Gagnon revient sur son aveu

Palais de justice de Chicoutimi

Keven Gagnon reconnaît sa culpabilité à 21 chefs d'accusation reliés à sept introductions par effraction sur le territoire de Saguenay.


Il a d'ailleurs avoué en décembre 2011 sa participation et celle d'Olivier Michaud au vol de quatre armes de chasse dans une maison de la route Coulombe à Shipshaw quelques semaines auparavant. Au cours d'un interrogatoire filmé et enregistré, il a aussi avoué avoir vendu ces armes à une personne de Québec qu'il a refusé de nommer.

Maintenant qu'il a appris que vendre ou donner une arme à feu volée constitue un trafic d'armes d'un minimum de trois ans de pénitencier, Keven Gagnon modifie sa version sur le tard et jure sur la tête de son frère, sa mère et sa grand-mère qu'il a menti aux policiers parce qu'il voulait les conserver personnellement.

Pourquoi avoir dit la vérité sur tous les vols et avoir menti sur le trafic d'armes, lui a demandé en substance le procureur de la Couronne Michaël Bourget qui ne le croit pas?

Gagnon raconte, qu'au moment de l'interrogatoire, il était fatigué, qu'il est amateur de belles armes et aurait aimé garder un modèle «Special Edition» particulièrement rare.  C'était aussi «de la job pour rien» que de devoir accompagner l'enquêteur qui voudrait les retrouver.

Keven Gagnon a répondu avec une longue histoire: les armes ont été enveloppées et enterrées un pied sous terre, au mois de décembre...  Il situe l'endroit de l'enfouissement à exactement 1,3 kilomètre d'un ancien motel à Saint-Ambroise.  En tous les cas, certainement pas vendues!

S'il est cru, il évite les trois années automatiques pour trafic d'armes.

Me Bourget a demandé un ajournement de 24 heures avant de continuer de contre-interroger l'accusé de 21 ans.

Il y a fort à parier que des enquêteurs seront au travail pendant cet ajournement.

À sa dernière sortie de prison, en septembre 2011, Keven Gagnon s'est immédiatement remis au travail dans le domaine qu'il connaît le mieux:  voler.

Successivement, il vole des téléviseurs, des ordinateurs, des bijoux et des outils.  Il vole aussi des motocross dans une caravane à sellette.

Un jour, il s'introduit dans une maison de La Baie pendant que des gens cuisinent et vole des bijoux.  Le propriétaire se plaint d'avoir été détroussé d'un collier serti de pierres précieuses.

Capturé par la police, on lui permet de reprendre sa liberté pour séjourner six mois à la Maison Carignan. Il n'y demeurera qu'une journée et sera repris le lendemain dans la région de Québec avec du matériel volé.

Parfois, le métier de voleur est hasardeux:  il entre dans une maison, la croyant vide.  Quand il aperçoit un enfant, il lance: «On décâ... d'icitte!»  Un homme sort de la maison et pourchasse sa Honda Civic rouge 1994 et cogne la vitre de la portière.  La description est vite relayée aux policiers qui retrouvent les voleurs tout près.  Les marques de pneus sont similaires à celles retrouvées sur plusieurs lieux de cambriolage.