André Desjardins a 51 ans, l'âge qu'aurait Luc Maltais s'il était toujours en vie. Natif de Québec, l'homme habite en Alberta depuis près de trois décennies.
En 2006, il a été frappé par la leucémie. Une première fois il a vaincu son cancer, mais la maladie a récidivé quatre ans plus tard. Cette fois-là, il lui fallait une greffe de moelle osseuse. Sans une telle intervention, il était condamné.
À cette époque, le nom de Luc Maltais était inscrit au registre international des donneurs potentiels. Pour être ainsi fiché, il lui a fallu effectuer moult démarches, du simple échantillon de cellules d'ADN aux multiples prises de sang. Il lui a fallu s'ouvrir tel un livre sur ses moindres habitudes de vie.
De toutes les personnes figurant sur la liste, Luc était celui qui démontrait la plus grande compatibilité. Dix sur dix.
Sans rebrousser chemin, il s'est rendu à Québec où les spécialistes ont prélevé une partie de sa moelle osseuse, laquelle a été acheminée à Calgary pour être transplantée à André Desjardins.
Fait plutôt rare, les deux hommes avaient manifesté l'intention de se rencontrer une fois le processus complété. Selon les données transmises par la direction d'Héma-Québec, à peine 25% des donneurs et des greffés sont ouverts à une telle conclusion.
Rendez-vous manqué
Dans les mois qui ont suivi l'opération, André Desjardins a discuté à quelques reprises avec son donneur ainsi qu'avec son épouse Nathalie Lavoie. L'homme prévoyait profiter d'un séjour chez ses parents, à Québec, pour faire un saut au Saguenay-Lac-Saint-Jean.
«Il a téléphoné pour nous donner les dates de sa visite et c'est là que je lui ai appris le décès de Luc», confie Nathalie Lavoie.
Luc Maltais est mort de ses blessures, après avoir été impliqué dans un violent accident de motoneige le 12 janvier dernier.
«Je suis tellement triste de ne pas l'avoir rencontré. Ce fut un grand choc pour moi. Je considère Luc comme un ami, comme un frère. Il m'a sauvé la vie et m'a redonné le bonheur», exprime André Desjardins, joint à sa résidence de Calgary.
Luc Maltais est décédé à l'âge de 50 ans. Sa conjointe Nathalie Lavoie et lui ont eu une fille, Sarah-Maude, qui a aujourd'hui 10 ans.
Bien connu dans son milieu, il oeuvrait au sein du mouvement Desjardins. On le qualifie tel un homme rassembleur, jovial et volubile, qui était apprécié de tous.
Au lendemain du 12 janvier, ses proches ont créé une page d'appui sur Facebook. Il a été maintenu dans un coma artificiel pendant une dizaine de jours avant de rendre l'âme, le 22 janvier.
Entre autres implications, il agissait également comme président du camping Hébertville-Station de Saint-Gédéon.