L’automobile de marque Chevrolet et de modèle Bolt a été acquise l’automne dernier grâce au programme SAUVéR, un acronyme signifiant Système d’autopartage avec véhicule électrique en région. Différents organismes financent l’achat de voitures électriques et de bornes de recharge à condition que l’on fasse la démonstration que son utilisation mène à une réduction de la consommation d’essence et qu’elle puisse bénéficier aux citoyens de l’endroit.
La petite municipalité de la rive nord du Saguenay a fait le choix de mettre le véhicule qui a déjà roulé 13 000 kilomètres à la disposition de deux organismes, soit la Maison des jeunes et la FADOQ.
Le maire de Saint-Fulgence, Gilbert Simard, compare ce service à un taxi sans frais, pour les citoyens. « Le projet pilote avec la Maison des jeunes va débuter en septembre. Ce sera surtout pour aller chercher des jeunes qui sont un peu plus loin que le coeur du village, et qui normalement ne viendraient pas ici et ne participeraient pas aux activités. Ça va permettre d’aller chercher du monde avec un chauffeur attitré », explique M. Simard.
Le programme qui s’adresse aux membres de la FADOQ, même si rien n’est coulé dans le béton, devrait permettre aux personnes moins autonomes et plus vulnérables de sortir de chez elle.
Vision
Cette initiative fait partie d’une vision à long terme selon le maire de l’endroit.
« C’est un petit geste pour l’environnement. On ne veut pas se péter les bretelles non plus là-dessus, mais ça envoie un signal. Notre rôle comme municipalité, c’est de donner l’exemple à la population. »
Gilbert Simard est conscient de se tenir sur la ligne mince entre l’appui aux grands projets industriels, qui n’auront pas tous le même impact, et le besoin de respecter l’environnement.
« Ça démontre qu’on ne fait pas seulement se développer de manière anarchique, et qu’on veut des projets, et qu’on court après des investissements majeurs... », estime M. Simard.
À la tête d’une municipalité qui fait partie de la MRC du Fjord-du-Saguenay, qui s’étend sur les deux rives de la rivière, le maire de Saint-Fulgence doit parfois franchir de grandes distances pour participer aux rencontres de la MRC. « Que ce soit à Petit-Saguenay ou à L’Anse-Saint-Jean, je prends toujours la voiture électrique. C’est de la consommation d’essence en moins. La première fois, c’est un peu stressant. Tu regardes toujours l’état de la batterie, mais l’autonomie est de 400 kilomètres », explique le maire, qui dit entendre certains préjugés sur le prix des voitures électriques.
Village-relais
Les bornes de recharge électrique et la voiture de Saint-Fulgence ont nécessité des investissements de 180 000 $. La municipalité a fourni 15 000 $ de sa poche.
Les deux bornes qu’on y retrouve, une pour les recharges rapides et une seconde pour les recharges régulières, sont référencées sur les applications pour téléphones intelligents. Il n’est pas rare de voir des touristes prendre un peu de temps dans le coeur du village pour charger la batterie de leurs véhicules.
Ces infrastructures permettent de faire arrêter quelques-unes des 6300 voitures qui passent quotidiennement sur la route de Tadoussac à Saint-Fulgence.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/R76LAP5NRVFULDD742MNWCAOYY.jpg)
+
2500 ARBRES PLANTÉS
La municipalité de Saint-Fulgence a planté plus de 2500 arbres sur les rives du Saguenay pour créer un sentier pédestre pour les citoyens sur les terres agricoles achetés par Canards illimités.
Fait en collaboration avec les organismes de la municipalité et l’aide de citoyens, qui ont tous mis la main à la pâte, ce projet a pour but de redonner ses droits à la nature.
« On s’est engagé à ne pas toucher à ça pour 50 ans. Certaines personnes nous ont dit qu’on plantait des arbres sur des terres agricoles. En 1838, quand on est arrivé ici, ce n’était pas des terres agricoles. C’est un petit retour aux sources », explique le maire Gilbert Simard.
Le sentier, qui jouxte une piste cyclable près des battures, forme un rectangle d’environ 300 mètres de long par 70 mètres de large.
Pour le maire Simard, il s’agit d’un projet dont les retombées se feront sentir dans plusieurs années.
« En politique, on a souvent un horizon de trois ou quatre ans. On éteint des feux, mais on ne se soucie pas toujours de la cause. Je ne veux pas dénigrer la politique, mais on ne pourra pas évoluer avec du court terme », dit le maire qui en est à son quatrième mandat à la tête de Saint-Fulgence.
Il se réjouit que les jeunes qui ont participé à la plantation de ces arbres verront leurs arbres grandir.