Après avoir démontré que la réduction forestière aura un effet sur l'économie et sur les emplois, Richard Garneau, détendu, a lancé un appel aux gens à se mobiliser pour trouver des solutions afin d'en réduire les répercussions et de diminuer les pressions environnementales.
La baisse de 10 % de bois à compter du 1er avril 2013 représente 600 000 mètres cubes. « Ça veut dire 2000 jobs en moins et 80 M$ de moins en retombés économiques. On n'a pas encore senti les effets, mais ce sont des entrepreneurs forestiers, la sylviculture et le transport qui seront touchés «, a-t-il avancé.
« L'industrie a besoin de vous. Les communautés ont un rôle à jouer. Il faut que le gouvernement vous entende pour obtenir un dialogue «, a-t-il lancé.
L'invitation semble avoir été entendue, notamment par Jean-Pierre Boivin, préfet de la MRC Maria-Chapdelaine. « Vous avez le support de la région, à la Conférence régionale des élus. Nous avons créé un fonds de défense de la forêt boréale pour faire de la pub et faire contre poids aux pressions de Greenpeace. Il faut informer les gens. Nous sommes prêts à faire pression «, a-t-il affirmé. Il réclame d'ailleurs que la protection du territoire forestier n'excède pas 12 %.
Le président du syndicat de la scierie de Mistassini, Daniel Leblond, se demande ce que fait le gouvernement pour soutenir l'industrie forestière. « C'est encore de l'incertitude que vous nous présentez. Nous, les travailleurs, nous sommes pris en otage. Pourquoi, il n'y a pas d'écologistes ici pour faire part de leurs préoccupations? Comment ça se fait qu'on ne les voie pas sur nos tables de certifications FSC? Il va falloir que ça arrête un jour leurs pressions «, a-t-il réclamé.
Dans la même veine, le directeur général de la Chambre de commerce de Roberval, Pascal Gagnon, a mentionné qu'après le caribou forestier, il faudra réaliser le plan de rétablissement du « Jeannois boréal «, vu la précarité économique.
Bernard Généreux, préfet de la MRC du Domaine-du-Roy, affirme que la région a un signal à donner. « Il ne faut pas se laisser dicter les manières de faire par les autres. Les répercussions vont aussi être palpables à Montréal, au siège social, dans les centres de recherche et les entreprises de transformation «, a-t-il déclaré, faisant référence aux environnementalistes.
À part les élus, personne de l'assistance n'a pris la parole pour questionner de façon plus pointue le patron de Résolu sur les réelles intentions de la compagnie. Sauf le président de Forêt modèle du Lac-Saint-Jean, Jacques Asselin, qui aimerait bien que la compagnie investisse dans d'autres aspects de la foresterie. Une porte rapidement fermée par Richard Garneau.
Reste à savoir si les objectifs du forum se concrétiseront. Est-ce que l'appel à la mobilisation sera entendu? La population est appelée à se prononcer sur les enjeux de la forêt boréale en se rendant sur les médias sociaux liés au Forum boréal. Le Forum se déplace ce soir à Saguenay.