Jonquière documentée en 14 sérigraphies

Pascal Picard présente l’exposition Équilibre jusqu’au 31 octobre.

L’artiste Pascal Picard présente une série de 14 sérigraphies documentaires sur Jonquière, à l’atelier K8. Intitulée Équilibre, cette exposition marque un tournant dans la démarche de l’artiste.


« Équilibre », ici, est à prendre au premier degré. Après avoir fait de la peinture pendant une dizaine d’années, Pascal Picard a fait apparaître des portraits par soustraction, en retirant de la matière, pendant une autre décennie. La sérigraphie, pour lui, apparaît comme un juste milieu.

Les oeuvres d’Équilibre, lesquelles montrent des scènes jonquiéroises qui ont touché l’artiste et qu’il a prises en photo, utilisent une technique artisanale d’impression à la main, la sérigraphie.



L’artiste pose ici devant Laicité et 2051.

Pour obtenir le résultat escompté, Pascal Picard applique successivement des couches de noir, de magenta, de cyan et de jaune, sur du papier. De très près, le résultat final donne l’impression d’une image pixelisée.

Le procédé rappelle le travail d’Andy Warhol. La philosophie derrière le travail de Picard est cependant l’exact opposé de celle du célèbre artiste du pop art.

Alors que la sérigraphie lui permettrait de faire plusieurs reproductions de ses oeuvres, Pascal Picard en fait des exemplaires uniques, numérotés 1 de 1.

« Je ramène ça à la base, raconte-t-il. Sérigraphie ne veut pas dire “en série”. Ça signifie écriture sur soie. Ce sont de vieux procédés que j’utilise. Chaque soie est détruite une fois qu’elle est utilisée. Chaque oeuvre est unique. »



Cette démarche, longuement réfléchie, est au service de Jonquière, la belle et la laide. Dans les 14 sérigraphies accrochées sur les murs de l’atelier de Pascal Picard, on reconnaît une résidence pour personnes âgées, un restaurant, l’ancien hôtel de ville.

Les oeuvres montrent Jonquière et ses citoyens, dans une approche « documentaire » et « territoriale ».

« Je ne fais que montrer. C’est complètement objectif ; il n’y a aucun jugement. Ce sont des photos que j’ai prises sur le fait », explique l’artiste originaire du Bas-du-Fleuve, qui s’est établi dans la région il y a une quinzaine d’années.

On comprend ici que l’idée n’était pas de montrer l’arrondissement sous son plus beau visage, mais d’être vrai.

On croisera des employés qui nettoient la cour d’un dépanneur et qui soufflent de la poussière dans le visage d’une femme. L’artiste nous montrera un itinérant, qui a accepté de se prêter au jeu, pris en photo dans un conteneur à déchets. On verra aussi une scène classique de la vie quotidienne, des hommes nettoyant leur entrée en asphalte en l’arrosant.

Cette sérigraphie montre deux hommes qui nettoient leur entrée avec de l’eau potable.

D’autres oeuvres sont des montages photographiques. Dans Construction du langage, un enfant construit une pyramide de blocs qui défie l’équilibre, la pointe se trouvant au sol et la plus grande partie dans les airs.



Dans 2051, on voit de quoi pourrait avoir l’air une épicerie dans une trentaine d’années. Les clients ne sont pas seulement masqués : ils portent un habit de protection complet pour acheter du papier hygiénique qui se détaille à une centaine de dollars.

Sur réservation

Les visites de l’exposition tenue à l’atelier K8, sur la rue Saint-Hubert, à Jonquière, se font sur réservation seulement. On peut envoyer un courriel pour annoncer sa venue à l’adresse infinityart@hotmail.com ou appeler au 581 235-2880.

L’exposition Équilibre se poursuit jusqu’au 31 octobre.