Une scoliose change la vie d’Olivia

Un mois avant son opération, Olivia Campeau a dormi avec ce rigide corset.

Du haut de ses 12 ans, Olivia Campeau est déjà consciente de la chance qu’elle a d’être en santé et bien entourée. Opérée pour une scoliose, elle a sauté de joie quand son médecin lui a appris qu’elle pouvait recommencer l’école et le sport.


Son attitude positive, devant l’épreuve qu’elle vient de traverser, est incroyable. Celle qu’on décrivait comme une petite fille anxieuse vient littéralement de faire une jambette à l’anxiété et a laissé sa place à une belle adolescente rayonnante et confiante.

S’exprimant avec aisance, Olivia souhaite maintenant sensibiliser la population au dépistage de la scoliose.



Pour elle, tout commence en février 2021, lors d’un simple rendez-vous de routine pour des orthèses.

En lui demandant de se pencher, Dre Justine Leduc, podiatre d’Olivia, détecte une importante déviation dans son dos. « Je n’avais pourtant jamais eu mal au dos et mes parents n’avaient jamais rien remarqué non plus », se remémore Olivia, qui a toujours été très active.

Comme elle doit attendre un an avant de remonter à cheval, Olivia Campeau en profite pour prendre soin de Redneck, son cheval préféré des Écuries Belle passion de Shipshaw.

Quelques semaines plus tard, à la Clinique chiropratique Saguenay, Dre Mélissa Bégin-Basque annonce à Marie-Ève Gagné et Philippe Campeau que leur fille a une importante scoliose et les dirige vers des spécialistes de Montréal.

Un mois plus tard, accompagnée de sa mère, Olivia quitte Shipshaw pour cinq heures de route afin d’aller rencontrer Dr Neil Saran, orthopédiste pédiatrique de l’Hôpital Shriners pour enfants de Montréal. C’est là que l’aînée d’une famille de trois enfants apprend qu’elle a une scoliose juvénile double courbe.



« Mon coeur de maman a eu mal quand j’ai vu son petit dos en forme de “s “ la première fois. Une courbe à 54 degrés et l’autre à 59 », écrit sa mère Marie-Ève Gagné sur un groupe Facebook réunissant près d’une centaine de ses proches.

L’opération est alors inévitable.

Comme sa croissance n’est pas terminée, que les courbes de la scoliose ne dépassent pas 60 degrés, qu’elle a plus de 10 ans et qu’elle n’a pas encore eu ses règles, Olivia répond à tous les critères pour bénéficier d’une chirurgie de modulation de croissance de la colonne, une intervention que l’on qualifie de révolutionnaire.

« Un orthésiste a pris mes mesures pour me faire un corset que j’ai porté pendant un mois pour éviter que ma scoliose dépasse 60 degrés », raconte Olivia.

Le médecin explique à sa jeune patiente que 75 % de la croissance se fait la nuit.

« Tous les soirs, sans dire un mot, elle mettait son corset pour aller se coucher », souligne sa mère, épatée par le courage de sa fille.



Le 11 mai, c’est le grand jour de l’opération à Montréal. L’intervention dure toute la journée. Le lendemain matin, Olivia est endormie à nouveau pour la deuxième portion de l’opération, qui dure tout aussi longtemps. « Quand tout a été fini, je lui disais toujours de bouger ses orteils, car il y avait quand même un risque de paralysie », se souvient sa mère.

« Maman et moi, on est restées à l’hôpital une semaine. C’était comme à l’hôtel. C’était tellement beau. J’avais la vue sur Montréal et j’avais une chambre toute seule. »

« C’était extraordinaire ! C’est incroyable au Québec d’être soigné gratuitement dans des conditions comme ça. On a été prises en charge par des gens tellement humains. Ils ont changé notre vie », poursuit Marie-Ève.

Jamais Olivia ne ressent de la douleur, grâce à une médication parfaitement dosée. Après un repos de six semaines, le 9 juillet, Olivia reçoit un appel de son médecin qui lui annonce qu’elle peut reprendre toutes ses activités, y compris les sports.

Si tout se passe bien, l’intervention devrait permettre à sa scoliose de se résorber pendant sa croissance. Évidemment, elle sera suivie de près pour les six prochaines années.

Retour à la normale

Après avoir manqué près de deux mois d’école, la disciplinée élève a repris le rythme grâce à des cours particuliers.

Olivia a terminé sa sixième année en même temps que tout le monde et elle vient de faire son entrée en première secondaire, à l’École secondaire Kénogami, au Programme d’éducation intermédiaire (PEI).

Olivia vient de faire son entrée au secondaire après un été chamboulé par deux opérations pour une scoliose juvénile double courbe.

Pour l’instant, la cavalière doit mettre une pause sur cette passion et attendre un an avant de remonter à cheval. « Je vais quand même souvent à l’écurie et j’apprends à entraîner les chevaux au sol », rassure-t-elle.



« Je la sens plus forte et plus sensible envers la chance qu’elle a. Je lui ai quand même demandé si ses cicatrices sur son corps la dérangeaient », rapporte Marie-Ève.

« Non ! Ça ne me dérange pas. C’est mon histoire », conclut Olivia.