Un marathon en fauteuil roulant

Marie-Michelle Fortin, de Chicoutimi, fera le Marathon de Montréal, dimanche, à bord de son fauteuil roulant Kartus.

Atteinte d’une paralysie cérébrale depuis la naissance, la Chicoutimienne Marie-Michelle Fortin, 22 ans, réalisera son plus grand rêve, dimanche, en prenant part au Marathon de Montréal. La jeune femme fera le trajet à bord d’un fauteuil roulant adapté fabriqué par la compagnie québécoise Kartus. Elle sera propulsée par l’ultramarathonien originaire de Sherbrooke, Sébastien Roulier.


Débordante d’entrain à deux jours de l’événement, Marie-Michelle a raconté à quel point sa participation à cette épreuve phare du circuit Rock’n’Roll la rend heureuse.

Même si elle ne peut courir, la jeune femme s’est procuré des New Balance flambant neuves, sa première paire d’espadrilles de course à vie.



«J’ai vraiment hâte de vivre l’expérience. J’ai vraiment aimé mon expérience à Lévis, et j’ai hâte de revivre ça!», a lancé Marie-Michelle, au bout du fil.

Lévis, c’était en mai, alors que Marie-Michelle complétait sa première course partagée avec Sébastien Roulier. Le duo a franchi le fil d’arrivée en une heure trente, un temps remarquable pour un demi-marathon (21,1 km). Les athlètes auraient même fracassé le record du monde pour cette distance franchie en fauteuil roulant. La performance n’a cependant pu être homologuée par le livre des records Guinness pour une question de délais. Sébastien Roulier tente toutefois de corriger le tir.

Compléter de longues épreuves de course a toujours été un rêve pour Marie-Michelle, dont le grand-père était marathonien. Lorsqu’elle a visionné un reportage à la télévision au sujet des activités de course partagée tenues à Sherbrooke grâce à des fauteuils Kartus, elle s’est emballée.

«J’ai communiqué avec eux pour leur dire que j’étais intéressée à essayer le fauteuil. Ils m’ont rencontrée et m’ont offert de me prêter un fauteuil. C’est grâce à eux que j’ai pu faire Lévis cette année», raconte-t-elle. Les parents de Marie-Michelle lui réservaient une belle surprise. Ils ont acheté le fauteuil pour leur fille, un investissement qui oscille autour de 4500$. Depuis ce temps, elle continue de faire des sorties, accompagnée par des membres de sa famille.



«J’aime vraiment l’énergie des marathons. On vit ce que tous les autres vivent. Pendant que je suis assise dans le fauteuil, j’encourage Sébastien, je regarde les paysages et je vis le moment présent. Des fois, on jase un peu moi et lui», explique l’ambassadrice Kartus, qui a légèrement adapté son bolide pour le rendre plus ergonomique, selon ses besoins. Deux autres coureurs en fauteuil roulant prendront part au Marathon de Montréal, dimanche.

Course partagée à Saguenay?
Le fondateur de Kartus, Philip Oligny, évalue la possibilité d’implanter des événements de course partagée à Saguenay. Ce type d’activité est populaire en Estrie, où des personnes à mobilité réduite et des aînés résidant en CHSLD peuvent profiter des bienfaits du plein air en étant jumelés avec un coureur.

«Tout ça a commencé par un projet de bac et c’est devenu une entreprise. J’ai décidé que je voulais faire quelque chose pour la société en rendant les activités sportives et de plein air plus accessibles. J’ai passé beaucoup de temps à essayer de fabriquer un produit exceptionnel. L’entreprise a été officiellement lancée en juin», explique Philip Oligny, détenteur d’un baccalauréat en finances, d’un autre en génie mécanique et d’une maîtrise en design.

Kartus a affiché une présence lors d’une dizaine d’événements de course cet été.

«Les courses se montrent très accueillantes. Le dossard est fourni et les co-coureurs qui sont en fauteuil roulant reçoivent aussi une médaille», explique Philip Oligny, qui a vendu une dizaine d’unités depuis la création de l’entreprise.