Arthur, le roi canin de Devicom

Arthur aime se mettre à l’aise sur le divan à l’entrée des bureaux de Devicom, où les clients peuvent le caresser.

Il y a de la joie qui se promène sur quatre pattes, dans les bureaux de Devicom à Chicoutimi. Depuis plus d’un an, le dalmatien Arthur vient travailler presque chaque jour avec sa maîtresse France Lavoie, directrice générale de l’entreprise spécialisée en technologies de l’information. Une expérience aux allures zoothérapeutiques, qui semble bien plaire aux employés.


Au cours de l’heure passée dans les locaux de la rue Racine, on pouvait voir que le chien de 17 mois est traité aux petits oignons. «C’est comme notre roi, le roi Arthur!», plaisante Mme Lavoie. Il n’est pas entouré de chevaliers de la Table ronde, mais les employés ne sont jamais bien loin pour jouer avec lui ou le caresser.

Louise, la réceptionniste, congèle ses restants d’os et les lui apporte. C’est comme «son bébé». Il faut dire qu’Arthur a déjà mangé deux lunchs, avant que les employés apprennent à mieux les ranger... Mine de rien, l’un d’eux passe à côté du dalmatien, lui vole son jouet et le lance. Voilà le chien qui s’élance dans le corridor. Il va ensuite se cacher dans le bureau de Marie-Josée Tremblay, qui le cajole. Sa présence n’importune pas du tout celle qui travaille pour l’entreprise depuis quelques années. «J’adore les animaux», confie-t-elle.

Ça s’approche de la zoothérapie, selon l’analyste d’affaires et en stratégie de communication Jean-Luc Doumont. «Ça apporte de la gaieté, ça déstresse.»

Devicom, une entreprise spécialisée dans les technologies de l’information, est basée sur la rue Racine à Chicoutimi.

Et dans un contexte où les entreprises doivent se démarquer pour recruter de la main-d’oeuvre, l’effet est réussi. À l’entrée, des photos des compagnons poilus des employés sont affichées. «On aime les animaux ici, je n’ai pas imposé mon chien», indique la directrice générale. Même les clients ont adopté Arthur, assure-t-elle.

«Quand ils arrivent, ils sont stressés, pressés, ils n’ont que dix minutes... On fait une rencontre d’une demi-heure et quand ils ressortent, ils restent flatter Arthur. Soudainement, ils ne sont plus à la course!»

Le dalmatien a ses habitudes. Par exemple, il aime aller se cacher sous le bureau de Marie-Josée Tremblay, une amoureuse des animaux qui travaille pour l’entreprise depuis quelques années.

La cohabitation demande aussi de la collaboration. Pour ne pas trop affecter les employés allergiques, des espaces sont interdits au chien et l’aspirateur est passé chaque jour. Les 35 travailleurs qui occupent ces locaux ont cependant un signal infaillible pour savoir que la fin de la journée approche: quelques minutes avant 16h, leur ami canin réclame impatiemment d’être relâché pour aller s’amuser.

«Quand il était petit, on le laissait toujours aller où il voulait. Mais c’était un trop grand territoire, on n’était pas capable de le dompter. Il reste maintenant attaché», précise France Lavoie. Un coin est d’ailleurs réservé à Arthur dans son bureau, et si elle doit s’absenter durant la journée, une caméra reliée à son cellulaire lui permet de suivre ses mouvements. L’appareil transmet même sa voix et distribue des gâteries, tout ça commandé à distance!

En fait, la période la plus difficile est probablement l’hiver, quand les employés commencent à porter des gants pour se réchauffer dehors. Si ces accessoires ont le malheur d’être accessibles, Arthur se fait une joie de les mordiller...

«Il aime beaucoup jouer avec le plastique, aussi, raconte sa maîtresse avec amour. Les dalmatiens ont beaucoup d’énergie. Ça peut monter, et encore monter, et encore monter... Il faut apprendre à la contenir.» Sans doute, l’énergie d’Arthur est contagieuse pour ceux qui le côtoient au quotidien.

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DES ANIMAUX AU TRAVAIL, UNE TENDANCE

Selon la directrice générale de Devicom, France Lavoie, la présence d’animaux domestiques sur les lieux de travail est une tendance qui se répand et qui mérite d’être explorée.

La femme d’affaires montre en exemple certaines compagnies, comme Google, où les employés peuvent se présenter à leur bureau avec leur animal. Aux États-Unis, le 22 juin est même devenu la journée «Take your dog to work». Selon l’organisme qui chapeaute l’évènement, cela rend la journée plus agréable, donc plus productive.

France Lavoie n’a pas longtemps réfléchi aux potentiels bienfaits d’amener son chien Arthur au boulot: elle en avait simplement envie! «Je trouvais ça plate de le laisser à la maison tout seul», avoue-t-elle. 

Au départ, son dalmatien citron (car ses taches sont brun pâle au lieu d’être noires) appartenait à son fils de 25 ans. «Il l’a acheté et au même moment, il a démarré son entreprise. Il n’avait plus de temps pour son chiot. Je m’en occupais et après quelques semaines, c’est devenu le mien», relate la directrice générale.

Mme Lavoie admet qu’avoir un chien en entreprise peut surprendre. «Les nouveaux employés n’osent pas le dire, mais ils font de drôles de yeux, dit-elle en riant. Une femme dans le monde des technologies, c’est déjà bizarre. Quand je parle d’Arthur, je perds toute crédibilité!»

Mais la dirigeante de Devicom ne s’en fait pas. «À quoi ça sert d’être sérieux? Il faut avoir du plaisir au travail.» Dominique Gobeil

Arthur a son coin détente dans le bureau de sa maîtresse, France Lavoie.