{"accessibility":"METERED","authors":[{"coverUrl":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2Fb8facb29-1659-4852-83c6-760734bd62d3.jpg&width=1024&stripmeta=true","description":{},"email":"billie-anne.leduc@lavoixdelest.ca","imageUrl":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F4183608f-321f-43fa-94ac-6f792ae751a5.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","location":"Granby","name":"Billie-Anne Leduc","source":"La Voix de l'Est"}],"channel":"Du doux dans le quotidien","chapters":[{"position":0,"text":"

S’il y a une certitude à laquelle m’accrocher comme être vivant, c’est le sommeil.

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Sa promesse, sa force, sa réparation, sa magie.

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Depuis longtemps, le mot d’ordre est : dormir 8h par nuit est vecteur de bonne santé.

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Moi, il m’en faut 9. Parfois 10. Sinon, c’est la fatigue. Toute la journée, mon corps me chuchote que je n’ai pas assez dormi. Alors que, pourtant, j’ai dormi 8 h. Mon sommeil correspond à ce qu’on attend de moi. À ce qui serait soi-disant suffisant.

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Préjugés du sommeil

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Au-delà du conformisme de l’oreiller, je crois qu’il existe une singularité du sommeil, une différence d’être, une unicité de chacun quant à la fréquence et à la durée du repos quotidien.

Qui dit diversités, dit jugements. Dormir plus équivaut, dans certains esprits, à la paresse, la faiblesse, le manque de tonus, voire la maladie. Pourtant, je n’ai, ni ne suis, tout cela. Et même si les grands sommeils étaient attachés à quelque cause, rien ne justifierait les préjugés qui y sont associés.

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Parce que, de l’autre côté, on entend que dormir peu est un grand exploit, un signe de force, un avantage et une qualité à vénérer.

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Je réitère : à chacun son sommeil.

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Et à chacun son appétit, son métabolisme, sa génétique, son mode de vie. Bref, tous ne fonctionnent pas identiquement, ne vivent pas leur humanité de la même façon.

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Laissez-nous, et laissez-vous dormir. Comme un bébé, une roche, une plume. Ronflant, assommé, croulant de fatigue, marmonnant, sifflant ou roulant.

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Osons être les dormeurs que nous sommes!

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"caption":"«J’ai demandé à des gens de m’accorder quelques heures de leur sommeil. De venir dormir dans mon lit. De s’y laisser photographier, regarder. De répondre à quelques questions. J’ai proposé à chacun un séjour de huit heures.» Les Dormeurs, Sophie Calle, 1979-1980","contentType":"image","credits":"TIRÉE D’INTERNET","position":11,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F1bd94295-054c-4099-9326-18433587fd7c.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","contents":[],"photos":[]},{"position":12,"text":"

«Le plaisir est trop éphémère, la musique ne nous soulève un moment que pour nous laisser plus tristes, mais le sommeil est une compensation. Même lorsqu’il nous a quittés, il nous faut quelques secondes pour recommencer à souffrir ; et l’on a, chaque fois qu’on s’endort, la sensation de se livrer à un ami. Je sais bien que c’est un ami infidèle, comme tous les autres ; lorsque nous sommes trop malheureux, il nous abandonne aussi. Mais nous savons qu’il reviendra tôt ou tard, peut-être sous un autre nom, et que nous finirons par reposer en lui. […] On pourrait dire que, chaque soir, il nous réveille de la vie.» (Marguerite Yourcenar, Alexis ou Le traité du vain combat, 1929)

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Rêves-refuges

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S’il y a un refuge immuable, un sanctuaire de fantaisies qui agrémentera toujours ma vie, ce sont mes rêves.

De ceux qui te laissent une trace dans la bouche, dans le cœur, et qui t’habitent pendant des jours. De ceux qui te troublent de vérités, qui effleurent la prémonition. Les rêves que tu racontes comme un livre à ton compagnon de réveil. Il y a les bizarres, les fous, les gênants.

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La plus belle échappatoire aux soubresauts du quotidien, c’est rêver.

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Il y a ceux qui partent en fumée, ou ceux dont tu te souviens encore 20 ans plus tard. Il y a les cauchemars qui réveillent toutes les fibres de ton être.

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Puis il y a les rêves diurnes. Presque un demi-sommeil, une lune à toi, pour te réfugier. Rêves-désirs, rêves-projets. Mais pour les réaliser, il faut dormir!

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«La durée de sommeil nécessaire à chacun est d’environ encore cinq minutes... de plus.» (Max Kauffman)

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