Le dossier du policier Gobeil n’ira pas en appel

Le policier Maxime Gobeil a été acquitté, le 19 décembre 2018, de conduite dangereuse causant la mort de Georges Martel, de Louiselle Laroche et de Cécile Lalancette, lors d’une collision survenue le 18 juillet 2015 à Dolbeau-Mistassini.

L’acquittement du policier Maxime Gobeil en Cour du Québec ne sera pas contesté devant la Cour d’appel.


Le patrouilleur de la Sûreté du Québec (SQ) a été acquitté, le 19 décembre 2018, de conduite dangereuse causant la mort de Georges Martel, de Louiselle Laroche et de Cécile Lalancette, lors d’une collision survenue le 18 juillet 2015, sur le boulevard Dequen, à Dolbeau-Mistassini.

Me François Godin, du bureau du Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) de Québec, a confirmé au Progrès qu’il en avait terminé avec les procédures judiciaires.



« Non, je ne porterai pas la décision en appel », a mentionné Me Godin, lors d’un entretien téléphonique.

Il faut savoir que la Couronne disposait de 30 jours pour porter la décision du juge Pierre Simard devant le plus haut tribunal du Québec.

Comme les verdicts d’acquittement ont été prononcés le 19 décembre, Me Godin avait jusqu’au vendredi 18 janvier 2019 pour le faire. Les responsables de la Cour d’appel ont aussi mentionné n’avoir reçu aucun document du DPCP.

Au terme d’un procès de sept jours, le magistrat de la Cour du Québec avait estimé que la conduite du policer Gobeil ne constituait pas un écart marqué avec un autre agent qui aurait été placé dans la même situation.



« Dans une telle situation, un policier n’est pas tenu au respect des vitesses affichées dans les sections de routes qu’il parcourt. Cela n’est toutefois pas un mandat en blanc. Malgré que la vitesse maximale d’un véhicule d’urgence ne soit pas quantifiée, son conducteur doit agir de façon à ne pas mettre la vie ou la sécurité d’autrui en danger », a écrit le juge Simard en décembre.

« À mon avis, une personne raisonnable, qui aurait été à la place de Maxime Gobeil aurait, le 18 juillet 2015, au moment des tragiques événements qui sont en cause, adopté une conduite d’urgence. Il aurait par conséquent nécessairement dépassé les vitesses limites usuellement prévues pour cette section de route, et ce, même si l’augmentation des risques est une conséquence inévitable », avait ajouté le magistrat.

Il faut se souvenir que Gobeil et deux autres auto-patrouilles se dirigeaient en appel d’urgence de niveau un vers Sainte-Jeanne-d’Arc. Une dame avait communiqué avec les services d’urgence du 911 pour une histoire de violence conjugale.

La dame s’était réfugiée dans la chambre avec son bambin de deux mois afin d’échapper à la colère de son conjoint.

Gobeil a conduit jusqu’à 137 kilomètres à l’heure (une conduite basée sur les enseignements de l’école de police de Nicolet) sur le boulevard Dequen afin de se rendre le plus rapidement possible sur les lieux de l’appel.

Même si plusieurs conducteurs ont aperçu la voiture semi-banalisée du policier et lui ont cédé le passage, ce ne fut pas le cas de M. Martel.



Celui-ci est sorti du stationnement du Foyer Saint-Michel et il n’a pas aperçu le véhicule d’urgence qui roulait à vive allure. L’impact a été foudroyant et les trois occupants du Kia Rondo ont perdu la vie à la suite de la collision.

Quant au policier Gobeil, il a été blessé légèrement et il a lui-même été en mesure d’appeler le 911 pour leur signaler le grave accident.

Même si les procédures criminelles sont terminées, Maxime Gobeil devra éventuellement faire face au comité de déontologie, dont les membres analyseront la conduite du policier.