Manifestation dans le respect

Beaucoup de bannières montraient les couleurs des manifestants sur place.

Amoureux de la Ouiatchouan et représentants d'organismes environnementaux se sont donné rendez-vous, hier, à l'entrée du Village historique de Val-Jalbert, pour une mobilisation contre le projet de construction d'une centrale hydroélectrique qui s'est déroulée dans un calme exemplaire.


Bien encadrés par les autorités policières, la cinquantaine de manifestants ont agi dans le respect, ne causant aucun dommage et ne dérangeant en aucun cas les plaisanciers, comme certains le redoutaient. Un climat de craintes et d'appréhensions régnait depuis vendredi au camping du village historique.

D'ailleurs, une plaisancière a joint Le Quotidien en début de soirée pour confirmer l'information. « J'en ai seulement entendu parler par le garde de sécurité. Les campeurs étaient inquiets, mais il n'y a eu aucun dérangement », a précisé la dame.

Après avoir déballé de nombreuses bannières, avec des slogans qui allaient droit au but tels que « S.O.S. Val-Jalbert », « Rivières libres » et « Non merci! », intervenants et citoyens se sont alternés au micro. La majorité d'entre eux arboraient l'épinglette de Shipi le fantôme, véritable emblème du mouvement des opposants.

Si les arguments bien connus dans ce dossier ont refait surface, que ce soit la nécessité de cet apport hydroélectrique pour la province et la protection du site patrimonial,c'est le coup d'éclat de la vieille (samedi), qui a fait jaser. Le Regroupement Sept-Îles sans uranium (SISUR) a profité du rassemblement pour apporter certains éclaircissements à l'achat des droits miniers du site.

« Avec cette acquisition, nous allons pouvoir transporter la voix des citoyens autour de la table. Nous allons revenir dans six mois faire de l'exploitation, comme c'est nécessaire selon la loi. Mais selon nos premières activités de repérage, une mine de touristes semble être la meilleure option », a lancé le porte-parole de SISUR, Marc Fafarc, avec une pointe d'ironie, qui a déclenché une chaude vague d'applaudissements.

Par le passé, le SISUR a fait reculer le gouvernement dans certains projets miniers, en plus de mener une modification législative. « Nous avons voulu acheter les droits miniers de l'Assemblée nationale et des Plaines d'Abraham, et ils ont protégé les centres urbains de la loi. Nous espérons aussi provoquer certains changements, en plus de représenter les citoyens, en profitant des lacunes actuelles », a-t-il précisé.

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