Au printemps dernier, rappelons-le, la première ministre a annoncé que la majorité des 800 mégawatts (MW) seront réservés à des projets en Gaspésie et dans le Bas-Saint-Laurent. Les élus du Bas-Saguenay réclament un bloc de 250 MW en vue d'un projet éolien développé dans le Bas-Saguenay, sur le site du Club des hauteurs. Près de 700 MW des 800 MW étaient orphelins depuis le dernier appel d'offres lancé par l'ancien gouvernement libéral.
«On aurait aimé une place dans cette annonce. Ce qui n'est pas le cas. Mais le décret n'est pas encore écrit. Il y a des choses qui peuvent changer. On ne désespère pas, au contraire. L'annonce de Mme Marois démontre qu'il y a un avenir pour la filière éolienne. On est toujours dans le coup, même plus que jamais», exprime Jean Bergeron, agent de développement à Petit-Saguenay, qui pilote le dossier avec les promoteurs privés intéressés et les maires des trois villages concernés par le projet, soit Rivière-Éternité, L'Anse-Saint-Jean et Petit-Saguenay.
Privé et communautaire
Trois entreprises privées, dont Innergex, souhaitent développer un parc éolien dans le Bas-Saguenay. Des promoteurs sont ouverts à une participation financière communautaire. Les élus et intervenants du milieu multiplient les rencontres en ce sens.
«On souhaite des partenaires financiers. On pense à la MRC d'abord, mais aussi à la région. La structure de financement c'est 600 millions$ et ça prend 30% d'avoirs propres, donc 200 millions$. Les promoteurs se montrent intéressés à une participation communautaire allant jusqu'à 50%. Si on se mobilise en tant que milieu, en tant que région, on pourra aller chercher des bénéfices, pas seulement des redevances. Et une participation régionale donnerait une meilleure valeur au projet», soutient M. Bergeron, visiblement confiant d'obtenir un bloc d'énergie pour le développement de ce projet.
Toutefois, si le gouvernement Marois ne modifie pas ses engagements, environ 150 MW restent à attribuer, ce qui représente une centaine de moins que désiraient les intervenants et promoteurs privés.
«Les trois promoteurs disent que même si c'est dans le cadre d'un appel d'offres de 150 MW, le projet a quand même du potentiel. Mais, les choses peuvent encore changer. Parce qu'il faut rappeler que le site demeure l'un des meilleurs au Québec qui n'est toujours pas exploité. Et en plus, le Club des hauteurs répond à l'accessibilité sociale de manière positive. Car le principal enjeu du développement éolien, c'est la proximité des corridors habités. Nous, on est en dehors des corridors habités», pointe M. Bergeron, rappelant que ce projet éolien serait un levier de développement économique permettant de doter les trois villages d'une vocation à l'échelle régionale.