Sylvain Gaudreault, Alexis Brunelle-Duceppe et l’attaché de presse de Mario Simard se sont également rendus sur place. La mairesse de Saguenay, Josée Néron, étant à l’extérieur de la région, et les conseillers municipaux étant en rencontre toute la journée, aucun élu de Saguenay n’était présent au forum.
La journée était l’occasion pour divers acteurs de la région de susciter une conversation autour des enjeux régionaux qui entourent la question de la transition écologique. Le tout était accompagné d’une conférence du professeur et chercheur Jérôme Dupras, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en économie écologique de l’Université du Québec en Outaouais (UQO).
« L’urgence de la situation climatique et environnementale nécessite que le Québec de demain passe par une transition écologique de notre économie, si l’on veut assurer la durabilité du monde dans lequel on vit. Au-delà de chiffrer la contribution écologique des écosystèmes à l’économie, ce qui m’intéresse le plus, c’est surtout de faire émerger les solutions pour l’opérationnalisation de cette démarche de transition, et d’amener tous les acteurs de la société à coordonner et à maximiser la portée de leurs efforts et de leurs actions en ce sens », a déclaré M. Dupras par voie de communiqué.
Les participants étaient invités à former des tables de discussion afin d’énumérer des idées qui pourraient s’inscrire dans la transition, comme un salon de transition où les citoyens pourraient essayer des automobiles. Le forum a également exploré des façons ludiques de parler d’environnement, en axant notamment sur les actions posées plutôt que sur l’écoanxiété. André Fortin, coordonnateur de l’événement, explique que la nature du forum a mené à plusieurs discussions à propos des « grands projets » de la région, notamment pour démontrer quels types de projets pourraient être instaurés dans la perspective d’une transition écologique.
Manipulation politique
M. Fortin reproche aux dirigeants politiques leur inaction face à la crise climatique, et prend pour exemple le projet de GNL Québec.
« C’est un travail de relations publiques, de la manipulation. La majorité des instances politiques sont sous l’emprise d’une vision qui fait un mur sur l’impasse écologique et n’abordent pas cette question-là de front. On utilise les instances pour arriver à passer le projet, pas pour faire quelque chose de cohérent entre écologie et économie. »
Il estime que, lorsqu’il est question de l’environnement, les gens parlent, mais ne font rien. « Il n’y a pas de volonté politique, et quand on dit qu’il n’y a pas de volonté, c’est que les politiciens ont une autre volonté. On apprenait récemment que l’opinion de Josée Néron était nourrie par les scientifiques de GNL, c’est ridicule. Au niveau de l’administration, la façade a changé, mais entre l’administration Tremblay et l’administration Néron, c’est la même veine. »
André Fortin croit que l’utilisation du gaz naturel pour remplacer le charbon est une méthode de transition « bonne il y a 20 ans. Aujourd’hui, le besoin [de réduire nos émissions] est trop grand pour ce type de projet. Il faut arrêter de peser sur l’accélérateur à problèmes. Il faut arrêter de toujours différer [les solutions], parce qu’un jour, on va l’avoir dans la gueule ». Pour André Fortin, une partie de la solution est simple : « Il faut arrêter de dire oui aux lobbys et aux pressions et dire oui à l’humain. »