Une nouvelle initiative particulièrement prometteuse, le Marathon partagé du Saguenay, voit le jour, inspirée par la Chicoutimienne Marie-Michèle Fortin, qui rayonne à l’international depuis qu’elle participe à bon nombre de marathons, propulsée par l’ultramarathonien Sébastien Routhier et cette chaise adaptée made in Sherbrooke.
J’ai peine à m’expliquer pourquoi, mais c’est demeuré un secret bien gardé. Il faut dire que le comité organisateur et ses partenaires – que je remercie d’avoir pensé à moi – perçoivent cette première édition comme un projet-pilote.
Ce comité est composé de Marie-Ève Larouche, la cousine de Marie-Michèle Fortin, Romane Le Gallou, Dave McMullen et Donald Dubois. Une organisation «blindée», me dit-on, puisque les trois derniers possèdent une importante expertise dans le domaine, étant impliqués dans l’Ultramarathon de Leucan Saguenay–Lac-Saint-Jean.
«J’ai été inspirée par l’impact du fauteuil Kartus dans la vie de ma cousine et de l’ampleur de ce qu’il peut représenter pour les personnes à mobilité réduite, confie Marie-Ève Larouche. Ça s’adresse à une clientèle variée. L’an dernier, des parents et des usagers de l’hôpital de Jonquière l’ont essayé, et ce fut un grand succès. On a donc pris le pari de porter ça encore plus loin.»
Ainsi, le samedi 24 août, dix co-coureurs, dont l’auteur de ses lignes – qui est très excité à cette idée – parcourront 42,2 kilomètres de La Baie à Jonquière. Assis dans un fauteuil Kartus, nous serons poussés par les huit coureurs de notre équipe, deux à la fois, si bien que seuls les participants à mobilité réduite compléteront la distance officielle d’un marathon. Ce qui rend encore plus généreux le geste posé par ceux qui nous transporteront dans les côtes prononcées de La Baie!
Le départ sera donné au pavillon des croisières de La Baie, et l’arrivée aura lieu au Cégep de Jonquière, quatre ou cinq heures plus tard, si le rythme anticipé de six minutes par kilomètre s’avère juste. Espérons qu’il fasse beau et que ça ne se transforme pas en Traversée internationale de course en eau libre du Saguenay. D’ailleurs, l’événement se tiendra beau temps, mauvais temps.
Le premier relais, dont le niveau de difficulté est «très élevé», en raison des montées, se conclura au milieu du rang Saint-Joseph, pour 10,1 km. Le second, de 11,2 km et de difficulté moyenne, portera les coureurs jusqu’au Vieux-Port de Chicoutimi. Le troisième relais se donnera au Carré Davis, à Arvida, après 9,8 km d’un niveau de difficulté élevé. Après la quatrième étape, de 10 km et plus facile, tous les participants seront réunis pour une boucle finale de 1,1 km autour du Cégep de Jonquière.
L’objectif: amasser les fonds nécessaires pour offrir une chaise de course adaptée Kartus au Centre de réadaptation en déficience physique de l’hôpital de Jonquière. Ce sont des entreprises qui parrainent les équipes et qui agissent ainsi comme partenaires, au coût de 500$.
«Pour la première édition, nous voulions limiter le nombre de participants, mais ça pourrait faire des petits! C’est une expérience nouvelle pour les coureurs, un défi intéressant qui peut donner un sens nouveau à la course, en plus d’être une expérience unique pour les co-coureurs», souligne Marie-Ève Larouche.
Ma deuxième course partagée
Pour ceux qui suivent mes péripéties, ce sera ma deuxième course partagée. En avril, j’ai aussi eu l’honneur de vivre l’euphorie d’une épreuve sportive, à l’invitation du Centre de réadaptation en déficience physique, de L’Autre Défi, du Fonds de dotation santé Jonquière et de l’Association régionale de course sur route du Saguenay–Lac-Saint-Jean.
J’avais alors été propulsé, sur cinq kilomètres, par un tandem de coureurs père-fils, Gilles et Marc-Antoine Plourde, du club Jakours. «Nous avons surtout vécu un moment unique, une communion particulière et de grande valeur. L’exemple parfait d’une inclusion positive. [...] C’était une expérience à vivre. Une bouffée d’air frais ! J’ai eu le sourire fendu jusqu’aux oreilles toute la course», avais-je alors écrit.
J’avais été particulièrement impressionné par le fauteuil Kartus MKII.
Depuis, je caressais le rêve de réaliser un marathon, possiblement avec ma tante Ironman. Un désir qui est devancé par cette invitation qui me touche beaucoup! Et ça risque de me donner la piqûre! Matante Judith, prépare-toi!
Encore le temps de s’inscrire
Les organisateurs tendent la main aux entreprises, co-coureurs et coureurs qui voudraient participer à cet événement des plus inclusifs. Le comité peut assurer le pairage, au besoin. Les intéressés sont invités à écrire au marathon.partage@gmail.com.
Un repas sera servi aux participants à l’arrivée, et des étudiants de la technique en éducation spécialisée du Cégep de Jonquière seront sur place pour veiller au bien-être des co-coureurs. Des bénévoles seront également de la partie.
«Certains co-coureurs sont des bénéficiaires du Centre de réadaptation, et le marathon a été inscrit à leur plan de réadaptation. Nous en sommes très fiers», ajoute Marie-Ève Larouche.
«On croit fermement que ce sera un beau moment!», conclut-elle.
Moi aussi, j’en suis persuadé!