Voilà l’essentiel du message que souhaite véhiculer l’Association des enseignantes et enseignants en Techniques d’éducation à l’enfance (AEETÉE), une organisation provinciale présidée par Marc Boucher, professeur au Cégep de Jonquière. Dans la foulée de la diffusion du rapport de l’observatoire des tout-petits portant sur la qualité des services de garde à l’enfance au Québec, l’AEETÉE a réitéré l’importance de miser sur une formation de qualité, au public comme au privé. La profession d’éducatrice, importante, exigeante et requérant des connaissances spécifiques, est peu valorisée et l’Association estime que le gouvernement doit renverser la tendance.
« Ça fait 30 ans qu’on n’arrête pas de clamer qu’il faut que toutes les éducatrices soient formées avec un diplôme d’études collégiales (DEC). Quand on va chez le dentiste, est-ce qu’on s’attend à ce qu’il y en ait seulement un sur trois de qualifié ? La réponse est non. Comme société, on accepte d’avoir des gens qui s’occupent de nos enfants sans détenir de formation reconnue », relève Marc Boucher. Même dans les centres de la petite enfance (CPE), où les éducatrices sont les plus qualifiées, il est estimé que dix pour cent d’entre elles ne détiennent pas de DEC.
« On ne s’improvise pas éducatrice ou éducateur. L’exigence d’avoir deux personnes sur trois formées dans les milieux éducatifs est beaucoup trop faible. Pourrait-on se limiter à ce faible pourcentage de personnel formé dans d’autres domaines ? », s’interroge le président. Marc Boucher et son association estiment que le gouvernement doit investir dans la formation continue des éducatrices et dans l’accompagnement qui leur est offert.
Maternelles quatre ans
L’AEETÉE s’inscrit en faux contre la volonté gouvernementale de créer plus de maternelles quatre ans, qu’elles soient en milieu défavorisé ou non. Le porte-parole des enseignants en Technique d’éducation à l’enfance note, chiffres à l’appui, que la scolarisation précoce nuit au développement de l’enfant, lequel passe par la socialisation et par la fréquentation de lieux adaptés à sa taille.
De surcroît, l’association aimerait que des conseillères pédagogiques soient présentes dans tous les milieux de garde, particulièrement en milieu familial, pour soutenir l’intégration des enfants à besoins particuliers.
Enfin, Marc Boucher signale qu’il est du désir de son organisme que les services de garde non subventionnés et non régis soient obligatoirement rattachés à un bureau coordonnateur afin d’assurer le respect de la réglementation, particulièrement en matière de formation du personnel.