Depuis bientôt un an, les porte-parole des fédérations de boxe, de judo, de karaté, de kick-boxing, de lutte et de taekwondo rappellent qu’ils ont mis en place des plans de retour à l’action qui ont fait leurs preuves et qu’ils ont été très respectueux des directives émises par les instances gouvernementales pour assurer une pratique sécuritaire et contrôlée dans leurs sports. Le temps est toutefois venu pour le gouvernement d’en faire plus, plaident-ils, notamment pour le bien de la santé mentale et physique des jeunes qui n’ont pas la chance d’être dans des classes-bulles pour pratiquer leurs sports.
« Nous avons travaillé à développer des plans de gestion de risque afin de minimiser les possibilités de propagation du virus. Les protocoles proposés par les fédérations de sports de combat, comme toutes les fédérations sportives d’ailleurs, comportent, entre autres, des mesures pour s’assurer de ne pas avoir de rassemblements avant, pendant ou après la pratique du sport », a souligné Patrick Kearney, président de Judo Québec et porte-parole des cinq autres fédérations.
« Les jeunes ont fait de gros sacrifices pour protéger les plus vulnérables, mais là, je pense qu’ils ont besoin d’un peu d’air. Les conséquences de ça, on va les vivre longtemps. Je pense qu’on a besoin d’un signal clair. Si le plan de match n’est pas de recommencer avant mai, qu’ils l’assument et le disent. On va gouverner en conséquence. Ça va faire un an qu’on vit avec ce virus. Il faut commencer à gérer autrement qu’à la petite semaine », poursuit M. Kearney, qui déplore que les jeunes soient laissés sans vraiment de réponse sur le banc de punition depuis un bon bout de temps.
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« Nous, on s’est dit que c’est le moment de faire une sortie et de mettre un peu de pression sur le gouvernement et la Santé publique pour leur dire comment c’est important. Notre objectif est de bien sûr, parler à la Santé publique, mais surtout de créer une mobilisation du sport. Dans le monde du sport, on est restés vraiment sages. On attend dans le coin et on se fait dire que ce sera notre tour un jour, déplore celui qui est natif de la région. Il faut faire un peu de bruit et on le fait de façon intelligente. On pense qu’il y a moyen de rouvrir le sport de façon progressive et sécuritaire et que le 22 mars est une fenêtre intéressante. »
Dans leur perspective, le 22 mars leur apparaît aussi comme un objectif plausible parce qu’il se sera écoulé 14 jours après la fin de la semaine de relâche. « Le 22 mars, les effets immédiats du congé scolaire devraient être atténués et c’est pourquoi nous croyons que le sport fédéré devrait pouvoir reprendre ses activités avec la mise en place de mesures visant la sécurité des membres », font valoir les porte-parole des sports de combat dans un communiqué.
Bien sûr, les représentants comprennent les craintes du gouvernement de voir éclore une troisième vague, mais il faut que ce dernier cesse de reporter constamment le retour dans l’action, surtout que les sports fédérés sont en mesure d’exercer un encadrement.
« Nous, on pense qu’il peut y avoir une reprise du sport sécuritaire dans les sports fédérés. Les fédérations établissent un plan de mesures sanitaires et disent à leurs clubs de le faire respecter. Et elles s’assurent que ce soit respecté. S’il y en a un qui tourne les coins ronds, on l’appelle pour lui rappeler qu’on est tous dans le même bateau. On est capable de faire cet encadrement », plaide le président de Judo Québec.
Il ajoute que l’adolescent qui va au centre commercial, personne ne vérifie que ce sont bien les membres de sa bulle familiale qui vont le porter ou le ramener parce que c’est impossible d’encadrer cela. Mais les fédérations, elles, le peuvent avec leurs clubs et leurs membres.
« Il faut aussi faire confiance aux gens et on veut que le gouvernement nous fasse confiance. La Santé publique a rencontré Sport Québec qui s’est fait dire que les sports faisaient partie de la solution, mais encore ? Quand on dit que tu fais partie de la solution, on travaille ensemble. Eux, ils nous disent de retravailler nos plans avant et après. C’est comme nous dire qu’ils vont nous occuper avec ça et nous revenir plus tard. Nous, avec cette sortie, on veut provoquer un dialogue parce que le sport n’est vraiment pas au cœur des discussions », fait valoir M. Kearney, ajoutant que le « popcorn de Guzzo » a fait plus parler que la situation dans le monde du sport.