Lundi avait lieu le dévoilement de la programmation entourant la 5e édition de la compétition étudiante canadienne de drones, prévue du 3 au 5 mai. L'événement sera présenté pour la première fois dans la région, essentiellement grâce à l'implantation du Centre d'excellence sur les drones d'Alma (CED).
Au cours des 24 derniers mois, le CED a évolué rapidement. L'arrivée de partenaires majeurs, dont la canadienne CAE et son projet Miskam, a permis au centre d'acquérir une notoriété dans son créneau. À un moment où l'industrie des drones est encore dans une phase embryonnaire, Alma espère s'imposer comme chef de file à l'échelle nationale, voire mondiale.
C'est à travers l'intégration imminente des appareils sans pilote que la capitale jeannoise entend remporter son pari. Entre-temps, toutefois, les drones devront être acceptés par les autorités canadiennes et étrangères.
«Nous sommes à l'avant-garde de ce qui se passe en matière d'ouverture de l'espace aérien. D'autres pays tentent l'expérience, dont la Norvège, je crois, mais tout est limité. L'important est d'intégrer les appareils dans un souci constant de la sécurité. Il y a des risques à gérer, comme lorsqu'on a intégré les avions au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale. Les appareils qui ont servi à combattre ont fini par transporter des passagers. C'était révolutionnaire dans le temps et aujourd'hui, c'est la même chose qui se produit», exprime Michel Lacroix.
Intérêt militaire
Depuis le premier jour, la ville d'Alma a maintes fois insisté sur le caractère civil et commercial de son projet. Lundi, lorsque questionné sur l'intérêt des Forces armées canadiennes à l'égard des drones, le colonel Paul Prévost, commandant des 2e et 3e Escadres de Bagotville, a admis avoir un oeil attentif sur le CED.
À l'heure actuelle, la base saguenéenne n'abrite aucun appareil sans pilote.
«Du côté militaire, on est évidemment très intéressés par cette capacité que nous avons employée dans le cadre d'opérations. C'est l'avenir, on le reconnaît. Le gouvernement est commis avec un programme visant à déterminer ses propres besoins et on espère, dans un avenir rapproché, avoir nous aussi des capacités domestiques», confie le haut responsable.