C’est du moins ce qu’a laissé entendre le prochain président et chef de la direction de Résolu, Rémi G. Lalonde, dans le cadre d’une entrevue accordée au Quotidien en compagnie de l’actuel patron, Yves Laflamme, en marge de la publication des résultats trimestriels de l’entreprise. Le futur président a toutefois été prudent sur la nature des investissements, mais assure qu’ils permettront d’améliorer l’usine. Il a tout de même indiqué qu’il n’était pas question dans ce projet de doter la machine à papier d’une nouvelle caisse d’arrivée.
Yves Laflamme a rappelé qu’il y a eu un léger retard en raison de la pandémie, relativement aux investissements de 38 M$ annoncés en janvier 2020, mais que les travaux avançaient bien depuis. Il s’agissait d’un montant de 27 M$ dans le projet de production de fibre cellulosique et d’un investissement de 11 M$ pour produire le grade de papier SCA-Plus.
La papetière a d’autre part conclu l’un de ses meilleurs quatrième trimestre depuis la restructuration financière devant les tribunaux avec un encaisse enviable et des liquidités de 700 M$, une dette qui a fondu de 100 M$ pendant la dernière année et des inventaires particulièrement bas, qui témoignent d’une forte demande pour les produits du bois, et des perspectives positives pour les secteurs de la pâte et du papier.
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Bénéfice
La papetière a publié jeudi ses résultats financiers du dernier trimestre, incluant les chiffres pour l’année, qui font état d’un bénéfice net de 20 M$. Résolu enregistre toutefois une perte nette de 52 M$ au cours des trois derniers mois. L’analyse plus pointue des informations financières qui font état d’un BAILLA de 128 M$ pour le trimestre et 338 M$ pour l’année indiquent que la papetière a fait des choix judicieux, au cours des dernières années.
« Il faut faire attention puisque ce chiffre comprend des éléments qui ne sont pas nécessairement de l’argent, comme la fermeture des deux usines que nous devons inscrire. Il faut surtout regarder l’encaisse et, selon certains analystes, nous avons réalisé l’un de nos meilleurs trimestres depuis les 10 dernières années », précise le président et chef de la direction Yves Laflamme, qui quittera ses fonctions en mars.
Résolu a réalisé cette performance malgré la pandémie, qui a fait chuter de 28 % la demande en papier journal. Les résultats positifs malgré les effets de la pandémie démontrent que les éléments fondamentaux de l’entreprise sont en très bonne santé.
Yves Laflamme précise que l’important programme de diversification entrepris par Résolu pour compenser la diminution de la demande dans le secteur du papier, dont l’acquisition de trois scieries aux États-Unis et une usine de transformation de papier tissu à Hagerstown, au Maryland, qui comprend trois chaînes de transformation de papier hygiénique et essuie-tout, donne de bons résultats.
« On a vu ce que les gens de Cascades ont dit par rapport au marché en lien avec la pandémie. Il y a eu de la demande pour le secteur résidentiel, mais la baisse a été assez forte pour les secteurs de l’hôtellerie et de la restauration, qui représentent des volumes élevés », a repris le patron de Résolu. Ce dernier considère toutefois qu’il s’agit d’une baisse conjoncturelle qui se rétablira avec un retour à une situation normale après la pandémie. Résolu est définitivement engagée dans ce secteur et l’acquisition d’une usine de transformation pour le produit fini confirme bien cette volonté de diversification.
Résolu, qui est l’une des dernières grandes papetières intégrées (de la bille de bois au rouleau de papier de toilette en passant par des papiers hauts de gamme), a largement profité de l’explosion de la demande de bois d’oeuvre dans les secteurs de la construction des maisons neuves et de la rénovation. Les trois scieries achetées aux États-Unis, qui produisent du bois pour le traitement (patios), ont grandement contribué à la performance à ce chapitre.
« Nous sommes satisfaits de la performance de notre secteur Produits du bois et de sa capacité à contribuer aux résultats grâce à une forte demande comme celle que nous avons connue au second semestre de 2020 avec le rebond des mises en chantier aux États-Unis et des activités de réparation et de rénovation », a déclaré Yves Laflamme dans le communiqué officiel.
« Le prix élevé du bois d’oeuvre et l’amélioration du fonds de roulement nous ont permis de générer des entrées nettes de trésorerie d’environ 160 M$ liées à nos activités d’exploitation, au cours du trimestre, et ont contribué à compenser les conditions difficiles dans nos secteurs de la pâte et du papier, qui se remettent encore des répercussions économiques de la pandémie », ajoute-t-il.
De son côté, le futur président et chef de la direction, Rémi G. Lalonde, souligne une amélioration dans les prix du papier ainsi que la demande. Résolu a pris des décisions difficiles pour la réduction de sa capacité de production au Québec, avec des fermetures à Baie-Comeau et Amos. Il est cependant trop tôt, selon M. Lalonde, pour spéculer sur une reprise des opérations dans ces deux usines.