Après une formation en techniques policières à Alma, Mario Plourde a fait de la patrouille pendant 14 ans, avant d'être superviseur à titre de caporal et sergent pendant sept ans. Au cours des dix dernières années, il a occupé le poste de technicien en scène de crime au Service d'identité judiciaire (SIJ) de la SPS.
« J'ai eu la chance d'avoir trois carrières en une. J'ai vu ce qu'est la patrouille, la supervision, et j'ai par la suite fait les tests pour le SIJ. Ç'a été une carrière idéale pour moi », a expliqué Mario Plourde, lorsque rencontré au Quartier général de la police.
Pour devenir technicien en scène de crime, le policier a dû suivre une formation de deux mois, à Ottawa, au Collège canadien de la GRC. Ce qu'il fit en 2002. À la fin, il devait être en mesure de retracer 100 empreintes digitales parmi 1000, et il n'avait pas le droit se tromper. Une erreur, et il ne passait pas.
« Pour être technicien en scène de crime, ça prend un type particulier de personnalité. Nous pataugeons dans ce que le commun des mortels ne peut pas voir. Je sais combien pèse une jambe ou un bras, parce que j'en ai déjà pris dans mes mains. J'ai travaillé sur plusieurs cadavres. En une journée, j'ai déjà eu quatre suicides. Ce n'est pas tout le monde qui aime voir du sang. Ça prend des qualités particulières », explique M. Plourde, visiblement passionné. D'ailleurs, il a rencontré des étudiants à de nombreuses reprises lors de journées carrière afin de leur parler de son métier.
Mais pourquoi être appelé sur la scène d'un suicide? Tout simplement pour savoir s'il s'agit bien et bien d'un suicide et non d'un meurtre.
Le technicien en scène de crime n'est pas officiellement de garde, mais il peut tout de même être appelé n'importe quand, 365 jours par année, 24 h sur 24.
Travail minutieux
Lorsqu'un technicien arrive sur une scène de crime, il doit s'armer de patience. En moyenne, il peut y rester trois ou quatre heures. Il prélève des preuves comme des empreintes, des traces de pas et de l'ADN, etc. Il doit observer partout, afin qu'aucun indice ne lui échappe. Il prend plusieurs photos, entre 50 et 400 selon le cas. En laboratoire, il doit analyser ses preuves avec, notamment, de la vapeur cyanoacrylate, de la poudre dactyloscopique ou de la poudre magnétique. Avec ces outils, il est possible de déceler des empreintes, comme l'a démontré M. Plourde lors du passage du Progrès-Dimanche dans le laboratoire. Parfois, les techniciens doivent envoyer des preuves d'ADN au Laboratoire des sciences judiciaires et de médecine légale, situé dans l'Édifice Parthenais, à Montréal.
Plus de détails dans la version papier du Progrès-Dimanche//