Que du consentement, affirme un participant

André Simard a reproché à son compagnon de fête d'avoir mentionné aux enquêteurs de la Sûreté du Québec qu'il avait fourni et consommé du haschisch avec lui et une plaignante.

Un premier participant aux soirées sexuelles bien arrosées du policier André Simard a donné, hier, une version différente des agressions sexuelles décrites par les plaignantes. Jean-Claude Tremblay, 33 ans, a décrit trois épisodes survenus chez lui, sur un ponton appartenant au policier et dans un spa.


Le policier Simard de la Sécurité publique de Saguenay est accusé de huit chefs d'agression sexuelle sur autant de femmes, âgées de 18 à 33 ans, et de huit chefs de trafic de haschisch, entre 2009 et 2010.

Tremblay, son compagnon de fête, un technicien de son de Corus passé au service de la clientèle de Vidéotron, a connu le policier dans un bar où il diffusait de la musique. Il l'a décrit comme « gars de party » qui créait une atmosphère de fête autour de lui dès que l'occasion se présentait.



Il n'a vu que du consentement et n'a entendu que des gémissements de plaisir de la part de la plaignante qui a affirmé avoir été violée et sodomisée par le policier, au domicile de Tremblay, au cours de la nuit du 7 au 8 octobre 2010.

Selon le témoignage de Tremblay qui avait invité chez lui le policier, la plaignante, un autre homme et une autre femme, plusieurs disaient des «affaires de gars chaud» comme «On va faire une orgie!», pendant le trajet en automobile qui a duré quelques minutes. La plaignante était «normale», selon lui. Deux invités ont quitté rapidement, le laissant seul avec le policier et la plaignante.

Le policier a sorti une boulette de haschisch, mais personne n'avait le matériel requis pour consommer, et le policier est sorti quelques minutes du logis pour ramener un briquet. Pendant cette absence, Tremblay a entamé une relation sexuelle avec la plaignante. L'arrivée du policier aurait interrompu leurs ébats. Le policier a allumé le haschisch qu'il a partagé avec les deux autres avec une seule bouteille de bière pour le groupe.

Tous trois ont dansé enlacés et se sont déshabillés. «Elle était ben normale, joyeuse, festive et elle avait un discours normal», a décrit Tremblay.



Selon la version du témoin de la défense, le policier et la plaignante se sont accroupis par terre pour un coït et la plaignante aurait tenté de lui faire une fellation, sans qu'il soit capable d'érection.

«J'ai trouvé ça ordinaire», s'est-il plaint au juge Rosaire Larouche de la Cour du Québec, parce qu'il croyait avoir entrepris une relation affective depuis peu avec la jeune femme. « Les trips à trois ou quatre, on aime ça regarder, mais pas participer. » Le témoin a décrit la relation sexuelle à laquelle il avait assisté comme « rien de violent, vraiment en douceur. Elle aimait vraiment ça!»

Il s'est éclipsé dans sa chambre où le duo est venu le retrouver dans le lit, 45 minutes plus tard. Le policier a une deuxième relation sexuelle complète avec la plaignante. Le témoin note la présence d'une larme coulant de l'oeil de la femme et s'enquiert de son état par deux fois. La femme répond qu'elle va bien et demande d'arrêter de se préoccuper d'elle.

Le policier quitte le lit et le logis, laissant la femme avec le témoin qui se dispute avec elle avant d'avoir une nouvelle relation sexuelle complète. Quand il a abordé de nouveau le sujet de la liaison avec le policier, elle se remet à pleurer. Il lui aurait annoncé ne pas vouloir continuer leur relation, ce qui aurait déclenché l'agressivité de la femme qui aurait claqué la porte.

Deux heures plus tard, il était étonné de voir la Sûreté du Québec débarquer chez lui pour l'interroger. Jean-Claude Tremblay n'a jamais été accusé.

Un médecin a relaté en octobre 2012 devant le tribunal avoir observé sur la plaignante des lésions, des abrasions et des contusions à la gorge, à la vulve et à l'anus, le lendemain de l'agression présumée.



En contre-interrogatoire, la représentante du ministère public, Me Valérie Lahaie, a fait ressortir que l'agressivité de la femme n'avait jamais été mentionnée dans ses déclarations à la SQ, le jour des événements et 10 jours plus tard. Entre les deux déclarations, le témoin a discuté de son témoignage avec le policier au cours d'une semaine de vacances dans le Sud. Pendant ce voyage, selon le témoin, le policier a consommé du haschisch et eu des relations sexuelles avec plusieurs covoyageuses.

Le policier lui aurait reproché d'avoir parlé du haschisch à ses collègues de la SQ.