Réalisée par Groupe Performance Stratégiques inc. (GPS), l’étude présente 15 différentes initiatives industrielles qui pourraient naître de la réalisation de ces projets au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Usine d’engrais à base d’azote ou de phosphate, usine de production d’hydrogène « bleu », robinet régional de gaz naturel liquéfié (GNL), récupération de la chaleur naturelle des procédés, serres « nourries » par le CO2 produit par les usines, batteries au vanadium et construction d’un centre de formation professionnelle (CPF) spécialisé en technologies du GNL : les options explorées dans l’étude couvrent plusieurs champs du domaine industriel.
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« On explore les possibilités, explique André Boily, directeur général de la SADC. [L’étude est] un prétexte de mobilisation vers ce qu’on va appeler un avenir meilleur. Il faut savoir où on s’en va d’ici 2050. On veut savoir où est-ce qu’on s’en va en termes économique, social, politique et de gouvernance. »
« On veut maximiser ces projets-là pour créer des emplois au Saguenay–Lac-Saint-Jean, note pour sa part Sandra Rossignol, directrice générale à la CCISF. Quand on demande aux gens quel est le premier critère pour aller en région, ils répondent l’emploi. Ils se demandent: “[Est-ce que je vais] avoir une job payante qui va me permettre d’évoluer ?”. »
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« On perd 600 personnes par année. On espère qu’il y aura assez de bonnes jobs pour ramener notre monde ici. Ces grandes entreprises-là, c’est sûr qu’elles ne sont pas ici pour sauver la région, mais nous on veut profiter de leur venue pour maximiser les retombées et les filières qui peuvent être développées et ainsi avoir un bilan migratoire au moins neutre. »
La transition, pas seulement une question d’environnement
En réponse aux critiques qui soulignent la courte existence de vie des projets annoncés (Arianne Phosphate et Énergie Saguenay ont des durées de vie projetées d’environ 25 ou 30 ans, tandis que Métaux BlackRock aurait une durabilité d’environ 40 ans), Roger Boivin, président de GPS, est plutôt optimiste que pessimiste. Selon lui, la période de temps couverte par les différents projets permettra aux industries d’explorer des possibilités pour se renouveler et étendre leur durée de vie, comme l’a fait Rio Tinto avec, par exemple, le projet Élysis.
« Quarante ans, ça commence à être acceptable comme durée de vie au niveau économique, fait remarquer M. Boivin. Il ne faut pas exagérer en disant que c’est une courte durée de vie. »
D’autre part, M. Boivin ajoute que les projets comme ceux étudiés ne signifient pas une réduction des champs d’expertise et d’emploi. « Il ne faut pas arrêter de développer nos filières pérennes, comme le bois ou l’agriculture, mais je ne crois pas que ce soit les seules filières sur lesquelles on doit se concentrer. »
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L'INDUSTRIE 4.0 AU COEUR DES FUTURS EMPLOIS DE L'INDUSTRIE
L’industrie 4.0, qui repose sur l’intelligence artificielle et l’automatisation des procédés, se trouve au cœur des emplois créés par des projets industriels comme ceux mentionnés dans l’étude. « Avec la rareté de main-d’œuvre, on a l’obligation de passer au 4.0, explique Sandra Rossignol. Au Québec, on est en retard sur l’automatisation, et ce qui est inquiétant, c’est que les entreprises ne se voient pas en retard. »
Roger Boivin confirme que les procédés des usines concernées seront « déjà hautement automatisés ». « Ce sera surtout des jobs d’entretien du système », a-t-il souligné. André Boily souligne quand même qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter : « Ça va créer d’autres types d’emplois ». Sandra Rossignol, elle, conclut en disant que c’est justement ce type d’emplois qui peut attirer des jeunes.