Une cinquantaine de personnes ont assisté à l’événement « Un tout inclus sur le coronavirus » qui rassemblait des spécialistes de la région et de l’extérieur au Café Cambio, organisé par le Centre intersectoriel en santé durable de l’Université du Québec à Chicoutimi.
« L’information se diffuse plus vite que la menace elle-même », a résumé le Dr Jean-François Betala Belinga, spécialiste en santé communautaire à la Direction de santé publique du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Saguenay-Lac-Saint-Jean, au sujet de la panique et de l’anxiété observée chez certaines personnes, face à la possibilité d’une pandémie du nouveau coronavirus.
Le Dr Betala Belinga faisait partie des quatre spécialistes qui ont répondu aux questions du public pendant environ deux heures sur la nouvelle pneumonie virale, les mesures à prendre ou encore sur sa contagion.
Le Dr Philippe Jouvet, intensiviste pédiatre au Centre hospitalier universitaire de Sainte-Justine et directeur du Réseau de recherche en santé respiratoire du Québec, Tarek Bouhali, conseiller en amélioration continue au CIUSSS de la région, et le Dr Guillaume Jourdan, spécialiste en microbiologie médicale et en infectiologie, également du CIUSSS régional, complétaient le panel d’experts de l’événement scientifique animé par Jean-Pierre Girard, animateur retraité de Radio-Canada.
Myriam-Cynthia Larouche, cette étudiante originaire de L’Ascension qui a été rapatriée en février de Wuhan, ville chinoise centre de l’éclosion de coronavirus, était également présente pour raconter ce qu’elle a vécu.
Ralentir la propagation
Les spécialistes ont rappelé l’importance de la recherche et de l’accessibilité des données scientifiques sur le virus pour mieux comprendre le nouveau coronavirus, sa propagation et ainsi adopter les moyens de prévention les plus efficaces, alors que le comportement du virus demeure encore difficile à cerner.
Pour l’instant, a rappelé le Dr Jouvet, les principales informations connues sur le coronavirus demeurent qu’il s’agit d’un nouveau virus jamais identifié auparavant, qu’il est plus contagieux que la grippe et qu’environ 3 % des personnes atteintes en meurent.
« L’idée, c’est de pouvoir voir la vague venir, a expliqué pour sa part le Dr Betala Belinga. C’est un virus qu’on est tous susceptibles d’attraper. Il n’y a pas de personnes immunisées parmi celles qui ne sont pas encore malades. [...] Être prêt, c’est de ralentir le plus possible sa propagation, pour que, justement, le système de santé puisse le prendre en charge. »
Que faut-il alors faire pour ralentir cette propagation ? La réponse est bien simple et ne consiste pas à vider les commerces de leurs boîtes de masques chirurgicaux ou de produits désinfectants. Il faut écouter les autorités, ont insisté les spécialistes.
« Il faut qu’on réussisse à faire engager la population à appliquer les recommandations qui sont basées sur des faits scientifiques », a ajouté M. Bouhali, en expliquant que cela peut faire la différente entre une épidémie contenue ou une épidémie qui prend de l’ampleur.
Le lavage des mains et le respect des interdictions et avertissements ciblant certaines destinations étrangères sont deux mesures sur lesquelles les spécialistes ont insisté.
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