Le gouvernement a rehaussé les mesures de prévention pour contrôler la diffusion de la COVID-19. Entre autres, on encourage les gens à travailler à la maison. Des entreprises et organismes ont déjà demandé à leurs employés de s’y conformer.
Pendant ce temps, écoles et commissions scolaires ont fermé leurs portes. Les élèves sont en congé forcé.
Si la situation se prolonge, qu’adviendra-t-il de l’apprentissage des élèves ?
Nous sommes en 2030. On vient de constater le premier cas de COVID-C12 au Québec. La situation est sous contrôle. Néanmoins, compte tenu de la propagation rapide du virus dans le pays d’origine, la sécurité publique exige l’application de mesures précises. La population y donne suite spontanément. On demande aux écoles et aux centres de soutien aux apprentissages (C-SA) de ne pas accueillir le personnel et les élèves.
Les C-SA, c’est la nouvelle entité mise en place par un tout nouveau parti politique qui vient de prendre le pouvoir. Ces centres remplacent les défunts centres de services scolaires créés 10 ans plus tôt. Leur mission : fournir, en temps réel, les ressources nécessaires aux enseignants et aux élèves pour favoriser l’apprentissage et la réussite de tous. Une variété de professionnels y travaille. Un enseignant peut les contacter en tout temps à partir de l’ordinateur portable que le C-SA lui fournit sans frais. Les Centres sont aussi responsables du dossier personnalisé de l’élève (DPÉ), qui permet à tout éducateur accrédité de connaitre, en continu, l’état des apprentissages de chaque élève. C’est un outil aussi indispensable que la craie du 20e siècle.
6 h 30. Par l’entremise du DPÉ, les C-SA informent les élèves et les parents que la prochaine semaine se déroulera en téléapprentissage. L’information est aussi acheminée aux étudiants en enseignement des universités. Même quand ils ne sont pas en stage dans les écoles, ils sont disponibles pour soutenir les enseignants.
8 h. Un enseignant commence sa journée de travail à la maison. Il consulte le dossier des élèves pour organiser les apprentissages de la journée. Constatant que cinq ont des difficultés en écriture, il demande au C-SA qu’un professionnel leur donne un cours de rattrapage en sous-groupe. La personne désignée les rencontrera en visioconférence de 9 h à 10 h.
8 h 30. Le cours s’amorce. Chaque élève est à la maison, en lien avec l’enseignant par visioconférence. Les nouvelles mesures de protection leur sont expliquées et on discute de leur importance. Constatant qu’un élève a des craintes non fondées, l’enseignant envoie un message instantané au C-SA. Un psychologue le rencontrera individuellement avant l’amorce du travail.
9 h. L’enseignant explique les consignes d’un travail en science et en français. Puis les élèves se mettent au travail. Certains consultent des vidéos préenregistrées. D’autres posent des questions à l’enseignant. Une dizaine fait une recherche sur Internet, qui sera résumée sur un forum électronique animé par un étudiant en enseignement. Quelques autres préfèrent avancer le volet scientifique du travail avec leur casque de réalité virtuelle.
La journée et la semaine d’isolement se poursuivent ainsi. Malgré la distance physique, élèves et enseignants interagissent et apprennent. La semaine suivante, ils apprécient se retrouver à l’école.
Retour en 2020. Ces jours-ci, même si la priorité est mise à juste titre sur la santé, on cherche aussi à réduire l’impact de la COVID-19 sur l’économie et les services. Mais qu’en sera-t-il si les écoles doivent être fermées de façon prolongée ? Plusieurs ressources numériques sont déjà disponibles. L’organisation à l’échelle du système est toutefois déficiente.
En plus d’accroître les investissements dans la brique et le mortier, ne devrait-on pas aussi les augmenter pour rehausser l’infrastructure sociale et technologique pour que l’École arrive pleinement au 21e siècle ?
Donnons-nous le temps de passer à travers la situation actuelle. On concrétisera le tout ensuite.