Le puits, qui fournit toute l'eau potable de la maison, compte en général sur une réserve de près de 800 litres d'eau. Depuis le début d'août, il est asséché. " J'ai fait deux brassées de lavage, et il n'y en avait plus. Avoir su qu'il allait s'assécher comme ça, j'y aurais pensé deux fois avant d'acheter la maison ", affirme M. Dubé, rencontré à sa résidence.
La maison servait à son précédent propriétaire comme résidence secondaire, ce qui explique pourquoi le vendeur de la maison n'a pas fait mention de la possibilité que le puits s'assèche. " C'est sûr qu'il y a des périodes où il y a moins d'eau, durant l'hiver et l'été, c'est logique. Mais je n'aurais pas cru que ça s'assécherait. En plus, le tuyau que j'ai pour mon puits est un demi-tuyau, en fait, alors il ne recueille pas assez d'eau ", estime M. Dubé.
Pour remédier à ce problème, celui qui travaille chez ProCam devra faire creuser son puits, des travaux pour lesquels il a contracté un prêt personnel de 13 000 $. " S'il m'arrive un imprévu, je suis foutu. Je gagne 35 000 $ par an, je n'ai pas d'économies, je les ai prises pour acheter la maison. Je ne peux pas m'endetter plus que ça ", souligne celui qui refuse de se tourner vers des marges de crédit, ayant déjà dû consolider un prêt il y a quelques années. En moyenne, l'individu originaire des Cantons-de-l'Est gagne 33 000 $ par an. Sa maison en vaut 115 000 $, et il est seul à la payer.
Ce qui révolte M. Dubé, c'est le manque de ressources vers qui il puisse se tourner pour obtenir de l'aide. " Je ne veux pas me payer une fantaisie, je ne peux pas me faire faire un nouveau garage. Je veux juste avoir de l'eau. Je ne comprends pas que personne ne puisse m'aider, ou même refinancer mon hypothèque ", déclare l'homme.
Étant donné qu'il est propriétaire depuis quelques mois seulement, la banque avec qui il fait affaire ne peut pas refinancer son hypothèque afin d'y ajouter les 13 000 $ nécessaires au forage du puits. M. Dubé a donc dû contracter un prêt personnel, qu'il remboursera à raison de 120 $ par mois. " C'est 120 $ de moins dans mes poches. Il ne peut plus rien m'arriver. Je ne peux même pas changer ma voiture, qui a déjà 300 000 kilomètres au compteur. Je suis pris à la gorge ", dénonce-t-il.
Depuis l'achat de sa maison, le quadragénaire a effectué plusieurs réparations. De plus, l'eau du puits de surface doit être adoucie avec un appareil spécial. " L'eau était dure, avec du calcaire et du soufre. On ne pouvait pas garder ça. Et avec l'adoucisseur, ça utilise beaucoup plus d'eau ", observe M. Dubé.
Pour l'instant, M. Dubé attend que les travaux commencent. Son puits devrait ainsi être plus creux, ce qui permettra de recueillir davantage d'eau et d'éviter la pénurie.
Asophie.gobeil@lequotidien.com