Les vendeurs gonflent l'offre

Le marché résidentiel est préoccupant dans Lac-Saint-Jean-Est, où l'on compte actuellement huit fois plus de vendeurs que d'acheteurs.


C'est l'inquiétant tableau présenté par le directeur général de la caisse Desjardins d'Alma, Laurent Villeneuve. En entrevue, ce dernier explique que la hausse de valeur observée sur les résidences a, indirectement, stimulé la construction de nouvelles demeures.

« Les courtiers ont du mal à vendre les résidences de 200 000 dollars et plus puisque les gens se disent : "Tant qu'à y être, je vais m'en construire une selon mes goûts et préférences." », confie-t-il.



À l'échelle de Lac-Saint-Jean-Est, Desjardins détient entre 65 et 70 % des hypothèques résidentielles, ce qui équivaut à entre 800 et 900 millions de dollars, estime le directeur.

Conformément à la loi de l'offre et de la demande, le prix marchand des résidences est actuellement entraîné vers le bas.

Pour l'institution, le risque est néanmoins faible puisque la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL) assure près de 90 % des prêts octroyés.

« L'effet se ressent davantage sur ceux qui veulent vendre leur maison. Certains croient encore que le prix réel de leur propriété suit celui du rôle d'évaluation. Avant, quand une maison était évaluée 250 000 dollars, on pouvait penser la vendre 300 000 dollars. C'est moins vrai maintenant. L'effet direct est moins évident », analyse Laurent Villeneuve.



Mouvance

Dans un autre ordre d'idées, le directeur de Desjardins note une mouvance significative de l'activité économique à Alma. Selon lui, le secteur sud de la capitale jeannoise est dorénavant le principal pôle commercial. Entre autres éléments, il appuie son observation sur la fréquentation de plus en plus importante aux guichets automatiques de la Place Saint-Luc. Ces derniers sont aujourd'hui de loin plus achalandés que ceux du secteur centre-ville. En 2012, on compte environ 10 000 transactions de plus à Place Saint-Luc et tout laisse croire que l'écart prendra encore de l'ampleur au cours des prochaines années.

« Je ne dis pas que les gens désertent le centre-ville. Le secteur a toujours sa place et Desjardins y aura toujours son siège social. L'activité est particulière dans un centre-ville. Mais, le secteur sud d'Alma se développe très rapidement, tant au niveau commercial qu'industriel », précise Laurent Villeneuve.