Une 11e édition de Zoom Photo Festival qui s’amorce malgré la COVID-19

Les femmes qui travaillent aux champs doivent être assises sur de petites chaises qu’elles fournissent. Sébastien Michaud s’attarde à l’industrie forestière dans l’exposition Le projet Forest gardeners.

Zoom Photo Festival se tiendra du 7 au 25 octobre, malgré la COVID-19. Cette année, pas de conférences en présentiel ni d’échanges avec les photographes issus des quatre coins du monde. Mais les photos, elles, seront tout de même réunies à Saguenay, au plus grand plaisir du public qui pourra, cette fois encore, découvrir des clichés marquants par leur esthétisme autant que par ce qu’ils racontent.


Comme tous les événements prévus depuis des mois, Zoom Photo Festival Saguenay a dû s’adapter à la nouvelle réalité liée à la COVID-19. Pour la 11e édition de l’événement, le nombre d’expositions a été réduit, tout comme la liste des sites de diffusion.

« Cette année, on présente 14 expositions. Habituellement, on en présente autour de 25. Il a fallu s’adapter, explique Michel Tremblay, directeur général de Zoom Photo Festival. C’était possible de le faire, mais ç’a demandé beaucoup plus de travail qu’organiser un festival ordinaire. Cette fois, on plonge dans l’inconnu. »

Rohit Saha présente 1528, une exposition qui contient des photos et des découpures de journaux avec lesquelles il parle des exécutions extrajudiciaires qui ont été menées par les Forces armées indiennes dans l’État de Manipur. 

Des mesures ont évidemment dû être mises en place, mais la visite d’expositions s’adapte plutôt bien aux nouvelles réalités.

« On a limité le nombre d’endroits et les gens devront suivre des flèches. Les visiteurs peuvent facilement respecter la distanciation, il n’y a pas de foules. On avait aussi déjà présenté des projections sur le Web par le passé et ça avait très bien fonctionné. On est plutôt optimistes. »

Le World Press Photo, exposition qui parcourt la planète avec les récipiendaires du plus prestigieux concours de photographie au monde, effectuera un passage à Saguenay à compter du 9 octobre. Il s’agit du seul arrêt de l’exposition en Amérique du Nord cette année en raison de la pandémie. Les clichés rassemblés dans une salle de La Pulperie promettent cette fois encore de remuer les visiteurs. « On est super content. C’est une super bonne exposition », souligne Michel Tremblay.

Amber Bracken s’est penchée sur la communauté Wet’suwet’en en Colombie-Britannique.

La plupart des expositions seront présentées à La Pulperie et au Hangar de la Zone portuaire de Chicoutimi. L’exposition Rebâtir le ciel, du photographe de Métabetchouan Simon Émond, qui est issue d’un besoin de parler de la situation des personnes LGBT+, sera présentée à la Bibliothèque de Chicoutimi. Quant à celle intitulée Covid : l’ennemi invisible, réunissant le travail de six photojournalistes québécois, elle sera accessible sur le pont de Sainte-Anne.

Michel Tremblay assure que cette année encore, la qualité des expositions plaira aux festivaliers. « On a choisi ces expositions parmi 150 dossiers soumis. Ce sont tous des coups de coeur. »

Il souligne également que Zoom Photo Festival poursuit sur sa lancée en présentant différentes versions du photojournalisme.

Un panneau «No Trespassing» émerge de l’océan, près de Island Road sur l’île de Jean-Charles, en Louisiane. Le signe qui signale un passage de gazoduc appartient à Apache Louisiana Minéraux Houma, une société qui explore, développe et produit du gaz naturel, du pétrole brut et des liquides de gaz naturel en creusant des canaux et en installant des pipelines dans le golfe du Mexique.

« Cette année, on continue d’élargir les horizons en montrant ce qu’est le photojournalisme et le photo documentaire. Le travail de Simon Émond, par exemple, c’est un travail d’auteur et de recherche personnelle. Quant à Rohit Saha, il présente 1528, une exposition qui contient des photos et des coupures de journaux avec lesquelles il parle des exécutions extrajudiciaires qui ont été menées par les Forces armées indiennes dans l’État de Manipur entre 1979 et 2012. C’est une forme de travail d’enquête et le résultat est très beau. »

Les enfants qui travaillent dans les mines au Burkina Faso, les petites filles mariées en Iran, l’industrie forestière, les réfugiés climatiques et plusieurs autres sujets encore sont abordés dans les expositions sélectionnées.

Rayonner grâce au Web

La pandémie a forcé l’équipe de Zoom Photo Festival Saguenay à investir beaucoup de son temps dans le développement Web de son événement.

Dans Enfance perdue, Antonio Aragón Renuncio traite des enfants qui travaillent dans les mines au Burkina Faso.

L’inauguration de l’événement à La Pulperie sera transmise sur Internet grâce à une collaboration avec le département d’Art et technologie des médias du Cégep de Jonquière.

Le site Internet de même que la page Facebook et l’Instagram de l’événement seront fortement utilisés au cours des prochains jours.

Wide View, le nouvel outil de publication de Zoom Photo Festival accessible via le site Web de l’événement, permet de découvrir le travail des photographes et d’en apprendre beaucoup sur leur démarche.

« C’est très complet. Ça nous permet de mettre de l’avant le travail de chacun avec des entrevues et des photos des expositions. Des vidéos permettent aussi aux photographes d’expliquer leur démarche. Comme les photographes ne pouvaient pas se déplacer, on s’est dit que ce serait une bonne idée de leur donner cette vitrine. On a travaillé cet aspect pour diffuser le travail des photographes. Avec cet outil, on peut toucher beaucoup plus de monde. Dans l’adversité, on trouve toujours des solutions pour continuer d’avancer. On permet à la culture de vivre, peu importe le moyen de transmission », conclut Michel Tremblay.