Un avenir attrayant les enseignants

Sandra Coulombe, directrice du module d’enseignement secondaire et professionnel de l’UQAC, Claude Ouellet, coordonnatrice aux stages, Nadia Cody, directrice du module préscolaire primaire et Carole Côté, directrice de l’unité enseignement en adaptation scolaire n’ont jamais vu autant de postes permanents offerts en éducation.

Jamais l’avenir n’a été aussi prometteur pour les futurs enseignants de la région. Les quatre commissions scolaires, aux prises avec des besoins de personnel criants, s’arrachent les finissants. Mardi, lors d’une activité comparable à un exercice de séduction tenue à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC), les employeurs ont tour à tour vanté les mérites de leurs organisations.


Difficile de croire qu’il y a quelques années, les unités d’enseignement produisaient beaucoup trop d’étudiants pour l’offre disponible. Les jeunes enseignants pouvaient attendre des années avant d’obtenir une tâche complète et la permanence relevait pratiquement de l’utopie. Cette époque est officiellement révolue. La preuve en est qu’à la Commission scolaire du Pays-des-Bleuets, 40 postes permanents ont été accordés au début de l’année 2018-2019. À la CS du Lac-Saint-Jean, qui couvre le secteur d’Alma et des environs, 20 permanences ont été offertes.

«Vous vous demandez sûrement ‘‘va-t-il y avoir de la job en région au cours des prochaines années?’’. La réponse est oui. Il y en a et il va y en avoir. Il faut être réaliste. Il y aura de la suppléance et ce ne sera probablement pas un poste temps plein au départ. Mais vous sortez dans le bon contexte parce que de l’emploi, il y en a», a déclaré le directeur adjoint des ressources humaines à la CS du Lac-Saint-Jean, Jérôme Carette. Il s’adressait à une cinquantaine de finissants provenant des sept programmes d’enseignement dispensés à l’UQAC. Environ 50 pour cent des étudiants de quatrième année ont participé à la séance d’information, qui était suivie d’ateliers.



Des perspectives excellentes

Les collègues de Jérôme Carette provenant du Pays-des-Bleuets, des Rives du Saguenay et de Jonquière - Audrey Piquette, Andréanne Gagnon et Alexandra Cormier - ont abondé dans le même sens, insistant sur le fait qu’une pénurie de profs suppléants prévaut. Les postes sont particulièrement difficiles à pourvoir dans certains domaines. C’est pourquoi les perspectives d’emploi sont notamment jugées «excellentes» en adaptation scolaire et en anglais, à la fois au primaire et au secondaire. Dans plusieurs autres secteurs, ces mêmes perspectives sont considérées comme «bonnes». De l’avis de Jérôme Carette, «bonne» signifie pratiquement l’équivalent d’une tâche temps plein.

«On a vécu une décroissance au secondaire, mais avec les enfants du boom démographique qui sont maintenant rendus là, ça, c’est fini», a mis en relief le responsable des ressources humaines.

Sandra Coulombe confirme. La directrice du module d’enseignement secondaire et professionnel de l’UQAC explique que seulement 25 étudiants ont joint le programme cette année. C’est le quart de la capacité d’accueil du module, qui aimerait bien pouvoir former assez de profs pour combler la demande.

«Il faut aller vers une valorisation de la profession. En enseignement au secondaire, on a un nouveau programme et de nouvelles orientations. Il n’y a pas assez de belles histoires qui circulent. Il faut parler du rôle social de l’enseignant plus positivement», note Sandra Coulombe, qui est heureuse de constater que les perspectives d’emploi sont réjouissantes.

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VALORISER LA PROFESSION

Nadia Cody, directrice du module préscolaire primaire, et sa collègue Carole Côté, directrice de l’unité d’enseignement en adaptation scolaire et sociale, notent que c’est la première fois depuis des années qu’autant de postes sont accordés en éducation dans la région. 

Cet état de fait a un impact positif sur le recrutement d’étudiants. En préscolaire primaire, 60 ont joint les rangs l’an dernier, comparativement à 76 en 2018-2019.

Claude Ouellet est coordonnatrice de stages. L’un des éléments qui favorisent la rétention et le recrutement, selon elle, est la rémunération du stage 4, le dernier avant d’obtenir le brevet d’enseignant. Depuis cette année, les futurs profs ont droit à une enveloppe de 4000$ s’ils complètent leur stage, grâce à l’implantation, par le ministère de l’Éducation, du programme de valorisation des futurs enseignants et enseignantes. Claude Ouellet indique que la session d’information sur les opportunités de carrières, organisée de concert avec les commissions scolaires, génère une belle frénésie chez les universitaires. 

«Les commissions scolaires de la région nous ont demandé que ce soit exclusivement elles qui puissent rencontrer les finissants de l’université régionale», a-t-elle expliqué. Les différents départements de ressources humaines veulent mousser le facteur attrayant du Saguenay-Lac-Saint-Jean, la qualité de vie que la région procure et ses légendaires grands espaces.