Devinci fabriquera les vélos pour la ville de Québec [VIDÉO]

Devinci a fabriqué près de 100 000 vélos en libre partage, depuis 2009.

PBSC Solutions Urbaines, une entreprise québécoise, a remporté l’appel d’offres pour le service de vélopartage annoncé par la ville de Québec en novembre dernier. Et c’est le manufacturier Devinci, partenaire de PBSC, qui fabriquera les 1000 vélos à assistance électrique qui seront déployés dans la capitale nationale d’ici quatre ans.


D’ici la mi-juillet, une première livraison d’une centaine de vélos sera faite à la ville de Québec, ce qui permettra d’implanter le service de vélopartage. Par la suite, 300 vélos s’ajouteront à ce nombre au cours de chacune des trois prochaines années, pour un total de 1000 vélos à assistance électrique.

C’est PBSC Solutions Urbaines qui a remporté l’appel d’offres pour l’implantation du service de vélopartage dénommé àVélo. Alors que ces derniers sont des spécialistes de la gestion de réseau de vélopartage, l’entreprise travaille avec le manufacturier saguenéen Devinci pour la fabrication des vélos.

Ainsi, tous les cadres de vélos seront fabriqués au Québec, assure David Régnier-Bourque, le directeur du développement des affaires chez Devinci. De plus, la majorité des tubes d’aluminium utilisés pour la fabrication des cadres proviendra de Pexal Tecalum, une entreprise basée à Alma.

« C’est une fierté d’avoir obtenu ce contrat », soutient David Régnier-Bourque, car même si on retrouve les vélos PBSC, produits par Devinci, dans plus de 40 pays, ça fait toujours plaisir de rayonner à la maison. Après Montréal, qui a implanté un réseau de vélo en libre-service en 2009, puis Saguenay, qui a déployé un premier projet pilote en 2019, la capitale sera la troisième ville du Québec à opter pour ce système de vélopartage.

Tout comme à Saguenay, où l’on retrouve beaucoup de côtes, la ville de Québec a opté pour des vélos à assistance électrique qui ont une vitesse maximale de 32 km/h et une autonomie de 70 km. Sur chaque vélo, un écran indique la vitesse, la distance parcourue et l’autonomie du vélo.

La ville de Québec a opté pour des vélos à assistance électrique.

Les vélos électriques coûtent de 1500 à 2000 dollars de plus à l’achat, mais ils représentent un bon choix à plusieurs endroits pour favoriser les déplacements à faible empreinte carbone, estime David Régnier Bourque. « Ça permet d’arriver au travail sans suer une goutte », dit-il.

Dans un premier temps, une dizaine de stations de recharge munies de panneaux solaires seront déployées, dans le Vieux-Port, dans le Vieux-Québec, dans Saint-Roch, Saint-Sauveur et dans Saint-Jean-Baptiste, sur la colline parlementaire et dans Montcalm.

La localisation, la réservation et le paiement se feront avec l’application RTC Nomade. Le coût d’utilisation n’a pas été dévoilé, mais le site àVélo promet une « tarification concurrentielle ». Des promotions seront aussi offertes pour le lancement prévu en juillet.

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PRÈS DE 100 000 VÉLOS FABRIQUÉS À SAGUENAY

Avec les annonces récentes, dont celle de la ville de Québec, Devinci atteindra sous peu la marque des 100 000 vélos partagés fabriqués dans son usine de Saguenay. Ce marché, en développement depuis 2009, représente près de 25 % du chiffre d’affaires du manufacturier. 

Tout a commencé quand la ville de Montréal a décidé de développer son propre service de vélopartage à la fin des années 2000. À l’époque, la métropole a lancé un concours de design et de fabrication. Michel Dallaire, un designer industriel, a alors inclus les vélos Devinci lors de la proposition du modèle ICONIC, explique David Régnier-Bourque, le directeur du développement des affaires chez Devinci.

À l’époque, Montréal a été la première ville en Amérique du Nord à implanter un service de vélopartage. Le concept, qui a pris le nom de Bixi à Montréal, a connu un succès rapide. Confrontée à un tollé administratif, la ville de Montréal s’est départie de l’entreprise, qui a été rachetée par des investisseurs montréalais.

PBSC est alors devenue une entreprise indépendante se spécialisant dans le développement des systèmes informatiques, dans la gestion des stations, pour offrir une solution complète, alors que Devinci a planché sur l’ingénierie et la fabrication des vélos.

Et depuis, le concept fait des petits un peu partout dans le monde, alors que PBSC a livré plus de 90 000 vélos dans 40 pays, dont 7000 à Barcelone, en date de l’an dernier. Si la tendance se maintient, le seuil des 100 000 vélos pourrait être atteint cette année.  


ARCHIVES LE QUOTIDIEN

Plusieurs compétiteurs ont émergé depuis et la compétition est féroce, soutient David Régnier-Bourque, mais plusieurs entreprises se plantent, faute de pouvoir livrer des vélos assez durables ou d’implanter un système de gestion solide. « À Paris, l’implantation du système de vélopartage a été un échec lamentable, cite-t-il en exemple. L’obsession de choisir le plus bas soumissionnaire n’est pas garant d’un bon résultat en ce qui a trait aux vélos en libre partage », ajoute-t-il.

« Nous ne sommes pas l’option la moins chère, mais nous offrons l’option la plus fiable et la plus durable », dit-il. Et le projet de Montréal offre un bel exemple, car 12 ans après son lancement, aucun cadre n’a dû être remplacé. Un entretien régulier doit tout de même être fait pour assurer un bon roulement et des pièces doivent être remplacées.

L’appel d’offres lancé par la ville de Québec mettait justement l’accent sur la qualité, et non pas juste sur le prix, remarque Stéphanie Gaudreau, coordonnatrice aux relations publiques du Réseau de transport de la Capitale. 

Bien qu’ils aient une apparence simpliste, les vélos PBSC valent plus cher que les vélos standards achetés en magasin, car tout a été réfléchi pour maximiser leur durée de vie. La conception est faite de manière très robuste, mais toutes les pièces ont aussi été conçues sur mesure, pour éviter les vols, car elles ne sont pas compatibles avec les vélos standards. 

Main-d’oeuvre recherchée

Pour livrer les commandes en lien avec le vélopartage, Devinci doit recruter une quinzaine d’employés afin de lancer un deuxième quart de travail en soirée, à son usine d’assemblage de Saguenay. Des postes à plein temps et à temps partiel sont disponibles et la formation est offerte par le manufacturier, conclut David Régnier-Bourque.

David Régnier-Bourque, le directeur du développement des affaires, souligne que les vélos en libre partage génèrent près de 25 % du chiffre d’affaires de Devinci.