Des employeurs rencontrent les étudiants de Technologie forestière du Cégep de Chicoutimi

Le Cégep de Chicoutimi a organisé une journée d’emploi afin de permettre à une grappe d’employeurs de la région de rencontrer les 37 étudiants en ce moment inscrits dans les trois années du programme.

Les années de vache maigre sont terminées et les étudiants en Technologie forestière formés dans les collèges du Québec ont pratiquement l’embarras du choix avant même l’obtention de leur diplôme de technologue forestier.


Le Cégep de Chicoutimi, qui dispense la formation complète de technologie forestière, a organisé une journée d’emploi afin de permettre à une grappe d’employeurs de la région de rencontrer les 37 étudiants en ce moment inscrits dans les trois années du programme. Cette année, sept étudiants complèteront leur formation et pourront entreprendre une carrière dans les différents secteurs de l’industrie.

Véronique Laplante est coordonnatrice du programme de Technologie forestière du Cégep de Chicoutimi.

« Nous avons eu des étudiants de première année qui ont fait des stages rémunérés en milieu de travail. Certains ont effectué du travail qui était normalement confié à des technologues de quatre ou cinq ans d’expérience il y a à peine quelques années. Les étudiants nous confirment qu’il y a beaucoup d’offres d’emploi et qu’ils ont parfois de la difficulté à s’y retrouver », explique la coordonnatrice du programme de Technologie forestière du Cégep de Chicoutimi, Véronique Laplante.

Résolu, Hydro-Québec, le MFFP, Scierie Girard, Reboitech ainsi que des coopératives ont répondu à l’invitation du cégep. Les technologues formés au Cégep de Chicoutimi sont en mesure de travailler dans tous les secteurs d’activités qui vont de la récolte forestière à la sylviculture, incluant la plantation et le travail en chantier.

Les étudiants ont été invités à se rendre, selon un horaire assez précis, au gymnase du collège de façon à respecter les mesures de distanciation sociale.

La coordonnatrice du programme insiste sur les possibilités de carrière intéressantes pour les jeunes dans les différents domaines de la foresterie. Elle admet que la foresterie se remet lentement d’une période plus difficile, alors que les mauvaises nouvelles constituaient le quotidien de cette industrie qui a été frappée par des vagues de fermeture et des campagnes de groupes environnementalistes qui diabolisaient tout ce qui était associé à l’industrie forestière.

Dans le cadre de ces journées, les employeurs vont faire des propositions de stage rémunéré aux étudiants. Le contrat sera entériné par l’employeur et l’étudiant, ainsi que par le cégep. Le stage s’inscrit dans la formation de l’étudiant tout en lui permettant d’acquérir une solide expérience.

Résolu, Hydro-Québec, le MFFP, Scierie Girard, Reboitech ainsi que des coopératives ont répondu à l’invitation du cégep.

« On a même vu des entreprises maintenir un lien d’emploi à temps partiel avec un étudiant pour s’assurer qu’il revienne après l’obtention de son diplôme », ajoute la coordonnatrice.

Les étudiants ont été invités à se rendre, selon un horaire assez précis, au gymnase du collège de façon à respecter les mesures de distanciation sociale. Les finissants ont eu droit à la première séance avec les employeurs en début de journée. Ils ont donc eu tout le temps voulu pour s’informer auprès des différents employeurs.

La foresterie n’est plus un secteur réservé exclusivement aux hommes. Les jeunes femmes forment une bonne partie du contingent d’étudiants. Certaines sont attirées par le goût de l’aventure et il ressort que le milieu familial peut influencer ce choix de vie, puisque ceux et celles qui vont travailler en forêt acceptent de passer une partie de leur vie dans des camps.

C’est le cas de la jeune Laurie Bouchard, de Dolbeau-Mistassini, dont le père travaille à la scierie Mistassini de Résolu. « Quand j’étais jeune, on allait en forêt en famille et j’ai toujours aimé me retrouver dehors », précise celle qui termine sa première année d’études collégiales.

Avant d’envisager de faire carrière en foresterie, Laurie Bouchard a vécu l’expérience de la vie de camp alors qu’elle travaillait comme pâtissière pour une entreprise du Lac-Saint-Jean spécialisée dans la logistique (gestion de camps forestiers).

« Quand je travaillais (à Girardville et Sudbury), j’entendais les travailleurs et les techniciens parler entre eux à la cuisine. Quand je les voyais partir pour la journée avec leurs raquettes, je me disais que je ne passerais pas ma vie enfermée dans une cuisine, alors que les techniciens sont dehors en pleine nature », explique Laurie Bouchard, qui n’avait toujours pas fait son choix de stage au moment de la rencontre avec Le Quotidien .

Les employeurs n’ont pas nécessairement tous les mêmes besoins. Ils sont tout de même à l’affût des jeunes talents pour préparer la relève.

Selon Francis Cayer, du service des ressources humaines de Résolu, les besoins sont très grands pour tout le volet des opérateurs de machinerie forestière, en ce moment. La papetière a tout de même jugé opportun de se présenter à cette activité d’emploi au collège de Chicoutimi pour identifier des candidats intéressants, même si les besoins sont moins grands pour tout ce qui concerne le travail de supervision.

« On est à la recherche de candidats de qualité », insiste le représentant de Résolu, qui rappelle l’importance pour l’entreprise de miser sur le travail bien fait à toutes les étapes de la production, autant en récolte que dans les usines.

Le nombre d’étudiants inscrits en foresterie au Cégep de Chicoutimi peut sembler assez bas, si l’on considère que la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean est la plus importante région forestière du Québec. Il ne faut pas s’arrêter uniquement au chiffre, mais surtout mesurer le cheminement de ce programme qui a failli disparaître en raison du désintéressement des jeunes.

La coordonnatrice du programme affirme que la forêt a repris ses lettres de noblesse en raison du rôle des produits du bois dans la lutte aux changements climatiques. De plus, les jeunes qui choisissent cette carrière sont assurés d’obtenir de bonnes conditions de travail et la vie en camp a beaucoup évolué, au fil des ans, et n’a rien de comparable à ce qui se passait dans cette industrie il y a 25 ans.