Bonheur et fébrilité chez les gens de théâtre

Dario Larouche, Bruno Paradis et Sara Moisan sont heureux que le théâtre devant public soit de retour, grâce au projet Dix huis-clos et +. La première des trois séries de représentations prendra fin le 19 septembre, au Côté-Cour de Jonquière.

Il fallait voir les gens de théâtre associés au projet Dix huis-clos et +, mercredi soir, au Côté-Cour de Jonquière. Une heure avant de présenter leurs numéros de trois minutes, en avant-première, ils ressemblaient à des écoliers retrouvant leurs camarades à la rentrée. Après six mois de relatif isolement, ce groupe tricoté serré était heureux de se voir en personne et, surtout, d’offrir du contenu original dans un cadre qui l’est tout autant.


Dix pièces sont jouées en succession, dans des espaces différents. Le public, qui doit réserver sa place en contactant la billetterie de Diffusion Saguenay, les découvre par groupe de quatre afin de respecter les règles de distanciation. La première série de représentations prendra fin le 19 septembre, dans la salle jonquiéroise. À compter de 19h30, le thème du dévoilement sera exploré par des artistes indépendants, ainsi que des interprètes associés à des compagnies professionnelles.

«La première idée consistait à présenter de courtes formes devant une cinquantaine de spectateurs, mais en raison de la pandémie, c’est devenu un circuit. Quant au contenu, il fallait que chaque histoire ait un début, un milieu et une fin», a précisé Sara Moisan, du Théâtre de la Tortue Noire, lors d’une entrevue accordée au Progrès.

Elle-même a monté un numéro, Poésie brève d’après les 3 âges de la femme et la mort d’Hans Baldung, mais ignorait ce que les autres avaient concocté.

Ce privilège fut réservé au public et comme l’a signalé un autre participant, le comédien Bruno Paradis, le trajet qu’il faut emprunter pour assister aux mini pièces ajoute à l’expérience. « Ça permet de voir l’arrière-scène», fait-il observer.

Après le Côté-Cour, de nouvelles séries de représentations auront lieu du 24 au 26 septembre, au Centre des arts et de la culture de Chicoutimi, puis du 1er au 3 octobre, au Théâtre du Palais municipal de La Baie. Chaque soir, le premier départ est prévu pour 19 h 30.

«Ce qui est particulier, c’est qu’en raison de la formule, on n’a pas de contact avec le public. D’un autre côté, ça fait du bien de se revoir entre nous», a mentionné Dario Larouche, du Théâtre 100 Masques.

À ce propos, Bruno Paradis a reconnu qu’il se sentait fébrile, d’autant que sa courte forme, intitulée La bombe, se moule vraiment au thème. « C’est excitant de retrouver mon métier et de voir le public, énonce-t-il. En même temps, ça me stimule beaucoup de dévoiler un aspect de ma personnalité dans un cadre si intime. »

Au plan technique, c’est le Théâtre de la Tortue Noire qui chapeaute ce projet, mais en réalité, il émane du groupe de compétence en théâtre associé à Culture Saguenay–Lac-Saint-Jean. Quant au financement, il provient de l’Entente de développement culturel dont sont parties prenantes la Ville de Saguenay et le ministère de la Culture et des Communications du Québec.