Dès que les visiteurs franchiront le haut de l’escalier menant au quatrième univers créé en moins d’un an, ils deviendront porteurs d’une «lourde charge psychologique». C’est du moins ce que promettent les propriétaires de l’entreprise, Marie-Claude Lavoie et Nicolas Gagnon, qui travaillent depuis mars à l’élaboration du scénario.
L’histoire a pour point d’ancrage une famille qui a marqué l’histoire de la région. Il faut préciser qu’Escaparium Saguenay a élu domicile, en septembre 2017, dans le même immeuble que l’érudit Café, entre les murs de l’ancienne maison Murdock. Construite en 1920, la bâtisse située au bas de la rue Racine est riche en histoire et toujours empreinte de son cachet d’origine.
Dès novembre, après le lancement du Mystère Jean Tremblay, Marie-Claude Lavoie et Nicolas Gagnon ont commencé à plancher sur leur prochain tableau, dans le dessein de maintenir intact l’engouement de la population à l’égard de leur entreprise et pour mousser l’intérêt des clients potentiels. Le lien a rapidement été dressé entre les Murdock et Escaparium, qui loge au premier étage de ce lieu phare du centre-ville, connu un temps comme La Maison d’accueil.
Le dernier plancher de l’édifice était inoccupé. Sa configuration et son caractère exigu se prêtaient à merveille à un scénario chair de poule, campé au coeur d’un décor évoquant un hôpital psychiatrique des années 40.
Les entrepreneurs ont pris une histoire élaborée pour l’une des franchises d’Escaparium à Montréal et l’ont complètement revampée en l’enrobant «à la sauce Murdock». Au final, seulement 10 pour cent de l’énigme originale ont été conservés.
Marie-Claude Lavoie et Nicolas Gagnon ont laissé libre cours à leur imagination pour créer un univers fictif, inspiré d’éléments réels de notre patrimoine. Avec l’approbation de membres de la famille Murdock, ils ont façonné un parcours dans lequel s’imbriquent mystère, frayeur et surprise.
Bien que Le Progrès ait eu droit à une visite des lieux en primeur, en prévision de l’ouverture officielle du parcours, jeudi, il nous est impossible d’en dévoiler les détails ni le nombre de pièces à travers lesquelles les visiteurs devront transiter. Contentons-nous de dire que la présence d’éléments glauques, couplée à du mobilier d’époque, du matériel hospitalier et des effets sonores et vidéo convaincants viendront un tantinet, ou passablement, selon la personnalité de chacun, ébranler le participant.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/EKIZO64JDNCKBAXIW7IUJGDCRE.jpg)
Frousse ou pas, énigme résolue ou non, personne ne sortira indemne de l’aventure.
Inspirés
Les franchisés Marie-Claude Lavoie et Nicolas Gagnon ont redoublé d’ardeur au cours de la dernière année pour bonifier leur offre. Avec Le pavillon Murdock, la troublante vérité, un univers qui faisait toujours l’objet de peaufinage et d’ajouts technologiques lors du passage de notre équipe jeudi, les entrepreneurs ont l’impression de tenir quelque chose.
Marie-Claude Lavoie, qui a quitté l’enseignement après 14 années de carrière pour se consacrer à sa nouvelle passion, confie qu’une fois les vannes ouvertes, les textes ont coulé de source. Elle et son partenaire d’affaires étaient «en feu» tout au long de l’élaboration de la trame narrative peu orthodoxe, librement inspirée d’éléments de la réalité.
Mais cette réalité, centrée sur le richissime homme d’affaires John Murdock, de son épouse, Blanche, et de leurs fils, Robert, Craig et Paul, pave rapidement la voie à la fiction, alors que l’existence d’un troisième enfant est mise au jour. Qu’est-il donc arrivé à Camélia, disparue depuis longtemps? C’est avec cette prémisse de base que les visiteurs du pavillon Murdock amorceront leur passage dans les méandres de l’aile psychiatrique, savamment éclairée et animée, en quête de la troublante vérité.
+
L'AVENTURE S'ÉTEND À ALMA
Marie-Claude Lavoie et Nicolas Gagnon ont investi environ 125 000 $ depuis le début de l’aventure Escaparium dans la région. L’entreprise connaît du succès, si bien qu’un deuxième centre verra le jour, à Alma, au printemps de 2019.
Le lieu n’a pas encore été déterminé, mais Escaparium aura probablement pignon sur rue au centre-ville.
Deux nouveaux scénarios seront créés sur mesure pour l’Escaparium du Lac, lequel se déclinera sur environ 5000 pieds carrés. C’est quelque 2000 pieds carrés de plus qu’à Chicoutimi. Négociations obligent, les entrepreneurs se montrent discrets au sujet de l’emplacement de cette seconde résidence sur le territoire du Royaume. Aura-t-elle le même caractère typé que sa jumelle de la rue Racine, où les boiseries, le craquement des planchers et la sinuosité des couloirs contribuent sans contredit au rehaussement de l’expérience ? Impossible de dire. Une chose est sûre : Escaparium est vouée à un bel avenir dans la région, si l’on se fie aux dires de Marie-Claude Lavoie et de Nicolas Gagnon, qui ont la main mise sur des opportunités d’affaires s’échelonnant sur 180 kilomètres et dont les cerveaux fourmillent d’idées.
« Avant qu’on ouvre au Saguenay, personne ne connaissait les jeux d’évasion ici. On se lançait carrément dans le néant. Aujourd’hui, ça fonctionne super bien ! Malgré la chaleur qu’on a eue cet été, il y avait tout le temps plein de monde », raconte Marie-Claude Lavoie.
L’entreprise fait mouche et des visiteurs de partout sont au rendez-vous, provenant d’aussi loin que l’Europe. L’engouement pour les jeux d’évasion est sans cesse grandissant. Des adeptes et blogueurs se promènent aux quatre coins du monde pour découvrir de nouveaux lieux et scénarios.
Dans l’enceinte de la Maison Murdock, à Chicoutimi, où 100 pour cent des pieds carrés sont occupés par quatre histoires à élucider, la perspective de se retrouver dans une prison d’où l’on doit s’évader devient crédible, en raison de l’ambiance qui plane sur les lieux. Les adeptes s’unissent pour résoudre les énigmes ou découvrir le pot aux roses entre amis, entre collègues ou en famille, ce qui contribue à forger des souvenirs impérissables et à renforcer des liens.
Des activités seront bientôt offertes aux entreprises, qui souhaitent réunir leurs employés dans un contexte autre que celui du bureau.
Aucun regret
Marie-Claude Lavoie a refusé une tâche complète en enseignement cette année pour se consacrer à Escaparium, sans aucun regret.
« Ici, on fait triper les gens et on leur fait vivre toutes sortes d’émotions. Personne ne sort indifférent », note celle qui s’est beaucoup plu à alimenter la page Facebook d’Escaparium Saguenay en juillet et en août, offrant périodiquement des mises en bouche aux internautes au sujet du pavillon Murdock.
Elle a fini par lever le voile sur les grandes lignes de l’expérience à venir, au grand bonheur de la communauté Escaparium sur le Web.
Dans quelques jours, les premiers participants graviront les marches qui mènent au palier ultime du bâtiment. Ils y découvriront mannequins, civières, tables d’examen et matériel chirurgical.
La découverte de l’énigme n’est pas garantie, mais les frissons le sont.