Près de 200 citoyens se sont déplacés, jeudi, au Café Cambio de Chicoutimi, pour entendre Catherine Dorion et ses conseils pour « bloquer » GNL.
Au-delà des manifestations et des pétitions, la seule façon d’y parvenir, selon la députée qui était de passage à Saguenay avec sa collègue Ruba Ghazal, c’est la force du nombre.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/66K7ZA363VGSNAJM3JWLS24PGI.jpg)
« Il n’y a pas de recette gagnante. On invente, on essaye, c’est du terrain. Comme ce soir, on a lancé ça de même et ça marche en esti. Les gens de GNL sont petits dans leur short. Ils se disent : “Fuck fuck fuck, qu’est-ce qu’on fait ? ” Sentez la puissance que vous avez », a exprimé la députée de Taschereau, sous une pluie d’applaudissements et de cris.
« Si vous gagnez cette lutte, ou plutôt quand vous allez la gagner, c’est tout le Québec qui va être inspiré par vous autres. Même ceux qui ne pensent pas comme vous. Les adversaires vont être gênés. Je sais, vous avez une grosse responsabilité. Mais la seule chose qui peut opposer à l’argent, c’est le nombre. »
Pour convaincre les troupes anti-GNL qu’il est possible de freiner le projet de 14 milliards, qui prévoit notamment la construction d’une usine à Saguenay, les organisateurs de la soirée ont fait la liste de plusieurs batailles gagnées par les environnementalistes dans le passé, dont la protection de la rivière Ashuapmushuan. À l’aube des années 2000, Hydro-Québec a finalement renoncé à la construction d’un barrage hydroélectrique sur ce plan d’eau qui a obtenu le statut de réserve aquatique protégée.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/EHESDOMOE5G7ZK2T7ZYIZFSKY4.jpg)
« On est encore aux prises avec un projet de type David contre Goliath. Mais on a de l’expérience. On en a gagné dans le passé, donc c’est possible d’arrêter GNL », a pointé Jean Paradis, un des membres fondateurs de l’ancien regroupement de protection de l’Ashuapmushuan.
Ce dernier a dénoncé les techniques de communication et de « manipulation » de ces « sacremements-là ».
« Juste le nom, Énergie Saguenay. Ce n’est pour rien que ça s’appelle comme ça. Pour laisser penser que c’est nous autres. Même chose pour le nom GNL Québec. Mais ce n’est pas québécois. »
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/BFBZWODAYFE35MXZY7FVAC6HSM.jpg)
« Ils appellent ça du gaz naturel. Mais les bateaux sont des méthaniers. C’est du gaz méthanier, mais ça paraît mieux de dire naturel », a vivement critiqué M. Paradis, une des six personnes à avoir pris la parole lors de cette assemblée d’opposants.
La poète Marie-Andrée Gill et un étudiant du Cégep de Jonquière ont aussi tenté d’inspirer les gens. Nicholas Ouellet, un avocat de Val-d’Or et membre du collectif Gazoduq, parlons-en, a également pris la parole pour encourager les gens à se mobiliser davantage.
Députée de Québec solidaire, Ruba Ghazal, également porte-parole en matière d’environnement pour sa formation, a quant à elle présenté une vision simple du débat. Deux camps s’affrontent, selon elle, soit celui du monde « à l’argent » et celle du monde qui veut du bien sur terre.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/UKX35VVERFFKXMMN52K4OKI57M.jpg)
« Quand le premier ministre se fait questionner en chambre sur GNL, il répète que c’est 14 milliards $. Ses yeux s’illuminent. Il est déconnecté. L’argent n’est pas la chose la plus importante pour les gens », a mentionné la députée.
GNL tente d’acheter, diviser et manipuler la région, à l’image du colonialisme du Québec passé, selon la solidaire.
« La compagnie fait pleuvoir l’argent en Abitibi et au Saguenay. Ça me fait penser à une scène du film Mon oncle Antoine, lorsque l’entreprise donne de l’argent dans la rue aux citoyens, comme un petit cadeau minable sur les perrons. GNL c’est exactement ça, mais avec des techniques de communication à la fine pointe de 2020 », a comparé Mme Ghazal, faisant référence au film de Claude Jutra.
« Il ne faut donc pas se laisser impressionner. Vous ne soupçonnez pas à quel point collectivement on a du pouvoir. »