Comme dans les années 40

La chanteuse jazz de Jonquière, Marie-Noelle Claveau, a lancé son deuxième album en carrière, hier soir, à l'International Café de l'Hôtel Chicoutimi dans le cadre de l'ouverture officielle du Festival Jazz et Blues de Saguenay.

Marie-Noëlle Claveau. Il ne manquait que les «grichhhhh» sur le disque pour se retrouver dans les années 40. La chanteuse jazz originaire de Jonquière a profité de l'ouverture du Festival de Jazz et Blues de Saguenay, hier soir, pour faire le lancement de son tout dernier album Chansons charmantes. Elle est montée sur la scène de l'International Café avec ses quatre musiciens et sa voix feutrée, devant ses proches et sous le regard attentif de l'animateur Stanley Péan, aussi originaire de Jonquière, de l'émission Quand le jazz est là à Espace Musique de Radio-Canada.


«L'an passé, j'ai dû prendre une pause de voix de trois mois, car mes cordes vocales étaient mal en point. J'ai passé beaucoup de temps à écouter de la musique et je cherchais les Compagnons de la chanson pour me rappeler de vieux souvenirs. Mes recherches atterrissaient souvent sur Fernand Robidoux bien qu'il n'ait aucun rapport avec les Compagnons de la chanson. Je trouvais que ses interprétations ressemblaient à ce que j'aime. J'avais le goût de choses romantiques pour mon deuxième album», raconte celle qui a livré une performance très appréciée, hier, avec quelques pièces inspirées.

Marie-Noëlle Claveau ne connaissait pas Fernand Robidoux, un animateur, chanteur, qui était populaire dans les années 1940. Il faisait partie de ces interprètes qui traduisaient des textes de chansons américaines pour les chanter en français comme cela se faisait couramment à cette époque. «Un moment donné, j'écoutais une chanson de Fernand Robidoux et mon chum est entré dans le salon et m'a pris par la main pour m'inviter à danser. C'est exactement ce que je voulais faire dans mon prochain album, donner le goût aux gens de s'enlacer et de danser sur du jazz francophone», raconte l'artiste qui voulait aussi séduire et faire plaisir aux gens de l'âge de ses parents.

Le hasard fait bien les choses parfois, elle a contacté le fils de Fernand Robidoux, Michel, un artiste qui oeuvre dans le milieu. «Là, je me suis rendu compte que Michel Robidoux, guitariste, m'avait jugé quand j'ai participé au Festival de la chanson de Saint-Ambroise, qu'il avait travaillé sur les chansons de Passe-Partout et sur les spectacles des Boîtes à chanson de Jean-Guy Moreau, en plus de travailler avec Pierre Lapointe. Je faisais des liens et c'est tout ça que je recherchais. Michel Robidoux était bien étonné qu'une fille de 30 ans s'intéresse à l'oeuvre de son père et il a accepté de travailler avec moi pour l'album qui se veut un hommage à Fernand Robidoux. Ce fut vraiment une belle expérience», raconte la chanteuse qui est aussi professeure de chant au Collège d'Alma.

Marie-Noëlle Claveau lancera son disque à l'hôtel Clarendon de Québec ce soir, mais elle tenait à le faire en primeur à Saguenay, dans le cadre du Festival Jazz et Blues. «Je ne pouvais pas lancer mon disque ailleurs que parmi ceux qui m'ont supporté depuis mes débuts», a-t-elle conclu.

Rblackburn@lequotidien.com