« Revoir notre rapport à la nature et reconsidérer nos rapports sociaux », c’est le message que souhaite passer aux jeunes le programme Hêtre, qui a fait ses débuts dans certaines écoles de la Montérégie en novembre dernier. Ce dernier s’étend sur trois volets : un volet universel, un participatif et un plus immersif. Seul le premier volet, qui comporte des conférences interactives en classe, a pu être mis en branle dans le contexte actuel. Les activités participatives et immersives, qui comprennent des sorties extérieures en groupe par exemple, sont espérées pour le printemps 2021 au Saguenay Lac-Saint-Jean.
Le volet universel mise sur la sensibilisation des élèves aux effets positifs des activités de plein air sur le bien-être sous forme de conférences. Le volet participatif, quant à lui, permet à des sous-groupes d’élèves volontaires d’expérimenter différents outils en milieu naturel, tandis que le troisième et dernier volet permet aux jeunes recevant déjà un service professionnel au sein d’une école de vivre une activité immersive sous forme d’une sortie plein air.
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L’OBNL Face aux vents mise sur l’intervention par la nature depuis plusieurs années, mais les intervenants affirment que le programme Hêtre est une première en matière de prévention en santé mentale chez les jeunes adolescents québécois. « Chez Face aux vents, on utilise le plein air depuis toujours, mais nous n’avions pas de projet qui était en lien direct avec la prévention et on ne touchait que très peu la clientèle jeune », mentionne Jean-Philippe Leblanc, fondateur et directeur général du projet.
La pandémie, un accélérateur
C’est en janvier 2020 qu’est née l’idée d’offrir aux écoles un programme de prévention qui éduque les jeunes sur les bienfaits de la nature et les outille à mieux gérer leur stress. M. Leblanc affirme que la pandémie a été un net accélérateur du projet.
« Les écoles voient [maintenant] que le besoin est là, il y a beaucoup d’anxiété et de dépression chez les jeunes en raison de la rupture des liens sociaux dans le contexte actuel. Les directions d’écoles sont de plus en plus intéressées et sensibles au sujet – les services psychosociaux sont surchargés – et notre projet vient apporter un support aux professionnels. »
Marie-Ève Langelier, professeure au département des sciences sociales et humaines de l’UQAC et membre de l’unité d’enseignement en intervention plein air, est une importante collaboratrice au projet. Selon elle, la santé mentale est la grande oubliée de la pandémie : « On en parle, mais est-ce qu’il y a vraiment des choses concrètes qui se passent ? D’un point de vue systémique, il y a très peu de mesures mises en place. La pandémie constitue un terrain fertile pour l’émergence de problèmes de santé mentale. »
La mission du programme rejoint tout à fait l’expertise et les intérêts de Mme Langelier, qui est aussi médecin de famille spécialisée en santé mentale. Elle mentionne d’ailleurs que la richesse de ce projet est qu’il agit en amont, à titre de prévention. Cette dernière aura d’ailleurs la tâche d’évaluer les retombées du projet Hêtre à l’automne 2021.
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Un engouement marqué
Le fondateur du projet, Jean-Philippe Leblanc, affirme que le programme suscite beaucoup d’intérêt de la part de plusieurs milieux. « Ça commence même à sortir du milieu scolaire – beaucoup de gens nous encouragent et trouvent l’idée vraiment belle », a-t-il affirmé. Il rappelle que les milieux naturels sont accessibles à tous et qu’ils devraient faire partie des saines habitudes de vie de chacun.
« La nature, ça se retrouve toujours proche de chez toi, il y a toujours moyen d’y avoir accès. Faut ouvrir nos perspectives et notre vision! Ça peut être aussi simple qu’un parc urbain, pas besoin d’être un parc national. »
Les intéressés au programme Hêtre sont invités à contacter personnellement l’organisme Face aux vents pour plus de détails.