Le médecin, aussi chef du Parti des citoyens de Saguenay et candidat à la mairie en 2017, résume son projet de manière imagée. « C’est comme un Info-Santé live », lance au bout du fil celui qui s’est fait connaître en prescrivant des cubes énergie à ses patients par la marche.
Son idée est simple. « Il y a déjà, dans les urgences, des infirmières qui sont formées pour trier la gravité des cas. L’idée, c’est de mettre dans un local parallèle une forme de triage qui est complémentaire, où l’infirmière décide du soin qui est le plus approprié pour le patient », explique-t-il.
Cette réforme des urgences, présentée dans un document de trois pages, se nomme Le guichet d’accès aux soins aigus (GASA). Dominic Gagnon veut ainsi éviter que les médecins « interviennent pour des problèmes de santé mineurs qui relèvent du champ de compétence de l’infirmière, ou d’autres professionnels », écrit-il.
Il espère régler un des problèmes relatifs à l’urgence. Un patient doit obligatoirement être vu par le médecin pour être traité, même si son problème de santé est mineur. « Dans bien des cas, l’infirmière pourrait dire aux patients “avec les signes vitaux que j’ai devant moi, tu peux attendre deux jours ou aller voir ton infirmière dans ta clinique” », illustre-t-il.
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« Cette idée-là, je l’ai en tête ça fait dix ans. Les astres sont bien alignés », raconte Dominic Gagnon, précisant que l’hôpital de La Baie allait déjà dans cette direction avant que Gaétan Barrette ne sabre dans l’autonomie des établissements.
Projet-pilote
Dominic Gagnon propose de tenir un projet-pilote à l’hôpital de La Baie, qui se démarque par son efficacité à l’échelle provinciale, pour tester la validité du GASA. Des chercheurs attitrés pourraient surveiller le déroulement de ce projet afin d’obtenir « une acceptabilité scientifique ».
« On serait un endroit idéal pour le tester », pense-t-il. Selon les estimations de Dominic Gagnon, il coûterait environ le salaire de trois infirmières pour offrir ce service pendant sept jours de 8 h à 22 h.
S’il est mis en place, le GASA pourrait avoir des effets bénéfiques pour l’ensemble du système de santé. « Ça diminuerait les temps d’attente et aurait des effets collatéraux très positifs sur la prise en charge des patients », indique Dominic Gagnon.
Appui politique
Dominic Gagnon croit que le gouvernement de la CAQ, dirigé par François Legault, accueillera bien le GASA. Déjà, il a l’appui du député de Dubuc, François Tremblay.
Le docteur Gagnon a demandé une rencontre avec la ministre Andrée Laforest pour lui vendre son projet et espérer qu’elle le pousse au conseil des ministres.
Selon le médecin généraliste, « le projet du GASA s’inscrit parfaitement dans la ligne de pensée du document Orientation en santé de la CAQ », croit-il.