« Je venais de prendre une formation dans le cadre de mon travail de designer graphique photographe, pour rester à jour sur les médias sociaux, raconte la femme de 43 ans. Et c’est l’une des personnes dans le cours qui m’a dit que je n’avais pas le choix d’être sur TikTok. Que j’étais faite pour ça ! »
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C’est vrai que Valérie Jessica parle avec enthousiasme et communique bien. Ses idées sont claires, elle est captivante et elle va droit au but. « Je ne sais pas ce qu’elle a pu voir en moi, mais le lendemain je m’essayais ! », relate-t-elle.
Cette première expérience lui apporta aussitôt des milliers de visionnements, ce qui l’a motivée à poursuivre. « Avant, sur mon heure de dîner, je jouais à un petit jeu sur mon cellulaire. Maintenant, je fais des vidéos », souligne celle qui a son bureau chez elle. Avec une touche d’humour, Valérie Jessica s’inspire de sa vie pour nous faire comprendre que l’autisme n’est pas un trait de personnalité, mais une structure du cerveau qui est différente.
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En moins de deux mois, sur son compte @royaume.asperger, elle était suivie par près de 20 000 abonnés et cumulait plus de 250 000 mentions j’aime. « On dirait qu’avec la pandémie, mon côté créatif était plus difficile. Ces vidéos ont redémarré ma créativité. » Même si elle a plus de 80 vidéos en ligne, elle a encore un cahier rempli d’idées de sujets. « Je reçois aussi beaucoup de questions des gens qui influencent mes publications. »
Valérie Jessica a un amoureux qui la complète à merveille. Ensemble, ils élèvent leurs trois adolescents. « Mon gars entre à l’université, ma fille est au cégep et mon plus jeune est au PEI », précise-t-elle fièrement. Quand elle lui a annoncé qu’elle faisait des vidéos sur TikTok, sa fille de 17 ans était très fâchée. « J’ai compris qu’elle avait peur que je me fasse intimider. » Valérie Jessica gère très bien les commentaires inappropriés, très peu nombreux, en répondant avec tact.
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La maman en profite même pour faire des collaborations avec sa fille de 17 ans qui est aussi autiste. Ces moments mère-fille donnent place à des fous rires et beaucoup de plaisir. « J’ai donné le goût à ma fille de commencer à faire des vidéos sur TikTok. »
De la tête aux pieds, Valérie Jessica adore s’envelopper de bleu. « J’étais en prématernelle et ma grand-mère avait une boîte de 60 crayons Prismacolor. Je n’avais jamais vu ce bleu dans la boîte de 12. Ç’a été comme une révélation », se remémore la femme de Saguenay. Sur sa chaîne TikTok, elle raconte qu’à cette époque, elle attachait aussi tous les souliers de ses amis de classe avec des doubles nœuds parce que pour elle c’était très important d’avoir les souliers très bien attachés. Tellement que les enfants n’étaient plus capables d’enlever leurs souliers !
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Conférences
La première fois qu’on l’a approchée pour faire une conférence, Valérie Jessica était terrorisée à l’idée de monter sur la scène et d’avoir autant de paires d’yeux rivés sur elle. « Je m’étais enfermée dans une pièce seule avec mes écouteurs sur la tête, mon toutou et je me frottais les jambes. » Aujourd’hui, elle raffole de ces moments et offre ses services pour donner des conférences. Les trucs qu’elle donne, par exemple pour gérer le stress, ne conviennent pas seulement aux autistes. D’ailleurs, comme elle a beaucoup d’outils pour se gérer, elle se désorganise beaucoup moins souvent. « À part l’autre jour en randonnée, quand je me suis retrouvée sur le pont et qu’il n’y avait plus d’univers ! » Elle en a profité pour raconter cette anecdote sur son compte TikTok.
Diagnostic
Diagnostiquée à l’âge de 38 ans, c’est avec grand soulagement que Valérie Jessica a accueilli le mot autiste, mettant ainsi une explication sur ses comportements.
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« Avant, je cherchais constamment un sens à mes différences en les associant à un événement négatif. Par exemple, je me disais que j’avais peur des gens parce que les enfants à l’école me faisaient du mal. » Évidemment, c’était une mauvaise interprétation.
« En fait, je suis née comme ça. Ça ne s’est pas fabriqué. Peu importe, j’aurais été de même. J’ai arrêté de lutter pour essayer d’avoir l’air normal. » Ce diagnostic lui a inspiré l’écriture du livre Méconnaissable . Même si l’histoire est fictive, les états d’âme de son personnage principal sont directement inspirés des siens. Les ressentis, qu’elle prend le temps de décrire dans les moindres détails, représentent exactement ce que l’autrice ressent dans son corps et dans sa tête.
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Collaborateurs recherchés
La nouvelle TikTokeuse a fait quelques collaborations avec d’autres autistes pour réaliser ses vidéos. « C’est certain que j’aimerais trouver d’autres collaborateurs autistes pour parfois appuyer certains sujets », conclut-elle.
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