Hier soir, les 150 participants au Forum des communautés Sainte-Famille et Notre-Dame-de-la-Paix, de Jonquière, ont subi un choc tout comme ceux qui ont participé aux autres forums avant eux, en constatant que non seulement l'Église régionale vit des problèmes au niveau financier avec 44 paroisses en déficit l'an dernier sur 66, mais que le problème le plus criant se situe au niveau de la relève pastorale.
Après la présentation du tableau financier, Richard Wilshire, président de la fabrique Sacré-Coeur et représentant de Mgr Rivest au forum, a fait le constat que l'Église consacre trop d'argent à l'immobilier. «Il faut sortir des bâtisses traditionnelles et célébrer la parole ailleurs que dans les églises traditionnelles. Il y a nécessité de se regrouper et d'arrêter de dire qu'on ne doit pas fermer une église parce qu'on a été baptisé là, qu'on s'est mariés à tel endroit», a déclaré M. Wilshire.
Plan de main-d'oeuvre
La nécessité de regrouper les unités pastorales découle du problème le plus criant relié à l'absence de relève chez les prêtres. Selon les données présentées, le Diocèse de Chicoutimi compte actuellement 20 prêtres de moins de 65 ans, un chiffre qui baissera à 13 en 2018, puis à 10 en 2023. Le nombre d'agents pastoraux laïques quant à lui passera de 35 à 27 en 2018, puis à 21 en 2023. Quant aux diacres, il ne faut pas compter sur eux puisque leur nombre passera de onze actuellement à deux jusqu'en 2023. «Le droit canon dit qu'il n'y a pas de paroisse s'il n'y a pas de prêtre. L'Église est au pied du mur, mais il y a moyen de s'en sortir», a-t-il indiqué.
La première stratégie à adopter, selon l'évêché, consiste à partager les ressources humaines afin de couvrir plus de territoire. C'est pourquoi dans le secteur Jonquière, trois unités pastorales sont proposées soit l'unité Saint-Dominique qui engloberait Saint-Gérard-Magella de Larouche; Sainte-Thérèse englobant Saint-Philippe; et l'unité Sainte-Famille qui inclura Notre-Dame-de-la-Paix, Saint-Charles, Saint-Jean-l'Évangéliste qui comprend Bégin, Saint-Charles-de-Bourget, Saint-Jean-Vianney et Shipshaw. Il n'est pas exclu que dans dix ans, le nombre d'unités pastorales diminue à neuf.
Les 150 catholiques présents ont pu discuter de cette proposition en ateliers pendant la soirée.
Tout l'aspect des unités administratives et du nombre de fabriques et paroisses à conserver est laissé de côté lors de ces forums. Toutefois, les baisses de la pratique religieuse, du nombre de mariages, la hausse des funérailles célébrées en salons funéraires plutôt qu'en église, le fait que seulement 10% des membres de l'Église paient la capitation devraient faire leur oeuvre dans la transformation de l'Église qui compte 2000 ans d'histoire, a conclu M. Whilshire.