Gaz naturel: la Coalition Fjord lance une pétition contre les projets de GNL Québec

La Coalition Fjord a tenu une conférence de presse, mardi, pour dénoncer les grands projets .

La Coalition Fjord, qui regroupe maintenant les associations étudiantes de l’UQAC et des cégeps de Chicoutimi et de Jonquière, lance une pétition en opposition aux projets de GNL Québec, soit une usine de liquéfaction de gaz naturel à Grande-Anse et un gazoduc entre l’Ontario et la région, dont les coûts sont évalués à plus ou moins sept milliards $.


La pétition est lancée en même temps au Saguenay-Lac-Saint-Jean et en Abitibi. Les représentants de huit organisations, regroupant des associations de citoyens, des associations étudiantes et un premier groupe officiel de Tadoussac, ont tenu un point de presse sous les couleurs de la Coalition Fjord.

Il s’agit d’une nouvelle étape pour les opposants au projet industriel qui vise l’exportation de gaz naturel à partir du terminal de Grande-Anse sur le Saguenay. Au départ, la Coalition avait réclamé la fusion des projets et une étude d’impact globale, incluant l’extraction du gaz naturel dans l’Ouest canadien. La Coalition demande ni plus ni moins que l’abandon de ce projet.



« Nous souhaitons engager collectivement notre région dans une transition économique juste et durable générant des emplois durables, utilisant notre hydroélectricité renouvelable pour la création d’une économie réduisant notre dépendance aux énergies fossiles plutôt que de peindre en vert un projet d’hydrocarbures sales », a déclaré Adrien Guibert-Barthez.

Cette décision s’inscrit dans une démarche plus vaste qui consiste à obtenir des gouvernements une évaluation globale des impacts cumulatifs de tous les projets industriels en ce moment en évaluation et dont les exportations vont générer une augmentation du trafic maritime sur le Saguenay. Les groupes qui ont joint la Coalition considèrent que le gouvernement doit dire non à ce projet en tenant compte de la crise climatique actuelle et des émissions globales de ce projet en amont et en aval.

La Coalition Fjord ajoute à ses demandes une condition obligatoire qui consiste à obtenir de la part des gouvernements le consentement libre et éclairé des communautés autochtones dont les terres vont accueillir le gazoduc à travers le Québec et l’est de l’Ontario.

« La région du Saguenay-Lac-Saint-Jean se positionne depuis plus de 25 ans comme un leader du développement régional durable à travers de nombreuses initiatives, privées comme publiques. Nous avons été précurseurs du développement durable, poursuivons dans cette voie d’excellence et réduisons notre dépendance aux énergies fossiles », ajoute Anne-Gilbert Thévard.



Pas de surprise pour Énergie Saguenay

La porte-parole de l’entreprise Énergie Saguenay, Stéphanie Fortin, a indiqué que le promoteur comprenait les préoccupations exprimées par les opposants. L’annonce de la pétition ne surprend pas le promoteur qui est conscient que ce projet est complexe et soulève également des enjeux complexes.

Énergie Saguenay réitère que l’analyse du cycle de l’ensemble du projet démontre qu’il y aura l’élimination de 28 millions de tonnes de gaz à effets de serre dans le monde. Stéphanie Fortin affirme qu’au moins 60 % des exportations de gaz liquéfié dans le cadre de ce projet vont remplacer le charbon comme combustible, et donc avoir un impact direct à la baisse sur les gaz à effets de serre.