La surprise, l’humour et la poésie s’entremêlent dans cette dernière activité de la programmation 2020-2021 du LOBE, présentée du 14 mai au 11 juin. Le « dépaysage » de Julie Andrée T. est une mise en abîme du processus d’exposition, dans laquelle des univers créatifs singuliers se côtoient. L’envers du décor y est révélé. Des éléments que l’on cache habituellement, comme le repositionnement des œuvres, leur installation ou les notes accrochées au mur, sont montrés.
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« Le processus devient exposé, c’est ce qui crée les traces et la mémoire de cette exposition. Ce sont plein de rencontres imprévisibles qui donnent un tournant à l’exposition. C’est surprenant et ça rend la position du commissaire plus décentrée, décadrée, dans le moment présent avec les œuvres », explique Julie Andrée T.
Dépaysage répond au Projet YP, la première proposition de la commissaire présentée au LOBE en septembre, qui mettait en évidence une seule et unique œuvre de Yanik Potvin. À l’opposé, l’expo en cours réunit les propositions de plusieurs artistes. Des œuvres de créateurs régionaux en font partie, ainsi que celles de deux étudiants de l’Université du Québec à Chicoutimi. Les essais-erreurs, le déplacement et des rencontres des œuvres dans cet espace offrent un résultat vivant et provocateur.
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« C’est l’antithèse du Projet YP, de la glorification de l’œuvre. Là, tout est transparent, c’est multidirectionnel, il y a quelque chose de kaléidoscopique avec une multitude d’idées, de rencontres et d’œuvres. Les œuvres ont bougé dans l’espace et dialogué entre elles. »
Parmi ces rencontres, le cadre doré de l’œuvre de Yanik Potvin, au centre du Projet YP, entoure maintenant une création de son oncle. « Il y a des assemblages qui se sont créés, c’est un processus d’écriture de l’espace, des formes et des sens », souligne l’artiste-commissaire.
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Contrairement à une exposition classique qui propose le plus souvent un parcours défini, les visiteurs peuvent déambuler dans cette exposition à leur guise, accentuant ainsi la sensation d’être dépaysé.
« Je crois en la capacité des gens à faire leur propre parcours et histoire. On a tous un potentiel créatif. Ça peut déstabiliser, mais c’est le thème, ça crée des fractures. En entrant dans une exposition, tu es dépaysé, tu entres dans un univers construit de toute pièce. Ça permet de montrer l’art et de le vivre autrement. On est dans la célébration de l’œuvre plus que dans la sacralisation », affirme-t-elle.
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Une cartographie des œuvres comprenant le nom des artistes accompagnera tout de même les amateurs d’art. Pour Julie Andrée T., le paysage, c’est aussi notre rapport au territoire et sa transformation, un thème qu’elle retrouve dans la photo de Sonia Robertson, qui montre un homme au regard bienveillant porté sur la toile de Sylvie Bouchard. « Il veille sur les gens, sur les œuvres. Les œuvres sont des personnes. L’effet d’une petite photo peut donner de l’espace et un regard profond. »
Trois représentations publiques sont prévues le 14 mai à la galerie du LOBE, située au 114 rue Bossé à Chicoutimi, et l’exposition est à découvrir du mardi au vendredi (11 h à 16 h), ainsi que le samedi (12 h à 16 h).
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