Les manifestants au camping

Appréhensions, craintes, surprise, colère... Les termes sont multiples pour décrire le climat qui régnait hier midi, au camping du Village historique de Val-Jalbert.

Appréhensions, craintes, surprise, colère... Les termes sont multiples pour décrire le climat qui régnait hier midi, au camping du Village historique de Val-Jalbert.


À quelques heures du grand rassemblement espéré par les opposants au projet de minicentrale hydroélectrique dans le secteur, les gens savourent un beau vendredi ensoleillé. L'heure du dîner vient de sonner, mais nul ne se presse. Ce sont les vacances.

À l'horizon cependant, certains sont conscients qu'une grand-messe écologique se dessine sur le site. D'autres n'ont pas été prévenus et regrettent déjà d'avoir payé leurs droits de séjours. À la direction générale de l'établissement, aucune mesure spéciale n'a été mise en place malgré l'appel national du mouvement de contestation, auquel s'associent les noms emblématiques de Greenpeace et de Fondation Rivières.



En résumé, on attend pour voir.

Étonnamment, la directrice Michelle Castonguay n'a pas exigé qu'on informe les nouveaux arrivants de la présence possible de manifestants. En entrevue, après avoir refusé qu'on la prenne en photo, elle reconnaît que des débordements pourraient survenir. «On espère que non», se limite-t-elle à dire, ajoutant que c'est par le biais des médias qu'elle a appris les intentions des opposants.

Elle ajoute qu'elle n'a pas demandé une vigilance accrue de la Sûreté du Québec.

Le mouvement a beau se dire pacifique, il demeure que plusieurs craignent être importunés en cette fin de semaine estivale.



Pendant près de deux heures, les représentants du Quotidien ont sillonné le terrain de camping, discutant avec les saisonniers et autres vacanciers présents pour le week-end. Autre fait plutôt stupéfiant, certains exigeaient l'anonymat afin de se prévenir de représailles. «On ne sait jamais, dans une manifestation...», confie une dame en interdisant à son mari de divulguer leur identité.

Du bout des lèvres, le couple s'est néanmoins prononcé en faveur du développement hydroélectrique. Tous deux - des grands-parents veillant sur leurs petits-enfants - ont affirmé être inquiets des événements qui pourraient survenir au cours de la fin de semaine.

«C'est plate qu'ils choisissent la fin de semaine où tout le monde est en vacances pour venir faire ça. Ce qu'on veut, c'est être tranquille ici.»

Plus de détails dans la version papier du Quotidien//