Le congrès annuel de l’ACFAS est une machine colossale et on ne s’improvise tout simplement pas hôte de l’événement réunissant des porte-étendards de la communauté scientifique francophone de partout dans le monde.
La preuve en est qu’Esther Laprise, présidente du comité logistique, et les membres de son équipe ont investi deux années d’efforts pour que l’UQAC puisse présenter un événement léché et réglé au quart de tour.
Autour de 200 bénévoles ont mis l’épaule à la roue et ont fait en sorte que le congrès se déroule sans anicroche, du pavillon sportif à la cafétéria, en passant par les salles de classe et auditoriums où les chercheurs ont pu mettre en vitrine le fruit de leurs travaux. Il faut dire que l’UQAC possédait déjà de l’expérience en la matière, elle qui a accueilli le congrès de l’ACFAS en 2005.
« Il y avait une fierté de la part de notre université. Une fierté de montrer ce que l’on est. L’organisation du congrès a renforcé le sentiment d’appartenance à l’UQAC. Nous avons un petit campus, mais les gens l’ont trouvé beau et ils ont aussi vu la préoccupation que nous avons de le développer esthétiquement », a mis en relief Esther Laprise, au cours d’une entrevue accordée au Progrès.
Lorsque la nouvelle rectrice est entrée en poste, il était déjà convenu que le congrès de l’ACFAS se tiendrait à l’UQAC en 2018. Elle a donc « hérité » du dossier, un beau grand projet dans lequel Nicole Bouchard s’est lancée corps et âme. Elle dresse d’ailleurs un parallèle entre le thème du congrès « célébrer la pensée libre » et le leitmotiv qui guide les professeurs d’université.
« La pensée libre, l’autonomie, l’esprit critique qui repose sur des données probantes, c’est ça notre devoir. Quand on m’a parlé du thème, j’ai tout de suite embarqué et je me suis dit que la liberté d’avoir une pensée libre, ça vient aussi avec une responsabilité de documenter. Et c’est ce que font les chercheurs », fait-elle valoir.
Le congrès de l’ACFAS et les activités tenues en marge de l’événement ont permis à l’université et à la région de rayonner, croit la rectrice Bouchard, qui se réjouit du fait que l’établissement qu’elle gouverne ait pu briller de tous ses feux.
« Les gens pensent ‘‘petite université, petite recherche’’. Ce n’est pas le cas du tout et les gens ont pu découvrir ce qui se fait chez nous. Environ 30 pour cent des colloques étaient organisés par nos profs. On a pu voir la recherche dans toutes ses couleurs. Ce n’était pas juste de sciences appliquées. C’est l’arc-en-ciel de la recherche qui est apparu sous nos yeux », a-t-elle imagé.
Les activités grand public offertes tout au long de la semaine, comme la visite d’un laboratoire de cannabis, par exemple, ont intéressé autour de 800 personnes. Pour Nicole Bouchard et Esther Laprise, l’engouement manifesté témoigne de l’impact qu’a eu le congrès sur la communauté saguenéenne.
« Le rayonnement va bien au-delà du campus. Nous avons impressionné et ça, ça construit un imaginaire. On a aussi réussi à briser des idées préconçues par rapport aux universités en région. C’était l’ACFAS de tout le monde », a indiqué Nicole Bouchard.
Duygu Kocaefe, chercheuse et coprésidente du comité scientifique, a elle aussi remarqué un « respect des sciences entre elles » et l’intérêt des congressistes d’assister à des colloques dans des domaines situés aux antipodes de leurs champs de compétence.
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UN CONGRÈS CARBONEUTRE POUR UNE UNIVERSITÉ VERTE
Le désir de l’organisation de faire du congrès de l’ACFAS un événement carboneutre a permis de diminuer considérablement la quantité de déchets générés par les congressistes.
Alors que la moyenne, en Amérique du Nord, est de deux kilogrammes par participant par jour lors d’événements semblables, l’UQAC pense que chaque personne qui a pris part au récent congrès en a produit, en moyenne, 40 grammes. En 2005, quand l’université régionale a accueilli le congrès de l’ACFAS pour une première fois, la moyenne était de 130 grammes quotidiennement. De concert avec la chaire en écoconseil et son programme Carbone Boréal, chapeauté par le professeur et chercheur Claude Villeneuve, le comité organisateur du rassemblement scientifique a mis en place une série de mesures pour diminuer l’empreinte écologique. Par exemple, les bouteilles d’eau étaient carrément bannies du campus et les congressistes étaient invités à boire dans un verre réutilisable au lieu d’utiliser des contenants de plastique ou de carton.
Le calcul est en cours pour déterminer la quantité de gaz à effet de serre générée par l’activité tenue du 7 au 11 mai. D’ores et déjà, la présidente du comité logistique, Esther Laprise, sait qu’une quantité appréciable de pousses d’arbres sera mise en terre dans une zone déterminée de la forêt boréale du Nord québécois, un territoire dont l’UQAC suit l’évolution, en plus de s’en servir pour des projets de recherche.
« Le développement durable, c’est transversal dans notre développement stratégique », a mis en relief la rectrice, Nicole Bouchard, qui se plaît à brandir le statut d’université verte de l’UQAC en guise de carte de visite.