Du théâtre pour dénoncer la crise du logement

Par cette performance, Loge m’entraide et le FRAPRU souhaitaient interpeller la ministre responsable de la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean et ministre des Affaires municipales et de l’Habitation, Andrée Laforest.

Une pièce de théâtre a été présentée mercredi après-midi à la Place du citoyen de Chicoutimi pour illustrer les problèmes de logement vécus par les Saguenéens et les Jeannois. Insalubrité, hausse de loyers, insécurité et locateur contrôlant étaient au nombre des situations mises en scène par la compagnie de création Temps publics.


La pièce était basée sur un atelier virtuel, tenu la veille avec des locataires à faible revenu de la région.

Cette performance était la dernière d’une tournée organisée par le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), en partenariat avec Temps publics.

Durant les trois derniers mois, des performances ont eu lieu à Montréal, en Mauricie, à Lanaudière, en Montérégie, dans le Bas-Saint-Laurent et en Abitibi-Témiscamingue pour mettre en lumière les drames humains provoqués par les crises du logement qui font actuellement rage dans ces régions, mais aussi pour demander des investissements conséquents dans le logement social au Québec.

Insalubrité, hausse de loyers, insécurité et locateur contrôlant étaient au nombre des problèmes mis en scène par la compagnie de création Temps publics.

Par cette performance, Loge m’entraide et le FRAPRU souhaitaient interpeller la ministre responsable de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean et ministre des Affaires municipales et de l’Habitation, Andrée Laforest.

« Si on veut lutter contre cette crise et éviter que la situation n’empire au Saguenay-Lac-Saint-Jean, c’est maintenant qu’il faut agir, et ce, avec des mesures structurantes, notamment par un contrôle des prix du loyer, mais aussi par le financement de logements sociaux », a soutenu la porte-parole du FRAPRU, Véronique Laflamme.

Crise du logement

Le taux d’inoccupation était au-dessus du seuil d’équilibre reconnu par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) au cours des huit dernières années, mais il baisse dangereusement, étant passé en dessous de la barre des 3 % (2,8 %) pour la RMR de Saguenay, à 2,5 % à Saint-Félicien, à 1,7 % à La Baie et à 0,9 % à Roberval et Alma.

« Alors qu’on était un peu protégés de la pénurie de logements jusqu’à maintenant, la situation devient inquiétante. Il est clair que les locataires du Saguenay-Lac-Saint-Jean ne sont pas à l’abri de l’effritement du parc de logements que l’on voit partout où les taux d’inoccupation sont bas. D’ailleurs, on a reçu beaucoup plus d’appels ce printemps de locataires ayant de la difficulté à trouver un logement adéquat pour le 1er juillet », constate la coordonnatrice de Loge m’entraide, Sonia Côté.

Si les loyers restent relativement bas dans la région, les revenus le sont aussi, alors que le revenu moyen annuel des ménages locataires de la région est de 6953 $ inférieur à celui de la province.

« Déjà en 2016, 11 140 locataires saguenéens et jeannois dépensaient 30 % de leur revenu pour le loyer. Avec un revenu annuel moyen de moins de 18 388 $, on peut se demander comment font les gens pour se loger convenablement », s’interroge Véronique Laflamme. Elle ajoute que « pour 4080 d’entre eux, c’est plus de la moitié du revenu qui passe dans le loyer. Avec un revenu annuel moyen de 13 754 $, ça revient à de la survie ».