La restructuration de Métaux BlackRock complétée d’ici trois mois

L’avenir de la société minière Métaux BlackRock devrait reposer entre les mains d’Investissement Québec et du fond Orion d’ici trois mois, s’il n’en tient qu’au plan de restructuration présenté vendredi en Cour supérieure au Palais de justice de Montréal.


Dans ses représentations, le contrôleur au dossier, Benoît Clouâtre de la firme Deloitte, a expliqué que les prochaines étapes consisteront à solliciter le marché afin de dénicher d’éventuels acquéreurs pour les actifs de la compagnie. Sauf qu’il existe déjà une entente négociée à l’avance avec Investissement Québec et Orion pour l’acquisition de l’entreprise pour la valeur de la dette garantie qui s’établit à 100 M$, incluant les dépenses encourues pour la restructuration et le financement intérimaire. L’offre d’amorce vise donc à aller chercher des offres supérieures dans le marché, a expliqué M. Clouâtre.

Le procureur de Métaux BlackRock a indiqué qu’il était d’accord avec le processus de restructuration étalé sur 90 jours, un processus qui prendrait normalement de huit à dix mois compte tenu des circonstances. Il a fait valoir que depuis quelques années, Métaux BlackRock est à la recherche de financement pour ses projets, laissant entendre que les acquéreurs intéressés sauraient se manifester rapidement.

Par ailleurs, le procureur de l’entreprise s’est longuement attardé sur la contestation des actionnaires au processus de restructuration en mentionnant que la compagnie est indépendante de ses actionnaires et que les tribunaux ont toujours considéré que leur intérêt financier est inexistant dans un tel processus. Selon les chiffres avancés, l’offre de 100 M$ négociée avec Orion et Investissement Québec est insuffisante pour couvrir l’intérêt financier des actionnaires. Selon lui, une offre de 150 M$ devrait être sur la table pour atteindre cet objectif.

Il a ajouté que si des actionnaires ont des reproches ou un débat à faire sur les actes posés dans le passé par Orion et Investissement Québec, la restructuration dans le cadre de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC) n’est pas la tribune choisie.

Soulignons que dans le cadre du processus actuel, les actionnaires ont demandé à la cour de permettre la tenue d’une assemblée et de leur accorder un statut d’intervenant. Le procureur des actionnaires, Me Doug Mitchell, a fait valoir à la juge lors de ses représentations qu’il était important que la cour leur accorde une voix afin de comprendre ce qui est arrivé, mais aussi de donner une chance de succès à la restructuration de Métaux BlackRock compte tenu de la complexité de son projet qui prévoit l’ouverture d’une mine de fer dans la région de Chibougamau, le transport de minerai jusqu’au port de Grande-Anse ainsi que la construction d’une usine de production de ferrovanadium à Saguenay au coût de 1,1 G$.

Me Mitchell a mentionné que les actionnaires ne s’opposaient pas au processus en cours, mais qu’ils souhaitaient pouvoir interroger certains intervenants dans le but d’éclairer la cour sur les ordonnances à rendre. « On souhaite avoir notre mot à dire au moment opportun », a indiqué Me Mitchell.

Selon ce qu’a publié La Presse, le regroupement d’actionnaires de Métaux BlackRock, dont fait partie l’ex-président Jean Rainville, reprochent à Investissement Québec sa « conduite brutale » dans une mise en demeure envoyée le 22 décembre à Amyot Choquette, d’IQ, et à Orion. Ils reprochent au bras investisseur du gouvernement du Québec et à son partenaire Orion d’adopter un « comportement opportuniste et abusif » en rappelant leur prêt-relais de 90 millions.

« Le but de la procédure CCAA telle qu’elle a été déposée est qu’Orion et IQ acquièrent les actifs de la société à un prix très bas », dénoncent-ils dans leur requête.