Les ventes de vélos Devinci en hausse

Malgré une pénurie de pièces, Devinci anticipe une hausse des ventes de ses vélos de 30 pour cent, en comparaison avec les résultats de 2020.

L’essor de la pratique du vélo de montagne et la difficulté de s’approvisionner en pièces causent leur lot de maux de tête au manufacturier saguenéen Devinci. Néanmoins, l’entreprise estime vendre près de 30 % plus de vélos cette année.


« On est tellement occupé que même le personnel de direction fait du temps sur la ligne d’assemblage », lance d’emblée Julien Boulais, chef de marque chez Devinci.

« Tout le monde met la main à la pâte, car le manque de main-d’œuvre nous touche aussi et on est constamment en recrutement », dit-il, ajoutant que l’entreprise compte actuellement 90 employés. En plus des employés d’usine, Devinci recherche également un chargé de projets, un responsable des ventes ainsi que pour la recherche et le développement.



À l’heure actuelle, la livraison des vélos est limitée par la dernière pièce qui est livrée à l’usine. « S’il manque une chaîne par exemple, on ne peut pas livrer le vélo. Alors, quand les pièces rentrent, ça crée un gros rush de production et la direction donne un coup de main sur le plancher de l’usine pour livrer les vélos aux détaillants dès que possible », note Julien Boulais.

Le manque de pièces est un défi de tous les instants pour l’équipe d’approvisionnement. « Dès qu’ils règlent un problème, par exemple pour les fourches, c’est une autre pièce qui vient à manquer le lendemain », ajoute ce dernier. Les confinements ont notamment causé des fermetures d’usines dans plusieurs pays, ce qui a entraîné des retards à répétition, car les pièces arrivent de partout dans le monde.

« Avant la pandémie, un délai de livraison pour une selle était de quatre à cinq mois, alors qu’aujourd’hui, ça peut atteindre 750 jours », lance-t-il à titre d’exemple.

Cette année, Devinci devrait vendre environ 30 % plus de vélos que l’an dernier, estime Julien Boulais. « Notre défi, c’est de répartir ces vélos dans notre réseau de détaillants à l’international, aux États-Unis et au Canada, en pensant aux marchés en croissance sans pénaliser les petits détaillants qui sont avec nous depuis longtemps », dit-il.



Pour l’année prochaine et les années à venir, Devinci tentera de jouer au devin, en essayant de lire dans une boule de cristal, car il est difficile de prévoir quand l’approvisionnement en pièces reviendra à la normale. Et il est impossible de lire les tendances du marché. « La demande est plus grande que l’offre alors c’est difficile de lire les produits qui sont en demande », note le chef de marque. Par exemple, tous les vélos de 2022 se sont écoulés en à peine un mois auprès des détaillants. Peu importe la couleur et les spécifications techniques, les vélos se vendent quand même…

En ce qui a trait à l’approvisionnement, rien ne laisse croire que la situation reviendra à la normale au cours des prochains mois. Il faudra compter quelques années, selon Devinci. « À l’heure actuelle, notre croissance est limitée par l’approvisionnement, parce que même si on voulait tripler la production, on ne serait pas capable d’avoir les pièces pour le faire. »

Une chose est sûre, la clientèle est en croissance. « On pense que le niveau de production sera plus élevé quand on retrouvera une nouvelle normalité, parce que plusieurs personnes ont découvert le vélo pendant la pandémie », souligne Julien Boulais.

On doit être prudent dans nos prévisions, mais on croit que l’intérêt va se poursuivre.

L’entreprise Devinci compte présentement 90 employés, mais elle fait tout de même face à un manque de personnel.

Étant donné que les cadres sont fabriqués au Saguenay, Devinci a une pièce de moins à gérer pour l’approvisionnement. « Ça nous donne plus de contrôle sur toute la chaîne de production, du contrôle de la qualité, et de recherche et développement », remarque Julien Boulais.

L’équipe de Devinci est alors capable de s’adapter plus rapidement aux tendances du marché, comme ce fut le cas pour le fatbike qui sortira prochainement. « En voyant l’intérêt pour les fatbikes avec des roues de 27,5 pouces, on a décidé de modifier nos moules et d’adapter le cadre pour cette taille de pneu en une seule saison, une chose qui aurait été impossible à faire si les cadres étaient produits à l’extérieur », ajoute le chef de marque, tout en soulignant l’importance de l’expertise régionale dans la transformation de l’aluminium.



À court terme, Devinci continuera à surfer sur la vague du vélo de montagne qui déferle sur le Québec, car les ventes sont en forte hausse. Le manufacturier présentera notamment un nouveau système de suspension arrière sur les vélos Spartan cet automne.

L’essor des vélos électrique n’est pas à négliger non plus, car c’est aussi un secteur en forte croissance, que ce soit pour le vélo de montagne ou les déplacements urbains, souligne Julien Boulais.

La croissance du marché des vélos en libre-service, notamment celui des vélos électriques, est aussi un créneau sur lequel mise Devinci. « Il y a beaucoup d’intérêt partout sur la planète et un gros potentiel de croissance », note-t-il, tout en ajoutant que Devinci est le fournisseur de vélo pour PBSC, un important fournisseur de vélos en libre-service sur la scène mondiale, reconnu pour la durabilité de ses produits. PBSC a notamment obtenu un gros contrat à Barcelone et deux autres très gros contrats en Amérique du Nord et en Europe sont sur le point d’aboutir.

Au cours des prochaines années, Devinci aimerait gagner des parts de marché aux États-Unis tout en consolidant sa présence au Canada. « On veut bâtir un monde meilleur où il y a plus de vélos et plus de sentiers. Ça permet de laisser l’auto à la maison et d’encourager de meilleures habitudes de vie, donc moins de GES et plus de bonheur », conclut Julien Boulais.