Le policier Lajoie conserve son emploi

Philippe Lajoie est suspendu trois mois sans solde après avoir été reconnu coupable de voies de fait sur un individu dans le cadre de ses fonctions.

La sanction est tombée dans le dossier du policier de Saguenay Philippe Lajoie. L’agent est suspendu sans solde pour une durée de trois mois. Il conserve donc son emploi malgré qu’il ait été reconnu coupable de voies de fait sur un individu dans le cadre de ses fonctions.


Le Quotidien a obtenu certaines informations relativement à l’entente intervenue entre l’état major de la Sécurité publique de Saguenay et la Fraternité des policiers de Saguenay à la suite de discussions tenues au cours des derniers mois.

Il faut se souvenir que le dossier de Lajoie a fait l’objet d’une couverture médiatique importante, au cours des deux dernières années.



Le patrouilleur a été reconnu coupable par le juge Pierre Lortie, de la Cour du Québec, de voies de fait sur un individu en état d’ébriété qui se trouvait derrière le volant d’un véhicule stationné à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC). Il a obtenu une absolution inconditionnelle et fait un don de 500 $.

Les événements qui lui sont reprochés se sont déroulés dans la nuit du 6 novembre 2015. Ce soir-là, un party est organisé dans les locaux de l’UQAC.

Un gardien de sécurité effectue une ronde au petit matin et remarque un individu endormi derrière le volant, alors que le moteur du véhicule tourne. Il tente de le réveiller, mais n’y parvient pas. Il communique avec le service de police.

À leur arrivée, le policier Lajoie et sa collègue tentent de réveiller les occupants. Ils y parviennent et font sortir le conducteur de la voiture.



Philippe Lajoie procède à son arrestation et lui met les menottes. Par la suite, les choses se gâtent au point où l’agent projette le suspect violemment au sol. Une grande partie de la scène est filmée par les caméras de surveillance de l’UQAC.

Quelques jours plus tard, le responsable de la sécurité regarde la vidéo et la fait parvenir à la Sécurité publique de Saguenay. Une enquête est menée et le dossier est envoyé au Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) de Québec.

Me Mathieu Rochette dépose des accusations contre le policier en mars 2016, même si la victime, qui n’a jamais eu connaissance des événements, n’a jamais porté plainte. L’individu n’a même jamais été accusé d’une garde et contrôle en état d’ébriété.

Au terme du procès, le juge Lortie a estimé que « le défendeur a excédé la force nécessaire en projetant la victime au sol et en lui portant un coup avec son bras alors que la situation était maîtrisée. Le défendeur a manqué de transparence en ne relatant pas les faits de façon complète dans son rapport ».

Malgré l’absolution inconditionnelle prononcée par le magistrat, le patrouilleur encourrait une longue suspension. Philippe Lajoie aurait même pu être congédié en raison de cette condamnation.

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La suspension sans solde de Philippe Lajoie le privera de sommes d’argent importantes en raison de la durée de la sanction.



Certaines personnes proches du dossier croient que le policier avait déjà payé son erreur en raison de la médiatisation des événements, du fait qu’il avait déjà été suspendu (avec solde) et qu’il avait ensuite été affecté à des tâches administratives lorsqu’il a réintégré le service de police.

À l’état major de la police de Saguenay, les dirigeants n’ont pas voulu émettre de commentaires étant donné qu’il s’agit d’un dossier concernant un de leurs employés et que ces dossiers ne sont pas débattus sur la place publique.

« Nous n’avons aucun commentaire à faire », a précisé Pierre Girard, inspecteur en administration policière à la SPS.

Du côté de la Fraternité des policiers et policières de Saguenay, le président Luc Gagné n’a pas rendu les appels laissés par Le Quotidien.