Créée par le Théâtre du Mortier, cette pièce d’une durée de 30 minutes a pour thème le Déluge de 1996. Bien que les pertes matérielles aient été considérables, ce qui ressortira, espèrent les artisans du projet, c’est la manière dont les gens ont réagi face à cette tragédie aux proportions bibliques.
Auteur du texte, Keven Girard était âgé de trois ans lorsque les éléments se sont déchaînés sur une grande partie de la région, débordant même ailleurs au Québec. Pour donner corps au spectacle, il a donc été à la source. Un enregistrement produit en 1997, sur lequel on voit des sinistrés relater leur expérience, lui fut d’un précieux secours.
Fourni par le Musée du Fjord, partenaire du Théâtre du Mortier dans le projet Grande Baie, ce document a ouvert plusieurs portes au dramaturge, ce qu’illustrera la pièce jouée à compter du 23 juillet, près de la Pyramide des Ha! Ha!. Lui-même fera partie de la distribution, tout comme Joëlle Gobeil, qui a aussi conçu la scénographie.
«Elle a imaginé une quinzaine de petites cabanes en bois qui, dans certains cas, ressemblent à celles qui ont été impliquées dans le Déluge. Nous évoluerons autour d’elles et parfois, nous nous en servirons pour cacher des surprises. Le décor est assez grand, mais nous pouvons le transporter facilement», raconte Keven Girard.
En cas de pluie, par exemple, les représentations auront lieu au Musée du Fjord, plus précisément au premier plancher, dans le studio de danse. Ajoutons que les 23 et 24 juillet, la pièce sera offerte à 13h, 14h, 15h et 19h, tandis que le 25 juillet, on pourra la voir à 11h, 13h, 14h et 15h. L’admission sera gratuite.
Même si la plupart des histoires émaillant Grande Baie se sont déroulées à La Baie, d’autres lieux seront mentionnés parce que le portrait brossé par le Théâtre du Mortier englobera l’ensemble de la région. On verra que face à ce drame hors normes, plusieurs ont affiché un courage hors normes, ainsi qu’une abnégation qui, aujourd’hui encore, force l’admiration.
«Les témoignages montrent qu’il y a eu beaucoup de collaboration à l’occasion du Déluge. Pour aider les autres, des bénévoles ont donné beaucoup de temps», souligne Keven Girard. Il relève également la résilience des victimes, comme cet homme qui a dû vendre ses vaches à rabais parce que sa terre avait été emportée par le courant.
«L’acheteur lui a demandé s’il avait un registre pour les bêtes. C’était le cas, sauf que ce document était disparu en même temps que la maison. L’homme avait toutefois une copie. Le problème est qu’elle se trouvait dans un coffret de sûreté, à l’intérieur de la caisse populaire qui a abouti au fond de l’eau», souligne l’homme de théâtre.
Vu la nature du sujet, il a hâte de voir combien de personnes iront voir Grande Baie dans les prochains jours. On peut anticiper la présence de nombreux touristes, en plus des gens de la région, ce qui donnera lieu à des échanges intéressants entre les représentations. «Je vais aussi jouer de l’accordéon», promet Keven Girard.