Les premiers contacts entre Pierre Lavoie et Lysanne Richard sont survenus dans le cadre du Grand défi Pierre Lavoie. La Saguenéenne, qui demeure maintenant à Montréal, a offert par le passé quelques spectacles à l’arrivée du 1000 KM. Elle avait quelques fois partagé son désir d’un jour plonger dans sa région natale et, de fil en aiguille, l’idée a germé dans la tête de Pierre Lavoie, qui a décidé de foncer cet été, s’assurant les services de son acolyte habituel, Germain Thibault.
Cet été, les responsables du projet ont effectué du repérage dans le fjord et ont évalué quelques options avant de tomber sous le charme de Tableau. «Quand on est arrivé à Tableau, c’était top ! C’était vraiment un endroit extraordinaire, avec la surface au-dessus de 100 mètres de haut sans plongeon à installer, avec, en plus, un escalier naturel. C’est vraiment spécial comme endroit. On s’est dit que ça devait être là», témoigne Pierre Lavoie, qui est ensuite retourné sur place avec un représentant de Plongeon Canada, Olivier Morneau-Ricard, partenaire dans cette aventure, pour valider le site.
Depuis, il a reçu toutes les autorisations nécessaires de Parcs Canada et de la Sépaq pour tenir l’activité.
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Avec les images recueillies durant cette journée, une vidéo d’environ deux minutes sera produite. « Ce qu’on veut, c’est mettre en valeur le fjord, un endroit unique. On peut nager et naviguer, mais on peut aussi plonger », fait valoir l’ambassadeur des saines habitudes de vie, qui veut en profiter pour raconter l’histoire du fjord.
Championnats canadiens
Parallèlement, Pierre Lavoie a formulé une demande auprès de Plongeon Canada pour la présentation des Championnats canadiens de plongeon haute voltige, qu’il a obtenus pour quatre ans, à compter de 2021. Pour confirmer la tenue de l’événement, quelques étapes doivent encore être franchies, estime-t-il. Pierre Lavoie doit d’abord montrer la faisabilité, ensuite trouver du financement et finalement démontrer l’acceptabilité environnementale de tenir une telle compétition à cet endroit.
«Même si on l’a, ce n’est pas sûr qu’on l’organise. Il faut d’abord que tout le monde soit d’accord et qu’il n’y ait pas d’impacts», fait savoir Pierre Lavoie, qui tiendra des discussions dans la prochaine année avec les instances réglementaires concernées.
Pour son événement-test, Pierre Lavoie peut compter sur le soutien financier de Promotion Saguenay, de la MRC du Fjord-du-Saguenay, de Port de Saguenay, de Desjardins et de Tourisme Saguenay–Lac-Saint-Jean. Ensuite, il se mettra à la recherche de financement privé, ce qui lui permettra du même coup de sonder l’intérêt pour une épreuve du circuit mondial Red Bull. Une équipe d’une vingtaine de personnes mettront la main à la pâte, mardi, aidées par des drones et des caméras sous-marines, en plus de toute la sécurité pour les deux plongeurs.
«On va s’organiser pour faire quelque chose de qualité. Après ça, si un jour les gens de Red Bull veulent venir chez nous, ils devront rentrer dans les critères d’un parc. Il faut respecter cet environnement. Est-ce que c’est faisable ? Ce n’est pas moi qui vais le décider, mais les instances en place. Et je vais respecter [la décision]», d’expliquer Pierre Lavoie, estimant que les images seront sensationnelles avec les couleurs de l’automne qui s’installent tranquillement.
Dans un autre ordre d’idées, en fin de semaine, Pierre Lavoie participe au Défi 808 Bonneville, dont il est ambassadeur, au profit de la Fondation de l’athlète d’excellence. Il roulera près de 250 kilomètres en compagnie des autres membres de l’équipe Trek Coaching.
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LYSANNE RICHARD COMME UN POISSON DANS L'EAU
«Ça fait longtemps que je disais que je rêvais de plonger dans le Saguenay, en étant originaire du Saguenay. C’est tellement beau et magnifique. Un de mes rêves est également qu’on reçoive des compétitions au Québec et au Canada. Mon endroit de prédilection, ce serait le Saguenay, mais Montréal pourrait également être bien. C’est facile d’accès pour les gens de mon entourage.»
Lysanne Richard a vraiment hâte à mardi. Elle réalisera alors un objectif de carrière en plongeon de haut vol en s’exécutant dans la région où elle a grandi.
«Ça va être juste le fun. C’est de l’exploration. Évidemment, on veut bien plonger et on veut de belles captures vidéo, mais ce n’est pas la même pression de performance qu’en compétition, quand il faut aller chercher un podium pour se qualifier. Ce sera juste du gros fun», assure Lysanne Richard, notant la présence d’autres beaux sites dans le secteur pour le plongeon de haut vol.
La mère de trois enfants ne sera pas la seule à se lancer dans l’eau à une vingtaine de mètres de hauteur. Elle sera accompagnée de Michaël Foisy, un ancien plongeur traditionnel qui débute dans le monde du plongeon de haut vol, ce qui permettra de valider que l’endroit convient autant pour les femmes que pour les hommes.
«Ça va être une belle opportunité pour lui de vivre cette expérience directement de la falaise. Il n’a pas encore vécu l’expérience des compétitions, mais il va avoir quelque chose d’encore plus cool», d’exprimer Lysanne Richard, qui n’a pas peur de l’eau froide, elle qui portera une combinaison thermique.
«Il paraît que l’eau du fjord n’est pas encore si froide à ce stade-ci de l’année. C’est sûr que quand on va aller en profondeur, ça va être plus froid, mais on ne reste pas tellement longtemps. On ne reste pas longtemps dans l’eau, en fait», nuance la Saguenéenne, qui a déjà plongé dans des conditions semblables l’an dernier à Dublin, en Irlande, mais cette fois, le vent sera aussi de la partie.
Elle a quelques craintes concernant sa blessure récurrente au cou, qui l’embête depuis quelques années. Elle sera à l’écoute de son corps et a développé des trucs, au fil du temps, pour rester au chaud et au sec.
À l’entraînement en attendant
Depuis la pause forcée sur le circuit mondial, Lysanne Richard garde le cap à l’entraînement, n’ayant pas pris de pause en raison de l’incertitude sur une possible reprise, qui ne s’est finalement pas matérialisée. La seule épreuve féminine, qui devait avoir lieu en novembre à Sydney, en Australie, a finalement été annulée.
Une compétition s’est déroulée en Russie en fin de semaine dernière, mais seulement pour les hommes, en raison de la plateforme de 27 mètres.
Elle attend donc impatiemment le calendrier 2021, qui devrait être publié prochainement. «Les gens de Red Bull ne nous ont pas laissé savoir qu’ils hésitaient à avoir une saison. Je pense que le plan, c’est qu’il y ait une saison», raconte Lysanne Richard, qui demeure sur ses gardes avec l’annulation de plusieurs événements sportifs prévus l’an prochain.
«Je ne sais pas ce que ça va donner. On va voir, mais il faut qu’on soit prêts, au cas où», annonce-t-elle.