Véronique ne souhaite ça à personne

Véronique Major

La jeune fille happée par un train en juin 2010 à Jonquière, Véronique Major, compatit avec la femme de 30 ans qui a subi le même sort qu'elle dans la nuit de mardi à mercredi, à Montréal.


Joint hier, la jeune femme de 23 ans ne comprenait pas comment un tel drame pouvait se produire à nouveau. « Je ne souhaitais pas ça à personne. C'est désolant d'entendre ça «, mentionne-t-elle avec regret. Véronique, qui marche à nouveau depuis un an, s'estime chanceuse de voir que la situation n'est pas arrivée à une personne qu'elle connaît. « Je suis contente que ce ne soit pas arrivé à un de mes proches. Le choc aurait été encore plus difficile. « Même s'il s'agit d'une situation extrêmement difficile à se remémorer, Mme Major souhaite que la jeune dame reste forte. « J'espère qu'elle sera assez forte pour passer au travers, et surtout, qu'elle n'aura pas de difficulté à se procurer des prothèses comme moi «, poursuit-elle.

Presque trois ans après le drame, Véronique Major croit que davantage de sensibilisation devrait être faite concernant la sécurité à proximité des chemins de fer. Selon elle, il n'y a aucun pardon pour les gens qui ne se méfient pas assez dans ce genre de situation. « C'est vrai qu'il y a une part de responsabilité individuelle dans cet accident, mais je crois que ça ne pardonne pas pour ceux qui ne portent pas plus attention près des chemins de fer «, déplore-t-elle, s'estimant chanceuse de s'en être sorti à si bon compte.

« Sans la présence de M. Saulnier qui passait par là, je serais peut-être morte. Aujourd'hui, je profite pleinement de la vie et j'apprécie chaque chose que je fais. Entre mourir et perdre mes jambes, je préfère perdre mes jambes, mais elles me manquent énormément au quotidien «, assure-t-elle avec émotion.

Nouvelle étape

Véronique Major pratique plusieurs sports qu'elle ne croyait jamais faire auparavant. « Je fais de la natation, du hockey-luge, du vélo à bras, du volleyball, du basketball en fauteuil roulant et même du ski de fond que j'ai essayé pour la première fois cet hiver. Le ski est très exigeant pour l'ensemble du corps, mais c'est très plaisant «, indique-t-elle.

Même si Véronique a eu beaucoup de difficulté à apprendre à réutiliser le bas de son corps après son accident, elle a continué de garder le moral. Elle est présentement en réhabilitation au Centre François-Charron de Québec pour apprendre à marcher avec des « Mauch knee «, un type de prothèses solides et performantes. Les Amputés de guerre l'ont également acceptée dans leur programme et lui ont offert des prothèses adaptées pour la natation.

« Je suis contente de voir qu'on m'appuie. La vie continue et je garde le sourire. Comme quoi nous pouvons être heureux malgré les embûches que la vie nous apporte «, conclut celle qui débutera des études collégiales en bureautique, cet automne, au Collège O'Sullivan de Québec.

Adesrosiers@lequotidien.com