, comme on l’a vu sur des vidéos qu’on fait circuler des opposants l’automne dernier.

On devrait obtenir mercredi d’autres précisions sur le réaménagement du boulevard René-Lévesque.

Le maire Marchand a déjà confirmé que le scénario d’une rue «partagée» entre circulation locale, vélos et piétons a été retenu pour la portion entre des Érables et Turnbull.

Ici encore, la nouvelle administration retient un scénario préparé par le bureau de projet avant l’élection de novembre.

Cela rappelle que contrairement à qu’on continue d’entendre, ce projet n’a pas été préparé à la sauvette sur une «napkin». On peut être en désaccord avec le projet ou en contester l’utilité dans sa vie personnelle. Mais l’argument d’un projet improvisé ne tient pas la route.

Cela dit, on note quand même une différence majeure entre le tramway de M. Labeaume et celui de M. Marchand : le changement d’attitude et de ton.

Le maire Marchand promet plus de transparence, y compris pour les sondages ou informations qui ne feraient pas son affaire. Ce sondage de lundi par exemple, qui ne donne que 41 % d’appuis au projet.

Il promet une meilleure écoute, veut entendre les craintes, critiques et suggestions. Si de meilleures idées émergent des consultations, on voudra en tenir compte.

La différence sera aussi dans l’énergie et l’enthousiasme que le nouveau maire dit vouloir mettre à expliquer et promouvoir le projet. On a souvent senti ces dernières années que cela avait manqué. M. Labeaume n’avait pas toujours la même flamme, que ce soit par fatigue, lassitude ou stratégie politique.

***

Comment améliorer l’acceptabilité et l’adhésion au projet de tramway?

Dans l’état des choses, il n’y a pas mille façons. Il faut commencer par le commencement. Prendre le temps de revenir à la question de base : pourquoi un tramway?

Parce que le trafic va revenir un jour? Parce que les Métrobus redeviendront saturés aux heures de pointe? C’est une partie de la réponse, mais pas la seule.

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Le maire avait d’autres arguments:

- celui de la jeune génération et des jeunes de demain pour qui le transport en commun est plus important que pour les adultes d’aujourd’hui.

- celui de l’économie et des employeurs qui ont besoin que leurs employés puissent se rendre au travail; déjà qu’ils ont du mal à en trouver.

-celui des retombées économiques locales de ce projet; on parle maintenant de près de 4 milliards $.

-celui de l’attractivité de la ville qui est en concurrence avec d’autres pour attirer des entreprises, des travailleurs et des jeunes; au Canada, les autres villes de grande taille ont toutes des systèmes de transport performants.

-celui de l’environnement avec un moyen de transport non polluant.

-celui de l’aménagement; un tramway est un outil pour rendre la «ville plus belle», dit-il; par exemple, de nouveaux espaces publics près du tracé; un discours à l’opposé de celui entendu dans la dernière année voulant que le tramway allait défigurer la ville avec ses fils, ses coupes de vieux arbres et son mur infranchissable.

Il était utile, pour ne pas dire nécessaire, de rappeler pourquoi Québec a voulu ce tramway. Il reste maintenant à en convaincre un nombre accru de citoyens et à l’incarner au-delà des mots.

***

Lors de la dernière campagne, des militants du tramway en étaient venus à douter en entendant les critiques parfois dures de M. Marchand, de sa volonté réelle de réaliser le tramway.

Le nouveau maire avait un message pour eux à sa première sortie officielle sur le tramway : «Regardez-moi bien aller».

«Je vais défendre ce projet avec toute ma force, toute ma détermination et mon acharnement…

On ne fait pas ce projet-là juste pour nous. On le fait pour ceux qui nous suivent, pour nos jeunes, pour les générations montantes qui ont des besoins différents des nôtres lorsque nous étions à leur âge...»

Sur son élan, il en a remis. Une vigoureuse et convaincante profession de foi.

«Je le fais parce que ce projet-là est plus grand que nous… Je le fais pour la suite, pour l’avenir. Je le fais avec toute la détermination, qu’il faudra».

«Je ferai ce projet-là et je ne le ferai pas seul, de toute façon je n’y arriverais pas. Tous ceux qui y croient, embarquez avec moi.»

Il avait gardé le meilleur pour la fin.

«Ce projet-là a besoin d’un capitaine rassembleur et c’est exactement ce que je serai. Sans faille.»

L’image du prof Robin Williams montrant la lumière à ses étudiants de la Société des poètes disparus, m’a traversé l’esprit.

«Ô Capitaine! Mon Capitaine!»

Voilà. Convaincus maintenant?

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